Gould/Menuhin

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Gould/Menuhin,  sur une idée originale d’A. Flammer, conception du spectacle:Christiane Cohendy, Ami Flammer et Charles Berling, mise en scène de Charles Berling et Christiane Cohendy.

Sur la scène de l’Atelier, un studio de tournage avec deux caméras, un plateau tournant avec un très beau piano à queue, deux fauteuils en cuir noir et une  table basse  pour une interview, et dans le fond, une console d’enregistrement et quelques fauteuils d’orchestre rouge. Le tout scénographié par Christian Fenouillat. C’est Charles Berling qui est Glenn Gould avec lequel il  a une petite ressemblance, et c’est le violoniste Ami Flammer qui est Yehudi Menuhin. Aurélie Nuzillard joue plusieurs personnages féminins dont l’épouse de Menuhin.
Il y a des extraits  d’interviews filmés et projetés  sur des écrans au-dessus de la scène. 
C’est Charles Berling qui  joue Gould interviewé; puis assis sur la copie conforme de la célèbre petite chaise fétiche du pianiste, il fait semblant de jouer Bach au piano avec assez de précision et de conviction quand même pour que l’on y croit. Mais, pour bien montrer que l’on ne triche pas, le plateau tournant fait un quart de tour et on voit les touches s’enfoncer  comme des grandes, sans interprète, grâce au miracle de l’électronique…
Et Ami Flammer raconte, lui,  la vie de Yehudi Menuhin- c’est bien long!- mais, face public, joue magnifiquement  Bach et Beethoven.
On apprend aussi tout de la complicité qui avait uni le temps de quelques concerts les deux grands interprètes pour jouer Schönberg. Et on les voit travailler ensemble à l’écran comme ils l’avaient fait pour la Sonate n°4 de Bach.
En fait,  c’est tout le spectacle qui  obéit à une démarche pédagogique et de transmission. On nous raconte les péripéties des tournées de Menuhin, nous explique pourquoi les fameuses variations Glodberg s’appellent ainsi, etc…Et quand Glenn Gould parle d’un éventuel séjour en Arctique, il y a des images de route enneigées, si jamais le public n’arrivait pas à comprendre.!

 Mais, malgré sans doute un belle complicité entre les auteurs, c’est sans doute  le spectacle qui est fondé sur une fausse bonne idée: il n’y a pas en effet d’écriture théâtrale, pas non plus de dramaturgie bien solide ni de véritable mise en scène. Alors, même si le spectacle, sur le plan technique, est tout à fait rigoureux, très vite, une sorte de ronronnement s’installe sur  la scène, cassé heureusement par la fraîcheur des  apparitions d’ Aurélie Nuzillard.
Mais il n’y a pas de fil rouge à cette pièce qui n’en est pas vraiment une, et le spectacle  tient de la mission impossible. Comment en effet rendre vivants ces deux grands interprètes disparus et  en même temps les évoquer avec des extraits de films?  On connaît le célèbre mot d’Hitchcock: « Un bon film c’est d’abord un scénario, et ensuite un scénario ».  Et là, point de quelque chose qui pourrait y ressembler.
Charles Berling, par ailleurs, grand  acteur confirmé, semblait  fatigué et pas vraiment heureux d’être là; heureusement, Ami Flamer possède une belle présence quand c’est à son tour de  parler.

Reste la musique-sur scène ou enregistrée et, il y a, par moments, un véritable état de grâce quand on entend Bach au piano ou quand Ami Flammer joue Beethoven. Comme disait Cervantès dans Don Quichotte: « Là où est la musique, il n’y a pas de place pour le mal ».
Bref, à vous de choisir!

Philippe du Vignal

Théâtre de l’Atelier jusqu’au 16 mars et  Théâtre Princesse Grace, à Monaco les 21 et 22 mars.
http://www.theatre-atelier.com

 

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