La Place royale

La Place royale de Pierre Corneille,  mise en scène, décor et costumes d’Eric Vigner, film de Julien Condemine.

La Place royale cdi002_3dPièce de jeunesse de Corneille -il avait 28 ans- La Place Royale parle évidemment… de la jeunesse. Alidor est  amoureux d’Angélique, mais n’envisage pas de se marier avec elle, ce qui signifierait la perte de sa liberté. Angélique est aussi amoureuse mais finit  par en avoir assez des intrigues d’Alidor et  quittera la vie mondaine par entrer au couvent…Éric Vigner a remis en scène,  en 2011, cette même comédie écrite avec intelligence et sensibilité par le futur auteur tragique que Corneille n’était pas encore.
Vigner avait déjà créé la pièce  en 86, quand il était encore au Conservatoire national. Il a choisi cette fois  sept  jeunes interprètes,  entre vingt et trente ans et  tous  de pays différents: Vlad Chirita, Lahcen Elmazouzi, Eye Haidara, Hyunjoo Lee, Tommy Milliot, Nico Rogner, Isaïe Sultan pour lesquels Éric Vigner a créé l’Académie au Centre dramatique de Lorient.  Anne-Laure Liégeois s’était  emparée de cette pièce cette année,  en la situant dans un bal-parquet  des campagnes (voir Le Théâtre du Blog)
Ce DVD essaye de retranscrire fidèlement une mise en scène que nous n’avions pu voir, et pour laquelle Vigner, dit-il, s’est appuyé sur un texte d’Octave Nadal, excellent  spécialiste de Corneille et prof à la Sorbonne dont nous gardons un bon souvenir. Eric Vigner a  voulu « inscrire la pièce dans une socialité plus précise et plus contemporaine, ce qui permettra aux discours exposées d’être mieux entendus, par contraste, tout en faisant résonner cette langue admirable ».
On veut bien… Mais, dans cette mise en scène, il y a du bon et… du vraiment pas très bon. A la fois, un côté décalé-par exemple, juste des plaques de verre montés sur des cubes en bois-on voit que Vigner  a suivi des études d’art plastique- que les comédiens déplacent eux-même suivant les besoins  et un rupture avec une mise en scène classique jusqu’au décapage, et une idée  intelligente: faire appel à de jeunes comédiens étrangers pour renouveler le langage cornélien. Comme ils sont tous jeunes et beaux, cela fait comme un appel d’air tout à fait bénéfique.
Mais cela dit, ensuite, le résultat n’est pas tout à fait à la hauteur: on veut bien admettre que qu’Eric Vigner, ait aussi choisi de dessiner les costumes qui sont malheureusement presque tous d’une rare prétention et d’une cacophonie terrifiante: les filles et garçons, sont  en pantalons étroits aux couleurs blanche, verte, voire jaune et violette, avec des paillettes un peu partout. Sans  doute pour dire la jeunesse dorée?  Avec, au sol, un tapis composé de triangles noirs, rouges, jaunes et blancs! Sans doute, pour dire la modernité? Tous aux abris!
Les jeunes comédiens sont  très à l’aise devant la caméra mais certains ont un accent prononcé et une diction approximative, ce qui est quand même ennuyeux quand on dit du Corneille, et,  comme la prise de son est loin d’être excellente, on n’écoute pas d’une oreille attentive un jeu quelque peu superficiel,  comme si ces jeunes acteurs n’osaient pas aller plus loin. Du coup, le texte passe à la trappe! Dommage! Mais on regarde avec plaisir le danses réglées par Béatrice Massin. On préfère nettement voir La Place royale,  mise en scène de  Brigitte Jaques (92), dans le film réalisé par Benoît Jaquot …
Ce fils du spectacle fait trop souvent penser à un exercice d’acteurs qu’il aurait dû rester!

Philippe du Vignal

DVD édité par La Compagnie des Indes et le CDBB-Théâtre de Lorient-Centre Dramatique National

 

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