UNE SEMAINE EN COMPAGNIE
Une Semaine en compagnie
Pour la deuxième année consécutive, trois structures se sont réunies pour ouvrir la saison théâtrale avec Une Semaine en compagnie. Comme l’an dernier, un vent d’air frais souffle sur le théâtre avec de jeune pousses prometteuses, sur l’initiative du Collectif 12 de Mantes-la-Jolie, de la Maison des Métallos et du Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis, soutenus par ARCADI, agence culturelle de la région Ile-de-France
Wagons libres par la Compagnie Wagons Libres, conetption et interprétation de Sandra Iché.
Encore un solo, bizarre, bizarre ! Sandra Iché, danseuse formée à l’école PARTS d’Anna Teresa de Keersmaeker, a fait un DESS en sciences politiques à l’UNESCO et au Centre Culturel Français du Caire. Elle a travaillé sur Beyrouth autour de L’Orient-Express, magazine libanais politique et culturel, dont le rédacteur en chef Samir Kassir a été assassiné en 2005.
Assise, elle manipule des écrans où apparaissent des commentateurs politiques qui analysent avec une certaine ironie l’inextricable situation politique de leur Liban, pays du Cèdre, neutre il y a bien longtemps. Malgré les maladresses et une absence de théâtralité, on sent un amour émouvant pour cette terre déchirée.
Maison des Métallos, 13 septembre à 18 h 30
sandrah_@hotmail.com
L’Examen de la maturité de Witold Gombrowicz, par la compagnie des Esquimots, mise en scène de Marion Chobert.
Gombrowicz, thuriféraire de l’immaturité, avait tenu secret ce texte qu’il avait écrit en Argentine où il s’était exilé en 1939. Il se met en scène au sein de sa propre famille à l’âge de 17 ans, il subit de violentes critiques de la part de ses parents qui le jugent incapable de passer à l’âge adulte.
Il s’obstine à marcher pieds nus, mais ne peut passer dignement l’examen de la maturité, l’équivalent de notre baccalauréat français.
On le voit d’abord attablé avec ses parents et sa sœur au cours d’un dîner sinistre où il se fait rabrouer violemment, puis soumis à l’épreuve du service militaire qu’il abomine et dont il finit par s’enfuir.
Dans un dispositif scénique des plus simples, la table du repas familial et une échelle pour le service militaire, un éclairage à la torche électrique qui noircit la plupart du temps le tableau, cette troupe s’affirme avec un certain humour-noir, bien sûr. C’est une histoire vraie, dont Gombrowicz est sorti vivant !
Maison des Métallos, jeudi 13 septembre à 18 h 30 et 22 h 15, reservation@maisondesmetallos.org
www.compagniesquimots.com
Lubna Cadiot par la compagnie de la Grange aux Belles, texte et mise en scène d’Anaïs Allais Benbouali.
Plusieurs générations se mélangent dans ce long monologue féminin, inspiré par l’histoire d’Hassiba Benbouali, grande cousine de la mère d’Anaïs Allais Benbouali. Hassiba est morte à 19 ans en Algérie en posant des bombes pour le FLN. On voit d’abord Lubna prendre voluptueusement son bain, se sécher, enfiler lentement une robe longue. Elle prépare la cuisine devant une longue table, déploie et rattache sans cesse sa longue chevelure blonde, se transforme en petite-cousine, petite fille, grand-mère. Elle interprète sept personnages différents, des femmes dont on voit des images projetées sur grand écran.
Comme souvent, malheureusement le temps s’étire avec vingt minutes de trop, mais on apprécie la belle présence de cette comédienne.
Maison des Métallos, 13 septembre à 20 h 30cwww.lagrangeauxbelles.org
Edith Rappoport