Made to fit
Made to fit (Fait pour s’adapter) par les élèves de l’école de l’Institut National du Cirque d’Australie.
Cette institution d’Etat, à but non lucratif, fondée en 2001 et implantée à Melbourne, a pour mission de former des élèves aux différents arts de la piste dans l’esthétique du cirque contemporain. L’équivalent de cette structure en France est le Centre National des arts du cirque qui a fêté ses 25 ans en 2011.
A Melbourne, il y a une centaine d’élèves et trente professeurs pour une durée d’études de cinq ans. Avec une grande qualité de formation, et l’on retrouve donc plus tard ces artistes dans les grandes compagnies internationales: Cirque du Soleil, Disney ou Universal Studios. D’autres circassiens ont fait le choix de jouer dans des troupes nationales.
C’est à un spectacle de travaux d’élèves très rythmé que nous avons assisté, dans une succession de numéros parfois sans lien évident entre eux. Acrobaties sur fil, ou aériennes avec des lanières, sauts en trampoline, numéros de hula-hoop, se succèdent sur une musique enregistrée très rock.
L’une des deux metteurs en scène de ces travaux d’élèves est Meredith Kitchen qui est professeur de danse. Elle a travaillé plusieurs années avec Philippe Genty et nous y retrouvons certaines références, sous forme de clin d’œil, quand, par exemple, des comédiens enfermés dans une boîte transparente, manipulent des membres humains en résine. La musique de René Aubry vient parfois réveiller la mémoire des fidèles de la compagnie Philippe Genty… nombreux en Australie.
Là aussi, comme à l’Australian ballet, ce qui prime, c’est l’unité du groupe au détriment peut-être de la performance individuelle. Autre différence notable: par rapport à certaines écoles de cirque, en particulier asiatiques, le corps ne subit pas des contraintes physiologiques, ne devient pas un instrument de performance, et reste donc harmonieux …
Le public australien était enthousiaste, et prêt à revoir ces jeunes pousses sur d’autres scènes nationales ou internationales.
Jean Couturier