Festival d’Avignon: Le désir de l’humain.

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Festival d’AvignonLe Désir de l’humain, spectacle poétique et musical, d’après des textes d’Eugène Durif. Chef de troupe :  Jean-Louis Hourdin, composition de Karine Quintana.

Titre à deux entrées, pour un spectacle modeste : le désir de l’humain, c’est celui que ressent l’être humain, et aussi le besoin exprimé que l’homme soit humain, enfin. Sous la jolie abside de la chapelle du Théâtre des Halles, deux hommes et deux femmes, ou, si l’on veut, trois musiciens et un poète. Ils ne prétendent pas représenter,  à eux seuls,  toute l’humanité ; c’est déjà difficile d’être soi.
On pourra dire qu’Eugène Durif est « le poète de service »: il se met au service de la quête modeste de chacun, à commencer par lui-même. Au fil des années, à force de monter sur scène et de dire ses textes ou ceux des autres auxquels il tient- ce n’est pas son genre de dire n’importe quoi-il a trouvé sa voix. Le bonheur? Insolent ou mensonger. Mettons prudemment notre mouchoir par-dessus. La vie ? À prendre pour ce qu’elle est, très fugace, très précieuse, avec de minuscules merveilles. Influencés par le vocabulaire des supermarchés, nous aurions tendance à dire: à saisir . Il faut être plus juste: à caresser, à aimer.
On rit et l’on sourit, on respire et on se demande pourquoi avec si peu de théâtre –les quatre en question sans effets ni décors- on a tant de théâtre. La réponse est dans la qualité du travail de ces quatre.
Eugène Durif ose être un « aède », qui écrit comme on parle quand on est heureux ou malheureux, entre amis, du fond du cœur, et nous parle pour de vrai. Sans exhibition de virtuosité, les trois musiciens sont de super-pointures. On le devine, on le ressent à leur extraordinaire précision et  à leur justesse. C’est ça, la qualité : du travail bien fait, au sens où il est bien pensé, bien vécu et, mieux encore, juste.

Quand le souffle de la trompettiste Nathalie Goutailler lui permet d’être comédienne avec la même justesse, la même force (et la même douceur) qu’elle donne à son instrument. Quand ils chantent ensemble, ils atteignent la même vérité, parce qu’ils savent ce qu’ils ont à dire, dans le respect de leur art et du public. Et de leurs différences : le contrebassiste-chanteur Bruno Martins pourrait monter sur une scène lyrique, la compositrice-accordéoniste-chanteuse Karine Quintana a fait tourner des bals, ils sont chacun a sa vraie place, dans le même Désir de l’humain .
Voilà un spectacle réconfortant sans triche ni illusions, complètement contemporain. Du théâtre d’art, en ce que les fins et les moyens se collent à la peau. Total respect, et grande et saine respiration. On en redemande.

Christine Friedel

 Théâtre des Halles, 14h, jusqu’au 28 juillet. Bruno Martins chante aussi le matin à 11h au Petit Louvre les chansons d’Alain Leprest. Ça s’appelle Je hais les gosses.

 

 

 

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