La maison Février et la plume dans tous ses états
La maison Février et la plume dans tous ses états !
« Mon truc en plume Plume de zoiseaux De z’animaux Mon truc en plume C’est très malin Rien dans les mains Tout dans l’coup d’reins « . Chanté par Zizi Jeanmaire sur des paroles de Serge Gainsbourg, ce refrain a immortalisé l’existence de la plume au music-hall.
La maison Février, depuis sa création en 1929, n’a cessé de travailler la plume pour le monde du spectacle.
A l’époque florissante des cabarets, les directeurs de salles comme les Folies-Bergère, le Lido, le Casino de Paris, l’Alcazar, La Paradis Latin ou Chez Michou travaillaient avec cette maison, qui a employé jusqu’à 28 plumassières. Elles ne sont plus que trois permanentes aujourd’hui …
La maison Février , reprise en 2009 par son plus prestigieux client, Le Moulin-Rouge, est aujourd‘hui installée dans ses locaux. Le Moulin-Rouge a voulu conserver ces métiers d’art français indispensables à la création artistique, et possède le label Entreprise du Patrimoine Vivant délivré par le Ministère de l’Economie et des Finances et par celui de l’Industrie, qui l’ont distinguée, pour son savoir-faire artisanal d’excellence, où tout est fabriqué à la main!
La Comédie-Française, l’Opéra de Paris, le Cirque du Soleil ont recours à elle.Et depuis plusieurs années, la maison Février travaille avec la haute couture (entre autres, Chanel, Jean-Paul Gautier, Christian Lacroix…), des modistes, et la Garde Républicaine comme l’Académie-Française font appel à cette maison.
Le simple particulier peut également être client de cette maison à part. Chapeaux, boas, éventails, ornements de tout style proviennent de plumes d’élevage. Celles de coq et faisan viennent de Chine et celles d’autruches d’Afrique du Sud. Mais toutes doivent être dotées maintenant d’un certificat vétérinaire. Certaines plumes d’espèces protégées par la convention de Washington depuis 73 ne sont plus utilisées comme celles du héron, de l’aigrette-chère à Mistinguett-ou de l’oiseau de paradis, mais quelques exemplaires en sont encore précieusement conservés.
Il y a une vraie poésie dans les ateliers le travail des créations en cours comme par les noms employés: nageoire d’oie, faisan lady ou faisan vénéré… Féerie, la revue du Moulin-Rouge est jouée chaque jour deux fois et demande un constant entretien de ses costumes et de ses plumes, comme , par exemple, les seize costumes identiques pour les seize Doriss Girls en plumes d’autruche rouges. (Mais il y en tout soixante danseuses!).Le travail de coloration et de mise en forme d’une plume d’autruche demande un travail de deux jours à trois semaines ! Les plumassières ont toutes été élèves du lycée Octave Feuillet.
C’est une belle maison qui entretient la flamme de ce peuple non migrateur et qui apporte grâce et légèreté à un pays qui en manque si souvent !
Jean Couturier
www.maisonfevrier.fr www.patrimoine-vivant.com
C’est un article intéressant pour une personne comme moi qui ne connais pas le travail des plumassières.
Grâce à ce article jusqu’à maintenant je pourrai regarder les costumes et les vêtements avec plumes colorés en amusant plus qu’avant et imaginant quelque chose.