Sortir de sa mère

Sortir de sa mère et La Chair des tristes culs, texte et mise en scène de Pierre Notte.

Sortir de sa mère notte

© Patrice Leterrier photo de répétitions

A l’heure où le théâtre musical fait florès, Pierre Notte, présente deux pièces de facture différente mais qui ont  ensemble  la fantaisie aigre-douce, la cruauté sucrée, et l’élégance de l’écriture,  même quand elle confine parfois à la vulgarité.
Sortir de sa mère commence par un tendre dialogue entre une mère et son fils. S’ensuit une saga familiale abracadabrantesque, composée de courts tableaux burlesques, dans une sorte de  broderie sur les rapports père-fils, père-fille, père-mère, frère-sœur, etc…
Les trois comédiens-chanteurs: Typhaine Gentilleau, Brice Hillairet, Chloé Olivères et l’auteur qui les accompagne au piano et qui joue le père, interprètent  la mère, le fils et la fille… et  une dizaine de rôles : un vendeur de Leroy-Merlin, un fossoyeur  ou un directeur de pompes funèbres. Rebondissement inattendu: à la mort du père, quand la mère retrouve la mémoire qu’elle avait perdue, Elisabeth Taylor fait une apparition extravagante.

Dans La Chair des tristes culs, c’est un sosie de Brigitte Bardot qui bronze sur sa plage privée de Saint-Tropez,  et qui attend dans une sorte de monde parallèle, enfer ou paradis, son défunt Roméo en Alpha…Tandis qu’en ce bas monde, dans une chambre sordide, un jeune homme tente de mettre fin à ses jours avec l’aide d’une brunette,  vendeuse de crêpes : il se rate, se rate, se rate… Mais il reprendra goût à la vie grâce à la bonne fée, ange gardien blonde invisible, qui donnera de sa personne pour sauver la petite marchande de la faillite…
Pierre Notte a signé nombre de pièces dont  Moi aussi je suis Catherine Deneuve (2005), avant de se lancer dans la mise en scène. Il s’est aussi produit dans plusieurs récitals  comme auteur-compositeur-interprète. Il allie ici son savoir-faire de dramaturge à un talent de parolier. Ses chansons sont savoureuses et, même si parfois les intrigues sont hâtivement ficelées, les jeux de mots faciles et l’humour salace, on apprécie le brio de cette écriture.
À recommander à ceux qui aiment les univers loufoques  qui éclairent la grisaille de ce début d’année. Grincheux et chochottes s’abstenir !

Mireille Davidovici

Théâtre du Rond-Point jusqu’au 9 février  T: 01-44-95-98-21

 

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