Elena’s Aria

Elena’s Aria chorégraphie d’Anne Teresa de Keersmaeker.

 

Elena’s Aria elenas-aria1-cherman-sorgeloos-13-copie

©Herman Sorgeloos

En l’espace d’un mois le public du théâtre de la Ville  découvre deux œuvres marquantes de la danse contemporaine, Kontakthof par le Tanztheater Wuppertal de feu Pina Bausch et cette pièce de la chorégraphe flamande, vingt-sept ans après sa création.
Elena’s Aria  a marqué un tournant dans la vie de sa compagnie; c’est une œuvre de jeunesse,  audacieuse, pas simple d’accès pour le grand public  et qui n’avait jamais été reprise.
Les vingt dernières minutes sont d’une impressionnante beauté, mais voilà: la pièce en dure  110… Pour la première fois, la chorégraphe utilisait des textes , et  des projections vidéo en association avec la danse. Sur un plateau nu,  une vingtaine de chaises de couleur pastel, un lampadaire  à cour,  et un ventilateur à jardin.
La pièce débute par la lecture d’un texte peu compréhensible, ce qui est d’emblée gênant! Parmi les chaises, cinq danseuses, dont la chorégraphe, contraintes  dans  leurs robes  moulantes et courtes, tentent d’initier quelques pas de danse, et  parfois se dessine un solo, un trio, voire un quatuor.
Aidé par de belles lumières, le tableau est remarquable et la chorégraphie, toute en hésitations et changements de rythme, est d’une grande précision.
Mais il existe une vraie dissociation entre ce qui est donné à voir et  ce qui est donné à entendre. Autant les images,  quoique répétitives,  sont fortes,  autant le son,  utilisé comme  bruit parasite,  met le public à l’épreuve,   que cela soit celui  du ventilateur, des musiques,  d’un discours de Che Ghevara faiblement entendu depuis les coulisses, ou encore celui des textes lus par les danseuses ou  des talonsqui frappent le sol.
S’y ajoute le bruit de fermeture des fauteuils … même si une majorité de spectateurs est reste quand même. Les dernières minutes sont remarquables: devant le rideau de fer descendu, les longs silences et les longues périodes d’immobilité ont disparu, et les danseuses,  face  public, assises  sur leur  chaise,  nous prennent à témoin, en voulant nous transmettre gestuellement quelque chose sans jamais y réussir, sur une  musique de Mozart: bref, l’émotion est là… Mais cela valait-il une aussi longue attente ?

Jean Couturier

Théâtre de la Ville jusqu’au 19 mai.


Archive pour 17 mai, 2013

Elena’s Aria

Elena’s Aria chorégraphie d’Anne Teresa de Keersmaeker.

 

Elena’s Aria elenas-aria1-cherman-sorgeloos-13-copie

©Herman Sorgeloos

En l’espace d’un mois le public du théâtre de la Ville  découvre deux œuvres marquantes de la danse contemporaine, Kontakthof par le Tanztheater Wuppertal de feu Pina Bausch et cette pièce de la chorégraphe flamande, vingt-sept ans après sa création.
Elena’s Aria  a marqué un tournant dans la vie de sa compagnie; c’est une œuvre de jeunesse,  audacieuse, pas simple d’accès pour le grand public  et qui n’avait jamais été reprise.
Les vingt dernières minutes sont d’une impressionnante beauté, mais voilà: la pièce en dure  110… Pour la première fois, la chorégraphe utilisait des textes , et  des projections vidéo en association avec la danse. Sur un plateau nu,  une vingtaine de chaises de couleur pastel, un lampadaire  à cour,  et un ventilateur à jardin.
La pièce débute par la lecture d’un texte peu compréhensible, ce qui est d’emblée gênant! Parmi les chaises, cinq danseuses, dont la chorégraphe, contraintes  dans  leurs robes  moulantes et courtes, tentent d’initier quelques pas de danse, et  parfois se dessine un solo, un trio, voire un quatuor.
Aidé par de belles lumières, le tableau est remarquable et la chorégraphie, toute en hésitations et changements de rythme, est d’une grande précision.
Mais il existe une vraie dissociation entre ce qui est donné à voir et  ce qui est donné à entendre. Autant les images,  quoique répétitives,  sont fortes,  autant le son,  utilisé comme  bruit parasite,  met le public à l’épreuve,   que cela soit celui  du ventilateur, des musiques,  d’un discours de Che Ghevara faiblement entendu depuis les coulisses, ou encore celui des textes lus par les danseuses ou  des talonsqui frappent le sol.
S’y ajoute le bruit de fermeture des fauteuils … même si une majorité de spectateurs est reste quand même. Les dernières minutes sont remarquables: devant le rideau de fer descendu, les longs silences et les longues périodes d’immobilité ont disparu, et les danseuses,  face  public, assises  sur leur  chaise,  nous prennent à témoin, en voulant nous transmettre gestuellement quelque chose sans jamais y réussir, sur une  musique de Mozart: bref, l’émotion est là… Mais cela valait-il une aussi longue attente ?

Jean Couturier

Théâtre de la Ville jusqu’au 19 mai.

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