Coco perdu

Coco perdu d’après le roman de Louis Guilloux, mise en scène de Thierry Lavat et Gilles Kneusé.

Coco perdu 4Retrouver Louis Guilloux est toujours un plaisir. Ici, c’est par un récit en forme de réflexion intimiste qu’on redécouvre la verve langagière de l’auteur du Sang noir.
Drôle de coco que ce Coco là : rendu à la solitude après vingt ans de vie commune, il déambule de la gare au bistrot, du bistrot à « la Coquette », son pavillon avec jardin dans une petite ville au bord de la mer.
Il décide de « faire la fête », relate ses moindres rencontres : logorrhée de l’esseulé. Il gamberge aussi : dans l’attente d’une lettre de Fafa, sa femme qui vient de le quitter sans explication, il revisite le couple qu’ils formaient. Enfin il s’interroge sur le sens de l’existence : «Qu’est ce que je fous là ? » ; «Qu’est ce que j’ai à faire et que je ne fais pas, que je n’ai pas fait ?».
Cependant il n’est pas triste ni amer. Tout paumé qu’il est, il reste digne dans son désarroi et d’une lucidité narquoise. «On s’arrange toujours avec la mort, pas avec la vie», plaisante-t-il. Au fait, Fafa est-elle morte ?
Gilles Kneusé donne corps avec finesse à cet Essai de voix, rebaptisé Coco perdu à sa publication chez Gallimard en 1978. Le passage à la scène se justifie, contrairement à nombre d’adaptations pour solos d’acteur:  le roman fonctionne sur l’oralité, avec des mots de tous les jours quoique recherchés. On suit avec bonheur les pérégrinations du héros tant la langue sonne juste et n’a pas pris une ride.
Le comédien ne cherche pas à composer un personnage : il se contente de nous entraîner dans le récit labyrinthique et jubilatoire de Guilloux. On peut juste regretter les voix off et la bande son illustratives qui sont  superflues,  vu la qualité de l’interprétation et la force du texte.A voir pour réentendre un merveilleux écrivain, disparu en 1980 et presque oublié.

Mireille Davidovici

Lucernaire :53 rue Notre-Dame des Champs ; 01 45 44 57 34

Jusqu’au 31 août 2013 ; 21 heures


Archive pour 5 juillet, 2013

Coco perdu

Coco perdu d’après le roman de Louis Guilloux, mise en scène de Thierry Lavat et Gilles Kneusé.

Coco perdu 4Retrouver Louis Guilloux est toujours un plaisir. Ici, c’est par un récit en forme de réflexion intimiste qu’on redécouvre la verve langagière de l’auteur du Sang noir.
Drôle de coco que ce Coco là : rendu à la solitude après vingt ans de vie commune, il déambule de la gare au bistrot, du bistrot à « la Coquette », son pavillon avec jardin dans une petite ville au bord de la mer.
Il décide de « faire la fête », relate ses moindres rencontres : logorrhée de l’esseulé. Il gamberge aussi : dans l’attente d’une lettre de Fafa, sa femme qui vient de le quitter sans explication, il revisite le couple qu’ils formaient. Enfin il s’interroge sur le sens de l’existence : «Qu’est ce que je fous là ? » ; «Qu’est ce que j’ai à faire et que je ne fais pas, que je n’ai pas fait ?».
Cependant il n’est pas triste ni amer. Tout paumé qu’il est, il reste digne dans son désarroi et d’une lucidité narquoise. «On s’arrange toujours avec la mort, pas avec la vie», plaisante-t-il. Au fait, Fafa est-elle morte ?
Gilles Kneusé donne corps avec finesse à cet Essai de voix, rebaptisé Coco perdu à sa publication chez Gallimard en 1978. Le passage à la scène se justifie, contrairement à nombre d’adaptations pour solos d’acteur:  le roman fonctionne sur l’oralité, avec des mots de tous les jours quoique recherchés. On suit avec bonheur les pérégrinations du héros tant la langue sonne juste et n’a pas pris une ride.
Le comédien ne cherche pas à composer un personnage : il se contente de nous entraîner dans le récit labyrinthique et jubilatoire de Guilloux. On peut juste regretter les voix off et la bande son illustratives qui sont  superflues,  vu la qualité de l’interprétation et la force du texte.A voir pour réentendre un merveilleux écrivain, disparu en 1980 et presque oublié.

Mireille Davidovici

Lucernaire :53 rue Notre-Dame des Champs ; 01 45 44 57 34

Jusqu’au 31 août 2013 ; 21 heures

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