Festival Teatro Memoria à Santa Cruz
Impacifico solo de danse au Festival de Teatro Memoria de Santa Cruz de la Sierra en Bolivie.
A Santa Cruz de la Sierra, devenue le pôle central économique de la Bolivie, grâce au pétrole et au gaz, a eu lieu la neuvième édition du festival de Teatro Memoria.
Les trois principaux lieux de représentation (même s’il existe une programmation hors-les murs) se situent autour de la Place du 24 septembre.
Dominé par sa cathédrale du XVI ème siècle, et entouré de rues aux arcades d’architecture coloniale, le centre ville a un aspect intemporel dont Hergé aurait pu s’inspirer pour un album de Tintin !
Ce festival dynamique ,subventionné par la ville, la région, l’Etat et des entreprises privées, a une riche programmation nationale, avec quinze spectacles venu surtout d’Argentine, Brésil, Chili, Cuba, Equateur, Mexique, Pérou, Paraguay.
L’auteur et metteur en scène uruguyaen Gabriel Calderon a eu un énorme succès avec son spectacle Ex, qu’on a vu récemment au théâtre des quartiers d’Ivry. (voir Le Théâtre du Blog) Des pays européens dont la France-l’Alliance Française a donné 500 euros de subvention !-étaient aussi présents. Un festival jeune public complétait la programmation. et un colloque très suivi, organisé par Marcos Malavia et Jean-Pierre Han, a réuni plusieurs critiques sur le rôle de la critique dans la transmission d’une œuvre théâtrale.
Le théâtre est un art jeune en Bolivie, et les artistes n’ont pas toujours de références et de recul sur leurs créations, comme ce fut le cas pour le solo de danse de Maria Eugenia Pereyra avec Impacifico. Sa danse au corps dissocié tente de nous évoquer deux épisodes importants de l’histoire de la Bolivie, avec à des vidéos en noir et blanc projetées au-dessus du plateau nu: la guerre meurtrière du Chacos qui, entre 1932 et 1935, opposa la Bolivie et le Paraguay, pour la possession de champs de pétrole et, en 94, l’accès de l’équipe nationale de Bolivie à la phase finale du championnat mondial de football aux Etats-Unis. Maria Eugenia Peryra en alternant, épisode douloureux et très joyeux traduit -non sans difficultés-la mémoire collective de son pays.
Chose rare chez une danseuse, elle s’exprime à la fois par son corps mais aussi par son visage. D’où une absence totale de distance par rapport au propos, ce qui est touchant, mais qui ne permet pas guère de ressentir l’émotion attendue. Son expression chorégraphique trop «théâtrale » lui a fait perdre une certaine sincérité. La danse contemporaine peu connue et en devenir dans ce pays peut expliquer toutes ces imperfections.
Jean Couturier
http://festivalesapac.com/festival-de-teatro-2013/