Je t’aime, tu es parfait! Change!!
Je t’aime, tu es parfait! Change comédie musicale de Joe Di Pietro, musique de Jimmy Roberts, adaptation de Tadrina Hocking et Emmanuelle Rivière, mise en scène de David Alexis et Tadrina Hocking.
Cette « comédie musicale » jouée off-Broadway de 1996 à 2008 , n’avait été jamais encore représentée en France. Il n’y pas, comme c’est habituel dans ce type de productions américaines, une bonne douzaine d’interprètes avec de nombreux tableaux dans des décors luxueux mais seulement quatre acteurs/chanteurs et, comme musicien, juste un pianiste sur le plateau.
Pas vraiment non plus de scénario traditionnel mais une suite de tableaux où l’auteur met en scène les différents avatars que peut avoir la relation amoureuse. Avec cette obsession à la Pygmalion: vouloir façonner l’autre à la dimension et à l’image dont on rêve, avec évidemment au bout l’ échec garanti: flirts de jeunesse, conflits dans le couple, paradoxes du mariage, divorce ou séparation avec les réactions garanties des deux belles -familles.
Le spectacle fonctionne donc comme suite de sketches à la fois joués, dansés et chantés avec précision et unité, et avec juste avec ce qu’il faut d’éléments scéniques: quatre escarpolettes, et des cubes/coffres à éléments de costumes qui serviront à symboliser les différents personnages.
Et cela donne quoi? Rien de quelque chose, on l’imagine, qui aurait à voir avec une comédie musicale traditionnelle où il y a une débauche de costumes, d’effets lumineux et de paillettes.On est ici plus proche d’un cabaret, mais sur une plus grande scène.Le dialogue est des plus faciles, avec des effets attendus, parfois proches du boulevard. C’est parfois drôle (mais pas dans le genre vraiment léger!) et le texte pas vraiment passionnant, exigerait vraiment quelques coupures…
On s’ennuie un peu? Oui, un peu mais pas trop, grâce aux quatre interprètes: Ariane Pirié, Emmanuelle Rivière, David Alexis et Arnaud Denissel qui possèdent un excellent métier et qui s’en sortent bien… La mise en scène est, à la fois simple et rigoureuse, bien rythmée et efficace. Mais le plateau du Vingtième Théâtre n’est sans doute pas le lieu idéal pour ce genre de spectacle: la sonorisation ici rendue nécessaire des voix est bien réussie mais celle du piano, métallique et trop volumineuse, est quelque peu éprouvante. ela devrait aller mieux quand le spectacle va émigrer au Théâtre Trévise.
Alors à voir? Oui, mais sans doute plus pour la mise en scène et pour les interprètes.
Philippe du Vignal
Spectacle vu au Vingtième Théâtre. Et en décembre, au Théâtre Trévise