The saturday book 2012

The Saturday book 2012 , direction de Cal Mc Crystal et  musique de Sarah Lelewellyn.

The saturday book 2012 SMiller_blog_7Oct10_1_SM_bUne véritable  troupe de cirque à l’ancienne, tourne dans une douzaine de petites villes du Cotswold, de la mi-mai à la mi -septembre,  avec  un nombre de représentations selon la taille de la ville; à Minchinhampton, c’est la première d’une série de douze.
The Saturday book est une sorte de Livre des merveilles en 34 volumes, publié de 1941 à 1975 sur l’intelligence artistique, les écrivains et les artistes insolites de l’époque.

Nous pénétrons dans un joli chapiteau à l’ancienne peint à la main, installé sur le common, vaste terrain herbu à l’orée de cette jolie petite ville, où les vaches et les chevaux paissent librement. Autour du chapiteau, des échoppes, où l’on peut se restaurer et acheter des objets artisanaux.
Nous somme accueillis par un étrange policeman à boucle d’oreille, casque vissé à l’envers,  qui nous harangue, pendant qu’un orchestre de cuivres féminin lance les premières musiques, avec de réjouissants lyrics. Deux cavaliers ouvrent ensuite la soirée avec un minuscule poney, puis Bibi et Bichu Tesfamarian réalisent  un brillant numéro de jonglage.
Le présentateur rythme l’apparition des numéros pour la plupart comiques. Il y a une moto et un petit chien qui sait tout rattraper, un équilibriste voltigeur, un éblouissant numéro de claquettes par  Pat Bradford et Kate Smythe, couple immaculé, puis des voltiges à cheval, des numéros sur  fil, et un clown désopilant. Une série de numéros qui n’ont rien d’éblouissant, mais qui sont présentés avec un humour so british!
Il y a  un final de grande classe auquel les spectateurs de tout âge  ont fait une ovation.Le soleil se couche sur le chapiteau, et l’on se croirait dans un tableau de Gainsborough.

Edith Rappoport

(143) Giffords Circus, Minchinhampton www.giffordscircus.com


Archive pour 10 août, 2012

Frictions n° 19

Lectures

Le nouveau numéro (19) de la revue Frictions  s’ouvre par un édito de son rédacteur en chef, Jean-Pierre Han . Il y analyse finement les enjeux du théâtre actuel en brossant un « bref tableau de la situation du moment ». Il met le doigt où cela fait mal: en effet il y a souvent un fossé entre les difficultés d’une machine théâtrale qui se prétend à bout de souffle si l’on en croit les principaux protagonistes, riches ou pauvres mais englués dans le même système… et les luxueuses brochures de saison qui sont envoyées à plusieurs milliers d’exemplaires, bel exemple écologique!
Mais, comme le dit Jean-Pierre Han, la communication n’a pas de prix  dans  microcosme où tout le monde se félicite sans arrêt, dans les festivals célèbres comme dans les jeunes compagnies,  des résultats obtenus, quitte à tordre un peu le cou aux statistiques… Alors que l’on sait bien que le théâtre, tous genres confondus, ne se porte pas aussi brillamment que cela!
Il y a, entre autres,  au sommaire de ce numéro de Frictions particulièrement riche, une longue et belle conversation de Marie-José Malis avec Alexis Forestier qui s’était tenue au 104 dans le cadre du cycle Dix-neuf. Le metteur en scène y parle notamment de son travail sur La Divine Comédie de Dante et sur des textes de Kafka , pré-texte, dit-il,  » en ce sens  qu’il précède la venue d’une écriture scénique, dans lequel le texte intervient mais comme un élément parmi d’autres ».
Il y a aussi un petit glossaire Peer Gyntien, tout à fait savoureux d’Eugène Durif où l’écrivain parle à la fois des personnages d’Ibsen comme Ase  ou Anitra mais aussi de Lugné-Poé qui créa la pièce en France en 1896 et  de Jarry qui joua le rôle du Vieux de Dovre (le roi des Trolls).
Béatrice Hamidi-Kim, elle, analyse les raisons  pour lesquelles elle n’aime guère La Chambre froide de Joël Pommerat ni sa réception par le public. Affaire de goût et de politique. Le spectacle, selon elle, serait  de droite, ce qui reste à prouver.  » Parce qu’il postule, sans l’historiciser la banalité du mal comme condition de l’homme, et quand il la contextualise socialement, il en vient à entériner les hiérarchies et à justifier l’inégalité de l’ordre économique et social en place ».  Son principal reproche est que les personnages existent comme « des êtres flottants, hors sol social, culturel et politique ». Sic! Malgré ce verbiage, ceci n’est sans doute pas entièrement faux, et c’est une des faiblesses de la pièce. Mais, bon soyons sérieux, le but de Pommerat n’était sans doute pas de se livrer à une analyse sociologique de l’aliénation mais plutôt d’écrire comme une sorte de parabole théâtrale sur le pouvoir et le triomphe du mal…
Il y a aussi une réflexion quelque peu austère mais très dense  du philosophe et écrivain Alain Badiou sur les rapports entre les mathématiques et les arts, fondée sur une relecture de Platon et d’Aristote mais aussi de Wittgenstein. Badiou  évoque ainsi le mouvement vertigineux qui avant la guerre de 14 gagna aussi bien la peinture que l’algèbre , la physique que la musique, l’axiomatique que le roman, la logique formelle que la poésie.
Il faudrait aussi citer Les Paroles de Jean Vilar dont  on a fêté le centenaire de la naissance avec deux textes : celui d’une séance de travail que le Syndicat de la critique avait organisé en 1960, et de la même année , celui d’un colloque  dirigé par Georges Lerminier et André Boll où Jean Vilar, avec beaucoup de lucidité, parle de son expérience de « théâtre pour le peuple », comme il le disait, avec ses limites et ses contraintes techniques et administratives quand il faut remplir une salle de 2.500 places. Une belle leçon d’humilité…
D’un jeune comédien-auteur,  Xavier Carrar, signalons son deuxième texte paru aux Editions Lansman, La Bande, lauréat de l’inédi’Théâtre, une pièce courte mais très dense, aux dialogues finement ciselés sur le monde contemporain, du moins  tel que le vivent les jeunes gens. Il y a ainsi Tom, la vingtaine, plus adolescent mais pas vraiment adulte, qui traîne son mal-être et son obésité, Lilas une jeune femme, elle aussi, assez paumée et très agressive, JB, un petit chef de bande, et  un « interrogateur », ni vraiment flic ni vraiment éducateur… Bref, tout est dans l’axe pour ce genre de fait divers tragique, comme en connaissent les banlieues et dont la France n’a pas l’exclusivité. La langue de Carrar, sans doute influencée par Durrringer, est précise et cinglante et on ne peut lui souhaiter qu’un metteur en scène s’ intéresse à cette pièce.
A noter aussi, Histoires d’un vaurien, Fragments d’une Odyssée européenne de notre collaborateur Marc Tamet qui a récemment ait l’objet d’une lecture à la Bibliothèque polonaise de Paris, pièce parue récemment aux éditions Passage d’encres.

Philippe du Vignal

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