…du printemps

Du Printemps ! Une proposition de Thierry Thieû Niang et Jean-Pierre Moulières, avec la participation de Patrice Chéreau.

 

Après le festival d’Avignon (voir Le Théâtre du blog du 18 août 2011), Thierry Thieû Niang offre au public du Théâtre de la Ville, cette danse à ces femmes et ces hommes âgés qui inversent le cours du temps. En 2013 , sera célébré le centenaire de la création du  Sacre du Printemps  d’Igor Stravinski, dont la  musique enregistrée dirigée par Pierre Boulez accompagne cette ronde chorégraphique qui prend toute son ampleur sur ce vaste plateau nu.
Mais, notable différence,  Patrice Chéreau vient cette fois dans un préambule de vingt minutes, lire des extraits des Carnets de Nijinski, où nous retrouvons toutes les fractures de ce danseur de Diaghilev, qui dirigea lui -même la chorégraphie du  Sacre du Printemps à sa création. Cette intervention donne une autre dimension au  spectacle, d’autant qu’il va intégrer cette ronde de vie, en accompagnant les danseurs. Patrice Chéreau apparaît dans un rayon de lumière, habillé de noir, pieds nus, il débute sa lecture très minimaliste des écrits de Nijinski. Fragiledans son intonation, sans pour autant s’identifier au mythique danseur, il évoque son rapport au monde « je suis Dieu » puis « je suis le théâtre » et à autrui, en particulier son lien difficile avec Serge Diaghilev et Igor Stravinski.
Et Chéreau dit  à la fin:
 » Soudain je me suis arrêté et j’ai compris qu’il n’était pas possible d’aller plus loin … Et Thierry Thieû Niang pourrait reprendre pour lui-même ces vers  des Fleurs du mal : Honteuses d’exister, ombres ratatinées,
Peureuses, le dos bas, vous côtoyez les murs ;
Et nul ne vous salue, étranges destinées !
Débris d’humanité pour l’éternité mûrs
Mais moi, moi qui de loin tendrement vous surveille,
L’œil inquiet fixé sur vos pas incertains,
Tout comme si j’étais votre père, ô merveille !
Je goûte à votre insu des plaisirs clandestins …
Je vous fais chaque soir un solennel adieu !
Où serez-vous demain, Eves octogénaires,
Sur qui pèse la griffe effroyable de Dieu ?

Jean Couturier

Théâtre de la Ville du 10 au 20 septembre

 

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