Festival temps d’images

Temps d’Images.

Ce festival fête ses dix ans à la Ferme du Buisson à  Marne-la-Vallée et au Cent Quatre à Paris ! Initié par José Manuel Gonçalvès et Vincent Eches, avec le soutien d’Arte dès la première année, Temps d’images festival  met l’accent sur  les rapports entre l’image audiovisuelle et le spectacle vivant et les salles sont pleine d’un public jeune.
Grâce à Arte, il s’est très vite déployé sur le plan international, en Europe comme  au Québec.

 Jesus’Bloood, never failed me yet  concert de Gavin Bryars par l’Orchestre de chambre de Paris, avec l’Écho Râleur et l’Attrape Choeur, au Cent Quatre, 9 octobre Direction Pascal Rophé, Vidéo Olivier Smolders, Jean-François Spircigio.

En 1971, le compositeur de musique post-minimaliste et contre-bassiste britannique Gavin Bryars travaille sur un documentaire d’Alan Power sur des sans-abri du quartier londonien de Waterloo. Il y rencontre un vieil homme  en train de fredonner un chant religieux Jesus’ blood never failed with me qu’il va enregistrer. Bryars utilisera en boucle cette  mélodie de treize mesures,  à partir de laquelle il crée une partition orchestrale originale qu’il publiera pour le label Obscure de Brian Eno. Dans les années 90, Tom Waits prêtera sa voix  pour enregistrer à nouveau cette œuvre devenue culte.
Pour l’ouverture de Temps d’Images qu’il avait créé à la Ferme du Buisson, José Manuel Gonçalves accueille ce fascinant concert dans la grande Halle du Cent Quatre qu’il a réussi à transformer en vrai lieu de vie, depuis qu’il en a pris la direction. Au centre, autour du chef, 54 musiciens, violons, altos, violoncelles, flûte, hautbois, clarinettes, bassons, cors, trompettes, percussions et harpes. On entend la complainte du vieil homme enregistrée qui s’élève doucement et qui monte en boucle, on l’entendra 150 fois pendant le concert : “Jesus blood never failed with me yet never failed with me there’s one thing I know for he loves me so…“.
Peu à peu les cordes l’accompagnent doucement, puis les vents et la harpe, enfin les voix des chœurs qui murmurent en boucle, et qui montent, pendant que des images en noir et blanc apparaissent sur les écrans qui cernent le public et l’orchestre. Des images des années 50, des enfants qui jouent près d’un lac avec leurs pulls tricotés et leurs mamans chapeautées, qui font  de l’équilibre sur une poutre, une mariée blanc…
Les voix s’éteignent doucement, les instruments faiblissent, on n’entend plus que celle du vieil homme qui baisse lentement, jusqu’à disparaître. L’émotion du public met du temps à monter, comme toujours, mais elle est manifeste.

Au Cent Quatre le 9 octobre

Sand table de Magali Desbazeille et Meg Stuart Damaged Goods, mise en scène de  Stefan Pucher  vidéo de  Jorge Leon
Nous sommes introduits en petits groupes sur une haute plateforme surplombant le grand plateau de la Ferme du Buisson. Nous apercevons un écran blanc en dessous ou deux techniciens semblent étendre des danseurs, on ne comprend pas si sont des humains ou leurs images. Et ce sont bien des images, qui se rétrécissent, qui se déforment comme par magie. Les techniciens lancent les corps, les replient, les déploient et lancent des poignées de sable. Entre le virtuel et la réalité de danseurs de chair, on s’égare dans une étrange forêt. Il y a à côté de nous un petit enfant dans les bras de sa mère, qui comme nous est fasciné.

Au Cent Quatre et à la Ferme du Buisson de Marne la Vallée 9 et 20 octobre http://www.damagedgoods.be

Hautes herbes,  installation théâtrale et vidéo d’Inne Goris, musique de Dominique Pauwels, images de Kurt d’Haeseleer.
“Cette nuit est-elle la dernière ? Ou, y aura-t-il d’autres matins ?
Nous sommes assis par groupes de sept sur des sièges séparés par des écrans qui nous entourent. On y voit des images de forêts d’Afrique, et à côté de nous des enfants incarnent ceux qui ont été broyés dans une guerre forcée.
Sur les écrans, un enfant traîne le corps de sa mère. Un flot d’images nous submerge, les textes ne sont pas toujours audibles, et il est difficile de capter tant de choses en même temps, les mots, les images, la musique.Le fait que des enfants puissent devenir  des soldats reste aussi quelque chose d’incompréhensible… Mais la musique est là qui nous emporte.

Hamlet : Exist Ghost,par le collectif Teatr Weimar, mise en scène de Jörgen Dahlqvist,  en suédois surtitré en français.
“Je suis précipité dans ce vide en moi que personne ne comprend” dit Hamlet dans Exit Gost. Jörge Dahlqvist souhaite rompre avec la tradition ! Teatr Weimar, collectif suédois explore depuis 2010 “un théâtre non abouti en transformation constante comme un processus en cours” !
Deux comédiens,  Ragael Petersen et Linda Rintzen,  armés de casques sonores, assis à une table, lisent des textes concernant les personnages d’Hamlet, d’Ophélie, de Polonius, et sont  entourés de cinq techniciens qui les filment et retransmettent leurs images sur grand écran.

De  poésie  shakespearienne, de beauté des images, aucune trace! Pour les amoureux de Peter Brook et du poème de Rimbaud “Sur l’onde calme et noire, la blanche Ophélia flotte comme un grand lys”, c’est une une grosse déception. Le théâtre  s’efface derrière la technique jusqu’à disparaître!

http://www.teatrweimar.se

Beauty remained for just a moment and then returned gently to her starting position de Robyn Orlin.

Robyn Orlin, célèbre chorégraphe d’Afrique du Sud , a monté plus d’une vingtaine de spectacles depuis 1990. Elle avait créé celui-ci avec avec le groupe sud-Africain Moving into Dance Mophatong pour la Biennale de Lyon en 2012. Beauty remained est construit à partir de peintures corporelles des tribus éthiopiennes Surma et Mursi. Les costumes sont variables et éphémères.
Les danseurs se déchaînent dans un cercle de sable rituel, avec, au centre,  un podium carré. Autour d’une poule,  les sept danseurs jouent des poules…On agite des bouteilles d’eau, tout le monde se gargarise puis accroche ces bouteilles sur d’étranges costumes, on en piétine d’autres.
Des danseurs se font une jupe avec des vêtements pris aux spectateurs des premiers rangs et défilent en revue ridicule. Ce spectacle plein d’énergie et  très enlevé se termine par une vente aux enchères un peu longue.
Une vidéo de Philippe Lainé invite les spectateurs à une visite des mystères de l’Afrique, aux dimensions fascinantes  et loin des clichés ordinaires.

Edith Rappoport

Au Cent Quatre et à la Ferme du Buisson de Marne la Vallée 9 et 20 octobre
http://www.robynorlyn.com/


Archive pour 25 octobre, 2012

Oh de Boris Vian

Oh! d’après des textes de Boris Vian,  de Myriam Krivine et Éric Garmirian

La compagnie Jolie Môme qui anime depuis des années La Belle Étoile, un lieu très vivant dans un quartier rénové de la Plaine Saint-Denis, y accueille de multiples associations. Y étaient notamment accueillis un atelier de construction de marionnettes et un spectacle de contes et ombres chinoises.
Myriam Krivine et Éric Garmirian reprenaient, eux,  un petit bijou musical, Oh! d’après des textes de Boris Vian, créé à Mantes-la-Jolie en 2010. En ouverture de la soirée, les spectateurs étaient conviés à un ram-dam devant un hôtel du quartier dont des immigrés, relogés là provisoirement par la Ville de Paris, devaient être à nouveau expulsés.
C’est un vrai délice de retrouver, interprétées avec humour par ces deux chanteurs,   L’Écume des Jours, Fais-moi mal, Johnny et La Java des Bombes atomiques,  et d’autres chansons moins connues. On n’écoute pas assez Boris Vian qui a conçu une œuvre de salubrité publique. Leur disque peut vous accompagner.

Edith Rappoport
Festival Mots à Croque à La Belle Étoile de Saint-Denis.
ericgarmirian@dbmail.com

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