L’Atelier volant

L’Atelier volant , texte et mise en scène de Valère Novarina.

L'Atelier volant  atelierCela devait être sa première pièce après sa Fuite de Bouche que nous avions vue au Gymnase de Marseille et c’est Jean-Pierre Sarrazac qui avait monté cet Atelier volant à Suresnes en 74, à une époque où Novarina était encore une jeune auteur débutant-  et pas encore inscrit au programme de l’option théâtre du bac!- où l’on perçoit déjà certains thèmes de ses pièces les plus récentes.
Notamment et surtout,  des jeux sur le langage, avec de nombreuses syncopes, litanies, métaphores en cascades,  mais sans que le vocabulaire ne soit encore vraiment touché.
Cet Atelier volant, écrivait Novarina en 74,  » décrit les avatars et métamorphoses d’une petite boîte, une entreprise où opère un trio patronal et une minuscule constellation de cinq employés immatriculés:  A, B, C, D, E. On assiste surtout à l’emprise, à la mécanisation du langage (elle s’opère aujourd’hui plus manifestement que jamais) mais on assiste aussi aux résurgences, aux résurrections, de notre langue. Comme l’écrit Paul de Tarse, la parole est un glaive à double tranchant ».

Et Valère Novarina utilisait déjà ses comédiens comme « des révélateurs du corps caché du texte, qui  nous rappellent que le texte est un animal vivant ». Sans atteindre malgré tout  à ce langage jubilatoire,  si raffiné et si merveilleux qui a, depuis, séduit tant de spectateur.s Presque quarante ans après, comment cet Atelier volant se présente-t-il. Nous n’avons plus de souvenirs vraiment  précis de la mise en scène de Sarrazac; celle de Novarina est fondée sur un plateau nu avec quelques éléments scéniques de Philippe Marioge: un cube en barres de fer jaunes, monté sur roulettes, quelques châssis qui se démontent rapidement et, au fond,  une peinture non figurative de Novarina sur un rideau de lames plastiques. Le début est plutôt du genre enlevé et il y a un côté farcesque assez bienvenu à la fois dans le texte et dans la mise en scène.qui n’est pas sans rappeler le Claudel de Protée. Mais au bout de quelque quarante minutes, on s’aperçoit vite que le spectacle n’avance pas et tourne en boucle sur lui-même.
La faute à quoi? D’abord à un texte qui ne tient pas les promesses du début, malgré une certaine verve comique à certains moments: on voit bien que ce n’est pas écrit par n’importe qui mais, en même temps, le fil conducteur est plutôt mince, et si l’on sourit parfois, l’ennui est quand rapidement même au rendez-vous! Et ce trop long poème/pièce n’en finit pas de finir, avant de stopper presque net sans que l’on comprenne bien pourquoi…
Novarina, comme s’il avait senti le danger, nous disait qu’il est très délicat pour lui de couper, ce qui est exact. Mais, désolé, là,  la pièce, qui n’arrive pas  à trouver son  rythme, ne fonctionne pas  vraiment et si elle avait duré une heure de moins, , elle aurait pu  encore tenir tenu le coup et ne pas nous faire sombrer dans  l’ennui!  La faute aussi à une direction d’acteurs des plus flottantes et à une interprétation assez peu convaincante.
Tout se passe comme si Novarina avait laissé les choses se faire sans beaucoup intervenir; et seuls, deux acteurs  à la solide expérience,  Myrto Procopiou, absolument impeccable, en collant bleu avec une drôle de jupette du même bleu, a une belle présence et s’impose très vite et Nicolas Struve arrive à s’emparer du texte, même si on l’en sent comme un un peu éloigné mai les autres comédiens criaillent  et  il y a une incessant ballet de décors à donner le tournis, ce qui n’arrange pas les choses! Si bien que l’on décroche très vite
!
Question à trois euros:  pourquoi Novarina, qui a réussi à être le meilleur dramaturge français vivant,  est-il allé rechercher une pièce de ses débuts qui n’a rien de bien passionnant et qui traîne en longueur? En tout cas, on cherche en vain des raisons  pour vous l’envoyer voir.
Et,  conseil d’ami, mieux vaut prévenir: si vous être enseignant dans une « classe théâtre », prudence, prudence ! Allez-y d’abord seul avant d’y emmener vos chers  élèves, vous déciderez de la suite à donner à une éventuelle expédition de groupe mais ils risquent fort d’ être déçus par ce  voyage de deux heures  quinze sans entracte! Les textes plus récents de Novarina, surtout montés par Claude Buchwald ont une autre force poétique et dramatique…

Philippe du Vignal

Théâtre du Rond-Point jusqu’au 6 octobre.


Archive pour 21 septembre, 2012

Résistances

Résistances L’Algérie, Joseph 1960, de et par François Godard avec le duo musical l’Inquiétant suspendu.

Dans le vacarme et la foule de la fête de l’Huma, l’espace théâtre offre un havre de relatif silence. On pouvait découvrir un solo intéressant sur les souffrances d’un jeune homme devançant l’appel au service militaire en Algérie, au début des années 60, malgré les supplications de sa famille. Il échoue sur un piton rocheux en pleine Kabylie, c’est le désert des Tartares!
Personne, le FLN est invisible, il s’ennuie à mourir entre deux expéditions inutiles, jusqu’au moment où il est contraint de se servir de son arme contre le FLN, ce qu’il refuse de faire. À ce moment, il quitte l’armée. Accompagné par un duo musical poétique, ce spectacle rappelle les heures douloureuses qui ont préludé à l’indépendance rêvée par Kateb Yacine et par tant d’autres grands poètes algériens qui y ont laissé leur vie.

Edith Rappoport

Fête de l’Humanité à Paris

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