Manque
Manque de Sarah Kane, mise en scène de Patrick Haggiag.
Un lundi soir toujours triste, une semaine après la disparition de Wladislaw Znorko ( voir Le Théâtre du Blog) que nous avons accompagné dans sa tenue de chef de gare jusqu’au funérarium de Marseille. Heureusement, Anis Gras à Arcueil nous offre un objet théâtral violent qui nous arrache à cette peine. De cette écrivaine anglaise qui s’est suicidée très jeune à l’hôpital où elle était internée en 99, nous n’avions vu que Purifiés dans une belle réalisation de Julien Travaillé à Montbéliard.
Patrick Haggiag, après une vingtaine de spectacles, a mis en scène cette pièce désespérée, où l’on voit deux couples s’affronter furieusement, dans un capharnaüm de fin du monde. Des chaises que l’on empile et qu’on jette, un grill de sport où l’on s’adosse, derrière lequel on va se réfugier, une recherche désespérée d’un amour impossible qui ne s’avoue qu’à travers la violence.
Les quatre acteurs se déchirent superbement, et un personnage assis à nos côtés, (Benoît di Marco dont le nom n’est pas indiqué dans la distribution) surgit du public pour s’adresser à une spectatrice interloquée ! Nous restons cloués sur notre banc à la fin.
Edith Rappoport
Anis Gras à Arcueil jusqu’au 16 mars à 19 h 30, relâche dimanche. T: 01 49 12 03 29 puis au Centre Dramatique National de Thionville en mars et à la Manufacture de Nancy en avril.