je n’ai plus de toit/Rilke
Je n’ai plus de toit qui m’abrite, et il pleut dans mes yeux de Rainer Maria Rilke, mise en scène de Florian Goetz.
C’est un solo de poésie, accompagné d’images vidéo autour de textes et poèmes de Rilke, piochés dans son œuvre, en particulier dans Les Cahiers de Malte Laurids Brigge. Au début du spectacle, Jérémie Sonntag arrive par la salle et scrute longuement et en silence le public avant de prononcer ses premières paroles … une réflexion autour du silence, ce qui paraît un peu téléphoné.
Le personnage, un jeune homme hypersensible, est très marqué par le monde trop violent qui l’entoure, et par les hommes et les femmes qu’il croise. On sent chez lui une angoisse et une agitation qui ne lui permettent pas de prendre ses distances. C’est certainement Rilke lui même...
Le comédien évolue devant un écran en fond de scène qui sert à de nombreuses projections, avec plutôt des ambiances, des formes que des images précises; à l’image d’une bande-son, plus bruitiste et enveloppante que musicale et composée. Son tee-shirt blanc est aussi un petit écran de projection, selon la technique du « body-mapping » ici bien maîtrisée.
C’est un spectacle total, un voyage qui nous embarque ou ne nous embarque pas, sans demi-mesure. Mais, sans doute à cause du manque de lien entre les textes, de la voix du comédien assez monocorde, de la grande importance de la vidéo et de la technique, le spectacle-très bien construit- n’arrive pas à nous toucher vraiment. On apprécie l’écriture particulière de Rilke mais moins le traitement qui en est fait ici. C’est, en tout cas, un spectacle qui divise le public…
Julien Barsan
Théâtre du Lucernaire à 18h30 du mardi au samedi jusqu’au 25 mai.