Festival des Écoles de théâtre à la Cartoucherie


Festival des Écoles de théâtre à la Cartoucherie

Pour la quatrième saison consécutive, les théâtres de la Cartoucherie accueillent les  présentations de sortie de plusieurs écoles supérieures.Cette année, 55 jeunes comédiens-issus de l’ESAD (Paris), de l’ESTBA (Bordeaux), de  l’ENSATT (Lyon) et de l’EDT 91 (Essonne)-qui ont été dirigés par des metteurs en scène  expérimentés et accompagnés par des apprentis techniciens… Avec  aussi bien des auteurs contemporains que des classiques.

Le Garçon Girafe de Christophe Pellet, mise en scène d’Etienne Pommeret avec les élèves  de l’école départementale de théâtre  de l’Essonne. 

Festival des Écoles de théâtre à la Cartoucherie 977218e20d8a96a1f0002755b474eeb2Cette  trilogie se déroule sur trois époques (années quatre-vingt, quatre-vingt-dix et début vingt et unième siècle); et met en jeu trois générations de jeunes gens poursuivant une quête identitaire et amoureuse désespérée.
Découpée en brèves séquences, cette chronique désenchantée est constituée d’incessants chassés-croisés amoureux entre les personnages et traite, non sans ironie, de l’inanité de notre existence et de l’impossibilité de trouver l’âme-sœur dans une société mercantile anxiogène et déshumanisée.
Pommeret a relevé le défi de cette écriture cinématographique sans ornements, en organisant l’espace comme un lieu abstrait qui fait surgir le concret des corps. Un montage cut, rythmé par les entrées et sorties des comédiens derrière un rideau rouge, révèle l’acuité de situations traitées dès lors en gros plans.
Les élèves endossent leurs personnages avec gourmandise, sans complaisance ni psychologisme. Quand l’un dit
 : « Ce n’est pas la chair qui est triste mais l’amour », la vitalité des jeunes corps donne une juste distance à ses propos. Les rôles sont souvent doubles, ce qui renforce la distanciation par un effet choral,   donne un caractère ludique au spectacle, souligne la personnalité de chacun,  et met en valeur l’humour sous-jacent de l’auteur.

Les figures s’estompent jusqu’à disparaître, mais les corps des jeunes comédiens, eux, sont bien présents et leur vitalité donne à la pièce une belle justesse de ton. Le pédagogue Pommeret a permis aux élèves de donner le meilleur d’eux-mêmes : après deux ans d’école,  ils semblent  armés pour entrer dans la vie professionnelle.

Illusions de Ivan Viripaev, traduction de Tania Moguilevsakaia et Gilles Morel, mise en scène de Galin Stoev, avec les élèves de la promotion 2013 de l’Ecole Supérieure d’Art Dramatique de Paris. 

 Le metteur en scène bulgare Galin Stoev a guidé ses élèves  dans l’univers onirique et labyrinthique de l’auteur russe Viripaev qu’il connaît bien  pour avoir créé nombre de ses pièces. L’œuvre, à géométrie variable, permet à toute la classe d’investir ce récit à plusieurs voix qui s’agence librement autour de deux couples de vieillards. A l’heure de leur mort, ils  se racontent des vies amoureuses fondées sur des illusions. Qui a aimé qui ? Qui aime qui ? A-t-on vraiment aimé avec  fidélité son  conjoint, et cela était-il réciproque ? Le véritable amour existe-t-il sans réciprocité ?
Les jeunes comédiens prennent plaisir à  détricoter et retricoter les sentiments de ce quatuor revenant sans cesse sur la nature de l’amour sans jamais résoudre la question. Tout est décidemment instable dans un monde où l’on voudrait avoir des certitudes.Ces allers-et-retours entre passé et présent sont prétextes à  digressions fantaisistes, intermèdes chantés,  élucubrations loufoques, et  moments de trouble métaphysique. Le récit se mue en numéro  de music-hall ou  de cabaret, voire en débat. Autant d’espaces pour le jeu et l’invention des interprètes.
Construit avec rigueur, le spectacle donne libre cours à tous les registres du théâtre  et permet à chaque comédien d’exploiter ses potentiels vocaux, ses aptitudes à la comédie comme au tragique. Il y a dans l’écriture une liberté virtuose habilement traduite par les jeunes acteurs sous la houlette de leur metteur en scène
.  Ils ont eu droit à une ovation debout...

 Mireille Davidovici

Cartoucherie de Vincennes Du 27 au 30 juin ESTBA : Machine Feydeau, mise en scène de Yann-Joel Collin; ENSATT : Indécences de Wilde et Kaufman, mise en scène de Franck Vercruyssen.  Entrée libre. Réservations : 01 43 74 99 61
www.theatredelaquarium.com

28-29 juin

Reprise du Garçon Girafe à l’Amin compagnie théâtrale : friche des lacs de l’Essonne Viry-Châtillon

Réservations : 01 60 78 49 33 ; info.edt@orange.fr


Archive pour 25 juin, 2013

Festival des Écoles de théâtre à la Cartoucherie


Festival des Écoles de théâtre à la Cartoucherie

Pour la quatrième saison consécutive, les théâtres de la Cartoucherie accueillent les  présentations de sortie de plusieurs écoles supérieures.Cette année, 55 jeunes comédiens-issus de l’ESAD (Paris), de l’ESTBA (Bordeaux), de  l’ENSATT (Lyon) et de l’EDT 91 (Essonne)-qui ont été dirigés par des metteurs en scène  expérimentés et accompagnés par des apprentis techniciens… Avec  aussi bien des auteurs contemporains que des classiques.

Le Garçon Girafe de Christophe Pellet, mise en scène d’Etienne Pommeret avec les élèves  de l’école départementale de théâtre  de l’Essonne. 

Festival des Écoles de théâtre à la Cartoucherie 977218e20d8a96a1f0002755b474eeb2Cette  trilogie se déroule sur trois époques (années quatre-vingt, quatre-vingt-dix et début vingt et unième siècle); et met en jeu trois générations de jeunes gens poursuivant une quête identitaire et amoureuse désespérée.
Découpée en brèves séquences, cette chronique désenchantée est constituée d’incessants chassés-croisés amoureux entre les personnages et traite, non sans ironie, de l’inanité de notre existence et de l’impossibilité de trouver l’âme-sœur dans une société mercantile anxiogène et déshumanisée.
Pommeret a relevé le défi de cette écriture cinématographique sans ornements, en organisant l’espace comme un lieu abstrait qui fait surgir le concret des corps. Un montage cut, rythmé par les entrées et sorties des comédiens derrière un rideau rouge, révèle l’acuité de situations traitées dès lors en gros plans.
Les élèves endossent leurs personnages avec gourmandise, sans complaisance ni psychologisme. Quand l’un dit
 : « Ce n’est pas la chair qui est triste mais l’amour », la vitalité des jeunes corps donne une juste distance à ses propos. Les rôles sont souvent doubles, ce qui renforce la distanciation par un effet choral,   donne un caractère ludique au spectacle, souligne la personnalité de chacun,  et met en valeur l’humour sous-jacent de l’auteur.

Les figures s’estompent jusqu’à disparaître, mais les corps des jeunes comédiens, eux, sont bien présents et leur vitalité donne à la pièce une belle justesse de ton. Le pédagogue Pommeret a permis aux élèves de donner le meilleur d’eux-mêmes : après deux ans d’école,  ils semblent  armés pour entrer dans la vie professionnelle.

Illusions de Ivan Viripaev, traduction de Tania Moguilevsakaia et Gilles Morel, mise en scène de Galin Stoev, avec les élèves de la promotion 2013 de l’Ecole Supérieure d’Art Dramatique de Paris. 

 Le metteur en scène bulgare Galin Stoev a guidé ses élèves  dans l’univers onirique et labyrinthique de l’auteur russe Viripaev qu’il connaît bien  pour avoir créé nombre de ses pièces. L’œuvre, à géométrie variable, permet à toute la classe d’investir ce récit à plusieurs voix qui s’agence librement autour de deux couples de vieillards. A l’heure de leur mort, ils  se racontent des vies amoureuses fondées sur des illusions. Qui a aimé qui ? Qui aime qui ? A-t-on vraiment aimé avec  fidélité son  conjoint, et cela était-il réciproque ? Le véritable amour existe-t-il sans réciprocité ?
Les jeunes comédiens prennent plaisir à  détricoter et retricoter les sentiments de ce quatuor revenant sans cesse sur la nature de l’amour sans jamais résoudre la question. Tout est décidemment instable dans un monde où l’on voudrait avoir des certitudes.Ces allers-et-retours entre passé et présent sont prétextes à  digressions fantaisistes, intermèdes chantés,  élucubrations loufoques, et  moments de trouble métaphysique. Le récit se mue en numéro  de music-hall ou  de cabaret, voire en débat. Autant d’espaces pour le jeu et l’invention des interprètes.
Construit avec rigueur, le spectacle donne libre cours à tous les registres du théâtre  et permet à chaque comédien d’exploiter ses potentiels vocaux, ses aptitudes à la comédie comme au tragique. Il y a dans l’écriture une liberté virtuose habilement traduite par les jeunes acteurs sous la houlette de leur metteur en scène
.  Ils ont eu droit à une ovation debout...

 Mireille Davidovici

Cartoucherie de Vincennes Du 27 au 30 juin ESTBA : Machine Feydeau, mise en scène de Yann-Joel Collin; ENSATT : Indécences de Wilde et Kaufman, mise en scène de Franck Vercruyssen.  Entrée libre. Réservations : 01 43 74 99 61
www.theatredelaquarium.com

28-29 juin

Reprise du Garçon Girafe à l’Amin compagnie théâtrale : friche des lacs de l’Essonne Viry-Châtillon

Réservations : 01 60 78 49 33 ; info.edt@orange.fr

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