L’homme du coin

L’Homme du coin   de Ronan Chéneau, conception de  Philippe Eustachon.

Chaque mois, le chaleureux Studio Théâtre de Vitry fait des Ouverture(s) avec des avant-premières de spectacles rares qui seront   repris ensuite ailleurs, quelques semaines ou quelques mois plus tard. Le public est surtout composé de professionnels et de gens  qui fréquentent les ateliers du Studio pour un prix symbolique. À la fin du spectacle,  on peut discuter autour d’un verre avec le metteur en scène.
Ronan Chéneau est l’auteur de plusieurs pièces Cannibales, Petit frère, Du corps à l’ouvrage,  Nos enfants nous font peur quand on les croise dans la rue…qu’avait montées, entre autres  des metteurs en scène comme David Bobee et Babette Masson.
L’Homme du coin met en scène un correcteur d’épreuves (Philippe Eustachon) avant la publication  d’un livre. Il se remémore chez lui le travail accompli avant son licenciement pour une faute dont il ne s’est pas rendu coupable.
Il énumère ses difficultés:  » résister à la tentation de lire qui m’empêcherait de corriger ! « . Sa table éclairée jouxte sept grands bureaux noirs où sont empilés soigneusement des dossiers de couleur.
Le correcteur s’applique à son travail avec une infinie concentration mais son supérieur hiérarchique (Hervé Datier)  lui impute une faute qui n’est pas de son fait. Licencié, il renverse  les bureau et  éparpille furieusement les dossiers. Malgré une interprétation solide, on peine à distinguer le texte à peine chuchoté par instants…

Edith Rappoport

Studio-Théâtre de Vitry et Théâtre de l’Échangeur de Bagnolet du 5 au 15 avril T:  01-43-62-71-20.

 

http://www.dailymotion.com/video/xtppat

Archive pour 26 février, 2013

Gould/Menuhin

 Gould/Menuhin gould-menuhin-c-sara-lahaye

Gould/Menuhin,  sur une idée originale d’A. Flammer, conception du spectacle:Christiane Cohendy, Ami Flammer et Charles Berling, mise en scène de Charles Berling et Christiane Cohendy.

Sur la scène de l’Atelier, un studio de tournage avec deux caméras, un plateau tournant avec un très beau piano à queue, deux fauteuils en cuir noir et une  table basse  pour une interview, et dans le fond, une console d’enregistrement et quelques fauteuils d’orchestre rouge. Le tout scénographié par Christian Fenouillat. C’est Charles Berling qui est Glenn Gould avec lequel il  a une petite ressemblance, et c’est le violoniste Ami Flammer qui est Yehudi Menuhin. Aurélie Nuzillard joue plusieurs personnages féminins dont l’épouse de Menuhin.
Il y a des extraits  d’interviews filmés et projetés  sur des écrans au-dessus de la scène. 
C’est Charles Berling qui  joue Gould interviewé; puis assis sur la copie conforme de la célèbre petite chaise fétiche du pianiste, il fait semblant de jouer Bach au piano avec assez de précision et de conviction quand même pour que l’on y croit. Mais, pour bien montrer que l’on ne triche pas, le plateau tournant fait un quart de tour et on voit les touches s’enfoncer  comme des grandes, sans interprète, grâce au miracle de l’électronique…
Et Ami Flammer raconte, lui,  la vie de Yehudi Menuhin- c’est bien long!- mais, face public, joue magnifiquement  Bach et Beethoven.
On apprend aussi tout de la complicité qui avait uni le temps de quelques concerts les deux grands interprètes pour jouer Schönberg. Et on les voit travailler ensemble à l’écran comme ils l’avaient fait pour la Sonate n°4 de Bach.
En fait,  c’est tout le spectacle qui  obéit à une démarche pédagogique et de transmission. On nous raconte les péripéties des tournées de Menuhin, nous explique pourquoi les fameuses variations Glodberg s’appellent ainsi, etc…Et quand Glenn Gould parle d’un éventuel séjour en Arctique, il y a des images de route enneigées, si jamais le public n’arrivait pas à comprendre.!

 Mais, malgré sans doute un belle complicité entre les auteurs, c’est sans doute  le spectacle qui est fondé sur une fausse bonne idée: il n’y a pas en effet d’écriture théâtrale, pas non plus de dramaturgie bien solide ni de véritable mise en scène. Alors, même si le spectacle, sur le plan technique, est tout à fait rigoureux, très vite, une sorte de ronronnement s’installe sur  la scène, cassé heureusement par la fraîcheur des  apparitions d’ Aurélie Nuzillard.
Mais il n’y a pas de fil rouge à cette pièce qui n’en est pas vraiment une, et le spectacle  tient de la mission impossible. Comment en effet rendre vivants ces deux grands interprètes disparus et  en même temps les évoquer avec des extraits de films?  On connaît le célèbre mot d’Hitchcock: « Un bon film c’est d’abord un scénario, et ensuite un scénario ».  Et là, point de quelque chose qui pourrait y ressembler.
Charles Berling, par ailleurs, grand  acteur confirmé, semblait  fatigué et pas vraiment heureux d’être là; heureusement, Ami Flamer possède une belle présence quand c’est à son tour de  parler.

Reste la musique-sur scène ou enregistrée et, il y a, par moments, un véritable état de grâce quand on entend Bach au piano ou quand Ami Flammer joue Beethoven. Comme disait Cervantès dans Don Quichotte: « Là où est la musique, il n’y a pas de place pour le mal ».
Bref, à vous de choisir!

Philippe du Vignal

Théâtre de l’Atelier jusqu’au 16 mars et  Théâtre Princesse Grace, à Monaco les 21 et 22 mars.
http://www.theatre-atelier.com

Ma bio dégradable : j’acte 1

Ma bio dégradable : j'acte 1 dans analyse de livre photo-3Ma bio dégradable : j’acte 1 de Jean-Claude Dreyfus.


Nichée dans la petite rue Marivaux qui longe l’Opéra comique, La Librairie Théâtrale se consacre aux arts du spectacle depuis le milieu du XlX e siècle. On y trouve 10.000 pièces en tout genre, d’hier et d’aujourd’hui, des ouvrages sur le théâtre sous toutes ses formes et un accueil qui permet de naviguer dans ses rayons et d’y trouver son bonheur. Avec une clientèle éclectique: du thésard au directeur de Centre national dramatique, de l’élève comédien au praticien amateur, en passant par le simple curieux qui emprunte cette rue si calme près des Grand Boulevards.
Ce soir de février, la librairie accueillait ce comédien original qu’est Jean-Claude Dreyfus ; il y  signait un livre à son image, pétri de fantaisie, bourré de formules choc et de bons mots mais aussi riche en témoignages sur le théâtre et le cinéma de ces quarante dernières années. « J’aime, dit-il, le thème nombrilique de se raconter de se livrer, mon bouquin fait à peu près une livre, mais mes lèvres livreront bientôt de quoi faire un kilo! Si ce livre était une musique, quelle serait-elle ? – Ce serait du free-jazz avec une tendance très mélodique, sax et  piano, et ma voix off-course….
- Qu’aimeriez-vous partager avec vos lecteurs en priorité ? – Nos intimités, se payer le luxe de se connaître, de nous retrouver comme des amoureux sur un quai de gare avec ce ralenti que l’on aimerait tous réaliser un jour… »
Jean-Claude Dreyfus répondait  ainsi aux questions de son éditeur, ce qui donne  une idée de la tonalité de son livre, une autobiographie qui, sous une apparente légèreté, nous fait partager  son enfance, puis  ses années d’apprentissage chez la grande Tania Balachova, et un itinéraire professionnel atypique qui l’a mené du cabaret au cinéma,  en passant par tous les genres de théâtre.
 » De scènes en Seine, sur les canaux spectraux du spectacle complet, je chorégraphie ma vie de mouvements gracieux et chaleureux. Pour le viager, il faut attendre et, quant à ma vie âgée, cela viendra au second tome. Un voyage à partager, un itinéraire à suivre en attendant le prochain livre.

Mireille Davidovici

Editions Le Cherche-Midi.

Devos -Dreyfus D’Hommage sans interdit(s)  Théâtre du Petit-Hébertot , du 28 février au 27 avril, 78 bd des Batignolles Paris T:  : 01-42-93-13-04.

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