Le Joueur d’échecs

Le Joueur d’échecs de Stefan Zweig, adaptation d’André Salzet, mise en scène d’Yves Kerboul.

Le Joueur d’échecs  img_1470L’œuvre de Stefan Zweig est maintenant bien connue en France. Cet écrivain, juif autrichien né en 1881, s’était suicidé par désespoir avec son épouse au Brésil en 1942 : « Le monde de mon langage a disparu pour moi et ma patrie spirituelle, l’Europe, s’est détruite elle-même mais, à soixante ans passés, il faudrait avoir des forces particulières pour recommencer sa vie de fond en comble. Et les miennes sont épuisées par les longues années d’errance « .
On connaît ses nouvelles  comme Amok, La Confusion des sentiments, Vingt-quatre heures de la vie d’une femme et ce Joueur d’échecs qui est comme  la métaphore de cette descente aux enfers d’un homme désespéré qui avait retrouvé une certaine paix dans un Brésil accueillant  où il écrivit cette nouvelle sublime d’intelligence.

Cela se passe sur un transatlantique où un joueur inconnu essaye de se confronter à un champion  mondial d’échecs. L’écriture de Zweig est magistrale et on ne se lasse pas d’entendre André Salzet, seul en scène, qui dit ce récit très humblement,  et qui interprète les personnages principaux avec une grande efficacité.
Avec aucun autre accessoire qu’une chaise, le comédien a un jeu resté précis et juste ,malgré plusieurs centaines de représentations de ce spectacle créé en Avignon il y a  douze ans, dans une mise en scène d’Yves Kerboul, aujourd’hui disparu.

La diction et la force de conviction de Salzet sont toujours aussi impeccables et, en une heure, il réussit vite et bien, à capter l’attention du public. Mais la mise en scène a perdu ses boulons en route,  pour prendre l’expression du cher Bernard Dort; les déplacements et la gestuelle du comédien, comme les éclairages qui ne sont pas du bois dont on fait les flûtes, exigeraient une sérieuse révision.
Et, même si la scène et la salle-pas très propre-sont du genre approximatif, même si la neige, le verglas sur les trottoirs, le froid, le manque de bus, les retards du métro sont au rendez-vous,  il y a quand même du monde!

Philippe du Vignal

Comédie Saint-Michel 95 boulevard Saint-Michel 75005 Paris jusqu’au 24 avril. T : 01-55-42-92-97.


Archive pour 13 mars, 2013

Le Joueur d’échecs

Le Joueur d’échecs de Stefan Zweig, adaptation d’André Salzet, mise en scène d’Yves Kerboul.

Le Joueur d’échecs  img_1470L’œuvre de Stefan Zweig est maintenant bien connue en France. Cet écrivain, juif autrichien né en 1881, s’était suicidé par désespoir avec son épouse au Brésil en 1942 : « Le monde de mon langage a disparu pour moi et ma patrie spirituelle, l’Europe, s’est détruite elle-même mais, à soixante ans passés, il faudrait avoir des forces particulières pour recommencer sa vie de fond en comble. Et les miennes sont épuisées par les longues années d’errance « .
On connaît ses nouvelles  comme Amok, La Confusion des sentiments, Vingt-quatre heures de la vie d’une femme et ce Joueur d’échecs qui est comme  la métaphore de cette descente aux enfers d’un homme désespéré qui avait retrouvé une certaine paix dans un Brésil accueillant  où il écrivit cette nouvelle sublime d’intelligence.

Cela se passe sur un transatlantique où un joueur inconnu essaye de se confronter à un champion  mondial d’échecs. L’écriture de Zweig est magistrale et on ne se lasse pas d’entendre André Salzet, seul en scène, qui dit ce récit très humblement,  et qui interprète les personnages principaux avec une grande efficacité.
Avec aucun autre accessoire qu’une chaise, le comédien a un jeu resté précis et juste ,malgré plusieurs centaines de représentations de ce spectacle créé en Avignon il y a  douze ans, dans une mise en scène d’Yves Kerboul, aujourd’hui disparu.

La diction et la force de conviction de Salzet sont toujours aussi impeccables et, en une heure, il réussit vite et bien, à capter l’attention du public. Mais la mise en scène a perdu ses boulons en route,  pour prendre l’expression du cher Bernard Dort; les déplacements et la gestuelle du comédien, comme les éclairages qui ne sont pas du bois dont on fait les flûtes, exigeraient une sérieuse révision.
Et, même si la scène et la salle-pas très propre-sont du genre approximatif, même si la neige, le verglas sur les trottoirs, le froid, le manque de bus, les retards du métro sont au rendez-vous,  il y a quand même du monde!

Philippe du Vignal

Comédie Saint-Michel 95 boulevard Saint-Michel 75005 Paris jusqu’au 24 avril. T : 01-55-42-92-97.

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