The collected works of Billy The Kid
The collected works of Billy The Kid, adaptation du roman de Michel Ondaatje et mise en scène de Dan Jemmett.
Les cinq artistes américains étaient tendus pour cette première à Paris: difficile en effet d’emmener en anglais le public dans une forme de théâtre-récit, qui évoque la vie de Billy the kid, le hors-la-loi mythique du Far-West. Avec, dans les murs chargés de symboles des Bouffes du Nord, juste quelques accessoires: une baignoire en fonte, un rideau de velours rouge, un piano droit, une kitchenette, deux tables, quelques chaises, un matelas, un tourne-disques et des bouteilles de brandy…
Le texte, adapté de l’œuvre du romancier, cinéaste et éditeur Michel Ondaatje, permet de découvrir quelques passages de la vie de « cet assassin sensé qui ne se servait jamais de sa main gauche, sauf pour tirer! ». Dan Jemmett utilise ici tous les artifices de jeu possibles pour évoquer la vie de Billy the kid avec des moments de cabaret, de danse, de ventriloquie, voire de théâtre d’objets. La bande-son de Sadie Jemmett, faite d’un mélange de standards américains, est efficace. Mais ces quatre-vingt-dix minutes manquent de rythme, surtout dans la première partie, où le metteur en scène coupe les scènes avec un éclairage pleins feux !
Ensuite, cette « sorte de carnet de brouillon », comme l’évoque Dan Jemmett, prend son rythme et les spectateurs adhèrent d’autant plus au spectacle que les comédiens leur offrent un verre de Bourbon pour réchauffer l’ambiance. Les cinq acteurs sont justes et nous font revivre la dureté des liens relationnels dans une Amérique naissante, où la vie ne tenait souvent qu’…à une balle.
L’équipe du Quantum Theatre de Pittsburg est la même qu’en 2007, sauf une jeune comédienne anglaise, Emma Darlow, qui a repris un rôle quinze jours avant la première… Et ses hésitations ont quelque chose de touchant. On assiste donc à un spectacle étrange-qu’il faudra mieux découvrir après quelques jours de rodage- mais qui a le mérite d’accrocher le spectateur parisien curieux.
Jean Couturier
Théâtre des Bouffes du Nord jusqu’au 27 avril.