Carte blanche à Armel Roussel
Festival Artdanthe Carte blanche à Armel Roussel
Ivanov/ Re/Mix d’Armel Roussel.
Le Festival Artdanthe, fondé voilà quinze ans par José Alfarroba, directeur du Théâtre de Vanves, se donnait pour objectif d’ouvrir ce théâtre municipal à la danse contemporaine. Cette mission a été pleinement remplie par une équipe de dix personnes, avec des moyens singulièrement modestes, ceux d’un théâtre municipal, confortés par une convention de la D.R.A.C. , mais aussi par des aides de la Région et du Conseil général.
Pour cette édition 2013, 65 spectacles ont été présentés du 29 janvier au 5 avril dans la petite salle Panopée et au Théâtre de Vanves.
Armel Roussel, metteur en scène français installé en Belgique depuis 90 , est professeur à l’INSAS de Bruxelles et a aussi donné des stages en France, Suisse, Sénégal et Roumanie. Il fonde sa compagnie Utopia en 96, actuellement en résidence au Théâtre des Tanneurs à Bruxelles. Il présente ici un Ivanov d’après Tchekhov et Nothing hurts de Falk Richter et a invité des artistes amis avec leurs créations.
Nous sommes accueillis sur des gradins , et il y a une table chargée de petits verres de vodka qu’Armel Roussel installé à vue à la table de régie, viendra offrir aux spectateurs.Ivanov Re/Mix nous convie à une mise en pièces de la pièce plutôt lumineuse:
Nicolas-Ivanov, affalé sur son lit avec son ordinateur, tient des propos désabusés: « Les médecins c’est comme les avocats, ça joue au squash (…) Toujours répondre à des questions stupides, aucun moyen de s’en sortir (…) Je n’ai pas la force de me comprendre moi-même (…) . Je pense que je suis un cochon, un crétin comme les autres… «
Les personnages d’Ivanov portent ici les prénoms des douze comédiens qui interprètent des différents rôles avec un humour bienfaisant, et qui font ressortir avec vivacité la déroute d’un tout début de XXe siècle qui ressemble étrangement au nôtre.
Théâtre de Vanves, salle Panopée, jusqu’au 13 avril à 20 h, relâche les 7, 8, 11 avril, T: 01 41 33 92 91.
Nothinh Hurts de Falk Richter, mise en scène d’ Armel Roussel.
« J’ai voulu travailler sur des images mentales. L’accent est mis sur ce qui n’est pas représenté… » dit le metteur en scène. Quatre acteurs, deux hommes et deux femmes se retrouvent à une heure indécise pour clamer leur solitude et leur angoisse.
L’un d’eux en slip porte des oreilles de lapin, l’autre se démène aux percussions et à la technique, une blonde, court vêtue, au charmant accent britannique déclame un long monologue angoissé, la deuxième toute en noir secoue sa longue chevelure brune déclame, se contorsionne, et reste longuement prostrée par terre.
Le sens est difficile à capter, on entrevoit une errance dans la drogue. Malgré de belles images, ces fuites solitaires, même interprétées par de bons acteurs nous laissent au bord du chemin.
Salle Panopée de Vanves, le 5 avril.
Good mourning ! de et par Florence Minder, avec la collaboration de Sébastien Monfè et Brice Cannavo
Florence Minder, haute silhouette coiffée d’une longue perruque blonde, entre en scène d’un pas déterminé, armée d’un fusil. Elle s’exprime bizarrement en anglais avec un redoutable accent américain, heureusement sur-titré.
Le fusil, dit-elle, « c’est à cause des loups ! » Elle retrace son parcours erratique, son année horrible, mais on peut « dénier le déniement » et « toujours trouver quelqu’un dans une forme pire que la vôtre ! » »
Elle procède à une longue énumération des livres qu’elle a lus, décrit son voyage sur l’Atlantique… Déterminée, féroce, pitoyable, elle est aussi pleine d’un redoutable humour. Good Mourning, c’est « bon deuil », on peut aussi entendre Good Morning, » bonjour ! »
Théâtre de Vanves, le 5 avril.
Edith Rappoport