Le naufragé

Le Naufragé de Thomas Bernhard, mise en scène de Joël Jouanneau.

 

Armel Veilhan entre en scène, avec un pardessus élégant qu’il va suspendre à un porte-manteau haut perché. Sur le plateau, un piano, objet de ce  monologue de Thomas Bernhard qui  avait suivi l’enseignement brillant d’Israël Horovitz, avec Glenn Gould et Wertheimer. Ils étaient tous les trois doués et Bernhard, comme Wertheimer, auraient pu faire  carrière.
Bernhard évoque Salzbourg, « cet endroit stupide » où les cours avaient lieu; il parle aussi  de leurs parcours respectifs à tous les trois, avec une verve noire, parfois drôle. Il évoque ainsi la réussite fulgurante du pianiste canadien, mort à 51 ans et le suicide, au même âge, de Wertheimer qui s’était installé chez sa sœur en Suisse « le pays le plus avachi d’Europe » ,selon lui, pour se consacrer aux sciences humaines. « En deux ans, dit-il, il avait tout perdu du piano. Tous les gens aisés et riches sont inhumains ». Pour Thomas Bernhardt, parti  pour l’Espagne, « ma curiosité toujours neuve, dit-il, a contrecarré mon suicide ! « .

Armel Veilhan, à la fois sérieux et  sarcastique, nous emmène, avec une troublante lucidité et un bel humour, sur le parcours d’un auteur écorché qui abomine le monde. Le comédien se met par deux fois au piano et c’est une belle respiration. Pianiste, c’est aussi le métier qu’Armel Veilhan aurait pu embrasser dans sa jeunesse.
Le Naufragé avait été créé au Théâtre Vidy-Lausanne, peu de temps avant la disparition ,cette année, de René Gonzalès, dont le flair était infaillible.

Edith Rappoport

 

Théâtre de la Bastille à 19 h 30 jusqu’au 16 décembre. T: 01-43-57-42-14

 

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