Aïda
Aïda dans le cadre du festival 2012 des arènes de Vérone
La version présentée cet été aux arènes de Vérone sera un des spectacles emblématiques de l’édition 2013 qui fêtera les 100 ans de cette création dans ce lieu.
A cette époque la notion de metteur en scène n’existe pas encore.
Ici, sur le livret d’Antonio Ghislanzoni, la musique de Verdi, il y a des costumes et surtout un décor construit dans des dimensions humaines qui est l’élément clef de la représentation.
Il occupe presque un quart de la surface de cette arène mythique qui contient 25.000 places. Aïda, vingt sixième opéra du musicien, a été créé en 1871 à l’Opéra du Caire comme pour mieux adhérer à la réalité de l’action du récit, qui se déroule durant l’Egypte des pharaons.
Cette mise en scène reprend l’exacte scénographie d’origine des arènes et transporte le spectateur entre Memphis et Thèbes dans une réalité de l’Egypte Antique calquée sur les monuments existants. Des centaines de figurants, des chevaux, des décors monumentaux, des costumes éblouissants, rien n’est laissé au hasard pour faire voyager le public. L’important volume des décors oblige l’organisation à les stocker à l’extérieur des arènes quand d’autres opéras y sont joués. Ces éléments de décors font corps avec la pierre chargée d’histoire, au point que l’on a l’impression qu’ils ont toujours existé ici.
Cet opéra en quatre actes nécessite des entractes de vingt minutes chacun, tant la régie plateau du changement d’espace est importante. Difficile pour un spectateur de voir Aïda dans un théâtre à l’italienne une fois qu’il l’a découvert ici. D’autant que la direction d’orchestre et les chanteurs sont à l’unisson de cet ambitieux et grandiose spectacle. Il ne faut pas hésiter à venir découvrir un opéra dans ces arènes, les premiers prix des places sont à 21 euros. C’est un spectacle où toutes les places ont une très bonne visibilité, et une acoustique excellente.
Guiseppe Verdi n’avait pas été satisfait de la création en Egypte, au point que pour lui, la véritable création d’Aïda n’ a eu lieu qu’à sa reprise à la Scala de Milan.Gloire nationale italienne, dont les opéras sont les plus joués au monde, il avait écrit non sans un certain détachement: « Je désire des funérailles simples – Ni chants, ni musique! – J’en ai assez entendu de mon vivant ! »
Jean Couturier