Le Nez dans la Serrure

Festival d’Avignon: Le Nez dans la serrure de Julien Bonnet par la compagnie du Dagor

Le Nez dans la Serrure 5528767-8247393Julien Bonnet, interprète talentueux du Goret mis en scène par Johanny Bert (voir Le Théâtre du Blog) présente ici  avec  Le Nez dans la Serrure sa première mise en scène. Le thème : quatre  personnages vivent dans une armoire, on les voit manger, dormir, fumer, rêver, se gratter ou tenter de s’échapper.
 Et c’est toute une petite société qui se recrée, avec ses habitudes, ses alliances, ses mesquineries, même dans un si petit cadre de vie, chacun s’aménage son espace. Et tout est bien rodé.
 Comme tout engrenage il se grippe à un moment et le désir du dehors apparaît … Et cette tentation de l’ailleurs est pour eux toute une aventure, empreinte de risques,  pour celui qui part, comme pour ceux qui restent, à essayer de retrouver un  équilibre détruit.
On est face à un objet inclassable et délicatement absurde, ce n’est ni tout à fait  du mime, ni tout à fait du théâtre d’objets,  et pas vraiment de la danse. Cela confère au  Nez dans la Serrure,  une originalité et une fraîcheur bienfaisante.
Les quatre comédiens évoluent dans ce ballet  très bien rodé et,  au delà du ballet de gestes, les expressions des visages sont très précises.
 Le spectacle a un fort pouvoir évocateur : la vie en société, les questions relatives au (mal) logement, la peur du dehors, les habitudes tenaces…
 Chacun y trouvera matière à extrapoler. C’est fou comme un spectacle sans aucun mot prononcé peut nous faire voyager loin en nous. Avantage aussi : c’est nous qui choisissons le trajet de notre voyage intérieur. Enfin un peu de liberté !
« Quand je ne parle pas, dit Julien Bonnet, j’ai toujours l’impression que mes yeux grandissent et que mes oreilles s’allongent. Et c’est exactement cela qui m’intéresse : qu’est-ce qui se modifie lorsqu’on ne parle pas ? (…) L’acteur a un outil de travail incroyable qui est son corps. Comment chacun se débrouille-t-il avec ? (…) J’ai fréquemment la sensation que l’on parle trop, que l’on explique trop, souvent par peur du silence ou d’être incompris »
On  ne peut  que lui donner raison, le silence peut aussi faire théâtre, parfois avec bien plus de pertinence et de force que certaines logorrhées que l’on subit ici sur les scènes du in comme du off.

Julien Barsan

Espace Alya , du 8 au 28 juillet à 11h35, réservations : 04 90 27 38 23

 

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