Soda
Soda, Soyons oublieux des désirs des autres, feuilleton théâtral, de Nicolas Kerzenbaum, Denis Baronnet et Ismaël Jude.
Ce feuilleton surprenant avec 14 acteurs/chanteurs accompagnés par quatre musiciens à la suite d’une résidence au Collectif 12 de Mantes-la- Jolie, concepteur d’Une semaine en compagnie, avec le Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis et ARCADI.
La compagnie travaille sur ce feuilleton depuis 5 an,s et c’est Nicolas Kerzenbaum qui présente ,en voix off, les personnages de ce feuilleton qui dure près de neuf heures, en huit épisodes, présentés en deux soirées, ou en intégrale, le dimanche.
Une forêt de personnages étrangement reliés les un aux autres, d’ailleurs c’est la forêt qui offre le cadre de l’action avec des arbres suspendus au dessus du plateau et un personnage feuillu (excellent Xavier Tchili) qui ouvre l’action: “Mon coeur est un buisson qui va manger le ciel”…
Décor non réaliste: juste des praticables en quinconce avec des chaises d’école. Le fil de l’action s’ouvre avec la mort accidentelle de Richard Feuerberg, personnage important, décédé de crise cardiaque chez Catherine, jeune parlementaire, dont il est l’amant. Décidée à garder son siège, elle part avec son mari cacher le cadavre dans une forêt, à proximité d’une maison de garde forestier habitée par son énergique assistante parlementaire.
On peut suivre également le parcours de deux autres familles, celle d’une infirmière mariée avec le responsable d’une boîte de rapatriement qui poursuit de ses assiduités la jeune Leila qui travaille à temps partiel et qui se retrouve enceinte sans avoir eu de rapports. Sa mère l’avait conçue avec un père qui a disparu, elle a aussi un frère qui se lance dans l’écriture,et une grand-mère qui pue la bourgeoisie et qui promène son père paralysé en chaise portant une citrouille.
Leila est amenée à vendre son enfant à Catherine qui se prétend enceinte pour raviver sa popularité d’élue.On ne vous en dira pas plus sur ce feuilleton à l’ humour salutaire qui tient d’un soap-opéra sur la mort, aux ramifications inextricables. Le spectacle est accompagné par un petit orchestre; il y a des songs brechtiens fort bien interprétés par des acteurs/chanteurs qui ne se prennent pas au sérieux.
Mais il vaut mieux voir le spectacle en intégrale: les premiers épisodes d’exposition sont un peu longuets, mais on se délecte ensuite de cette saga onirique et parfois grotesque .
Edith Rappoport
Une semaine en compagnie, TGP de Saint Denis
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