Le Porteur d’histoire
Le Porteur d’Histoire, texte et mis en scène d’Alexis Michalik.
Ce spectacle a fait salle comble au festival off d’Avignon, et poursuit son chemin au Théâtre 13 qui l’ a co-produit, avant d’aller, chose rare, dans le théâtre privé, précisément au Studio des Champs-Elysées. Preuve en est que les frontières entre théâtre privé et public commencent enfin à bouger, comme au Théâtre de la Madeleine qui accueille Françon avec La Dernière Bande de Beckett. Ou le Théâtre de Paris où Marion Bierry monte, avec disons… beaucoup moins de succès, Le Tartuffe.
Sa recette! Un tissu d’histoire ou plutôt d’histoires qui s’entrecroisent et se complètent au fur et à mesure du récit. Nous assistons en somme, à la réunion de plusieurs conteurs qui emportent les spectateurs dans différents univers, « qui incarnent, dit Alexis Michalik, un nombre illimité de personnages fictionnels ou historiques. Au fil du récit, ils deviennent moteurs et instruments narratifs ».
On va ainsi du Moyen-Age à la Révolution et à l’époque contemporaine; il y a des dizaines de personnages inconnus ou célèbres comme Marie-Antoinette et on se ballade d’un continent à l’autre, du Maghreb à l’Europe, avec tout le plaisir qu’on peut goûter au conte, ressuscité avec bonheur par Alexis Michalik qui s’était déjà fait connaître avec deux Skakespeare: Roméo et Juliette et La Mégère apprivoisée… Les adultes sont comme les enfants qu’ils ont été et adorent entendre des histoires
C’est un théâtre simple: sur un plateau vide, aucun décor autre que le jeu des lumières, quelques tabourets, et deux portants avec des costumes utilisés en fonction de chaque personnage. Et surtout avec cinq comédiens : Éric Herson-Macarel, tout à fait remarquable, qui mène le jeu et Amaury de Crayencour, Évelyne el-Garby Klai, Magali Genoud et Régis Vallée. Leur présence sur scène est tout à fait impressionnante et le rythme qu’ils donnent au spectacle donne une belle énergie au texte.
Qu’importe le ou les sujets de ce récit choral, où les petites histoires individuelles rejoignent la « grande Histoire », il faut se laisser emporter dans ce voyage verbal où notre imaginaire personnel peut se libérer.
Jean Couturier
Théâtre 13 jusqu’au 14 octobre, puis au Studio du Théâtre des Champs Elysées, à partir du 2 février 2013.
ça a déjà un succès fou, ça va avoir un succès fou …
la recette est bonne et le plat juste chaud !
Rémi S.