Le balcon de Juliette à Vérone

Le balcon de Juliette à Vérone

Le balcon de Juliette à Vérone dans actualites photo1“La jeunesse qui se borne au logis a toujours l’esprit borné: cette phrase de « Deux Gentilshommes  de Vérone de William Shakespeare, pourrait être un joli clin d’œil à transmettre aux couples qui se pressent avec fébrilité pour découvrir le fameux balcon de Juliette Capulet. Il est étonnant de voir le public visiter le lieu, pur produit de la littérature. Le récit mythique de l’histoire de Roméo qui fait sa cour à Juliette sous son balcon, dans la pièce prend forme dans la réalité de ce lieu. Ce balcon qui a été ajouté dans les années 1940 à un bâtiment datant du XII ème siècle, fait l’objet de l’adoration de nombreux couples.

Au point que les accès à la cour intérieure sont maculés de chewing gum, collés aux murs avec les prénoms des amoureux potentiels.

Une forme plus moderne de ce fétichisme, occupe le mur du fond avec les centaines de cadenas qui fleurissent, comme ceux de plus en plus nombreux sur les ponts parisiens. Ce qui, au final, confère au lieu une grande vulgarité. Alors que la ville dans son ensemble regorge d’une richesse architecturale remarquable. Colonie romaine au Ier siècle après J.C., elle a été classée, grâce à sa remarquable organisation urbaine totalement préservée, au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO.

Il est surprenant aussi de découvrir sur un mur d’enceinte de la ville, la phrase de Roméo dans l’acte III scène III de la pièce de Shakespeare: “Hors des murs de Vérone le monde n’existe pas, il n’y a que purgatoire, torture, enfer. Être banni d’ici, c’est être banni du monde et cet exil-là c’est la mort”. Voilà comment une ville, en dehors de ses riches productions culturelles de spectacle vivant, fait le lien entre l’histoire et la littérature.

Jean Couturier

 www.comune.verona.it


Archive pour 4 septembre, 2012

Ballet Malandain

Ballet Malandain au theatro Romano de Vérone

Ballet Malandain  photoDans la nuit d’été de Vérone,  surgit au bord de l’Adige la silhouette du théâtre Romain, escale culturelle aussi importante que les fameuses arènes.
Accroché au flanc de la colline de San Pietro, ce théâtre lieu de représentation pendant l’Empire romain a été enterré  par la suite sous des constructions civiles et religieuses .
Les restes du théâtre découverts au XIXème siècle,  ont été restaurés, et il est devenu propriété de la ville de Vérone qui produit ce festival. Unique sur le plan architectural, ce théâtre  possède des gradins disposés en demi-cercle datant du premier siècle après J.C. , près d’un couvent , dominé par  l’église de San Girolamo.
De juin à août, le théâtre  accueille la 64 ème édition du festival Shakespeare,  puis un festival de jazz, et enfin  un de danse.  Le ballet Malandain de Biarritz avec vingt danseurs  a été accueilli dans ce cadre magique, trois soirs de suite.
Th. Malandain dirige ce centre national depuis sa création en 1998,  et a réalisé 75 chorégraphies dont beaucoup  ont été présentées  à l’étranger. La troupe formée aux techniques classiques a  dansé avec une belle énergie  des pièces que l’on pourrait qualifier de néo-classique contemporain. La Mort du cygne de Camille Saint-Saëns est dansé successivement par plusieurs interprètes  qui se retrouvent ensuite ensemble avec une belle  fluidité.
L’après midi d’un faune de Claude Debussy, donne l’occasion à un jeune danseur,  à la découverte de son corps, de fournir quelques clins d’œil facétieux à la chorégraphie historique de Nijinski.
Après ce solo, le public découvre le pas-de-deux du Spectre à la rose de Carl Maria Von Weber, une parade amoureuse très ambigüe qui se termine par la disparition du spectre dans une envolée de ballons roses.
La troupe est ensuite réunie  pour deux belles réalisations: L’amour sorcier de Manuel De Falla que danseurs et danseuses évoquent sur un tapis de feuilles. Et surtout Le Boléro de Maurice Ravel, limité dans l’espace par quatre tulles transparents, où le jeu des douze  interprètes, hommes et femmes,  donne priorité au corps dansant dans une vraie fusion et  une puissance exceptionnelle.
Ce programme a été très applaudi par le public, conscient d’avoir vécu un moment à part.

Jean Couturier

www.balletbiarritz.com

letempsdaimer.com festival de danse de Biarritz du 7 au 16 septembre

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