Pour une contemplation subversive

 

 

Pour une contemplation subversive, lecture/performance par Christophe Pellet, dirigée par Christophe Lemaître.

 

 

Pour une contemplation subversive ChrisCela se passe à La Loge, lieu  dédié à la jeune création à Paris, ouvert depuis trois ans rue de Charonne, qui accueille concerts, spectacles, performances, mélangeant les genres et les publics…

« Lorsque j’écris, je me compromets », ainsi commence la lecture que donne Christophe Pellet de sa dernier ouvrage), faisant écho à La Conférence, où il donnait libre cours à une pensée critique sans concession, fustigeant « l’esprit français » qui règne notamment au théâtre.

En marge de ses pièces, dont Loin de Corpus Christi qui se joue au Théâtre des Abbesses, (voir prochainement Le Théâtre du Blog), l’auteur dévoile le moteur de son écriture et la posture d’homme et d’artiste qu’il a choisie : la contemplation.
Non pas celle du mystique, se retirant du monde, qui « 
évacue tout combat, toute lutte pour ne s’attacher qu’aux seules forces de l’esprit et de l’intellect avec comme recherche principale le bien-être, la sérénité et une forme de profit ». Mais une contemplation  active. Celle d posture qui consiste à ne rien faire, mais tout traverser, se laisser traverser : « le contemplateur, tel que je le définis s’affirme par une présence physique en lutte avec la matière, une lutte qui n’est pas un conflit mais un corps à corps »  Un état qui lui permet de trouver sa place, en dehors des lois du marché de l’art ou du commerce des hommes.
Espace de liberté, espace de résistance contre l’Etat, la société de consommation, et l’emprise de l’amour. Car « l’amour n’est qu’une aliénation de plus ». L’amour est un obstacle à contourner pour se trouver au plus près de soi et de l’autre… Mais
la contemplation de Christophe Pellet n’est pas une fuite mais une confrontation avec le réel. Et il compte les « indignés » au rang des « contemplateurs »,  et considère l’ immolation comme le comble de la contemplation subversive…
Livrant ses mots à lui avec l’ardeur feutrée et fiévreuse qui caractérise son écriture, Christophe Pellet nous entraîne dans les méandres de sa pensée, souvent paradoxale, mais toujours sincère et juste. Au plus près de ses convictions…

Et il nous incite à réfléchir, comme et avec lui sur notre place dans le monde car, pour lui, « notre capacité à contempler s’est perdue, dissoute au cœur de ce temps productif ».
Cinéaste, il accompagne cette performance d’images fugaces et lit aussi des extraits de textes qui ont nourri sa démarche : Pierre Clastres, (
La société contre l’Etat), Victor Hugo (Les Contemplations), Sade, ou Fernando Pessoa. « Il existe des âmes contemplatives qui ont vécu de façon plus intense, plus vaste et plus tumultueuse que d’autres qui ont vécu à l’extérieur d’elles-mêmes, écrit Pessoa dans Le Livre de l’intranquilité). Pour finir, Pellet cite un récit de Thomas Bernhard : Oui . Ce «oui » étant, paradoxalement encore, le mot de la fin !

Mireille Davidovici

La Loge , 77 rue de Charonne, Paris. www.lalogeparis.fr

Pour une contemplation subversive, suivi de Notes pour un cinéma contemplatif et subversif, et le Théâtre de Christophe Pellet sont publiés par l’Arche Éditeur.

 

 

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