Folio Junior Théâtre

Le Bel enfant de Jacques Prévert, Le Gobe-douille et autres diablogues de Roland Dubillard, Le Bon Gros Géant, pièces pour enfants de Roald Dahl,


 Folio Junior Théâtre dans analyse de livre product_9782070653652_98x01Le bel enfant est un recueil  de sept courtes pièces écrites par Jacques Prévert dans les années 1930, pour la troupe théâtrale du groupe Octobre: Fantomas, Le bel enfant, Un Drame à la cour, Un réveillon tragique, Bureau des objets perdus, Le pauvre lion et Le Visiteur inattendu... Pièces  qui furent  jouées dans l’instant et dans l’urgence. On y retrouve l’engagement de l’artiste, toujours teinté de cet humour ravageur qui touche les enfants comme les adultes.
Un petit carnet de mise en scène
de Denise Schröpfer–recherches dramaturgiques sur le groupe Octobre et le théâtre d’avant-garde, la  stylisation du corps et le grotesque  conclut l’ouvrage,  qui guide le lecteur dans ses premiers pas sur les planches…

Le Gobe-douille et autres diablogues de Roland Dubillard est un recueil de huit « diablogues », drôles et loufoques:  Le Tilbury, Les Voisins, L’itinéraire, Nostalgie, Le Ping-pong, Le Malaise de Georges, Au Restaurant, Dialogue sur un palier (Le Gobe-douille), où il réinvente avec poésie les situations les plus ordinaires. Des situations,  simples à l’origine, sont peu à peu transformées grâce à cet extraordinaire mélange d’inventivité poétique et dramatique qui fait l’immense succès de ses  sketches.
Le petit carnet de mise en scène, sous la responsabilité de Félicia Sécher, revient sur l’histoire des diablogues -des sketches dans lesquels triomphe l’esprit du non-sens- sur la maîtrise de la vitesse, de la modulation de la voix, du jeu des contrastes, de la composition de photographies…

product_9782070653669_98x0 dans analyse de livreLe Bon Gros Géant,  un recueil de sept courtes pièces pour enfants, traduit de l’anglais par Jean Esch, et adapté par David Wood du célèbre roman de Roald Dahl. Un régal d’humour, d’ingéniosité et de fantaisie…  De parents norvégiens, Roald Dahl,  né en 1916 au Pays de Galles, est mort en 1990. En 39, il s’était engagé dans la R.A.F. mais  fut  réformé en 42 avec le grade de commandant.
Il occupa ensuite divers postes à l’ambassade de Grande-Bretagne, à Washington. C’est là qu’il commença à écrire des nouvelles humoristiques et fantastiques, et des contes pour enfants qui l’ont rendu célèbre dans le monde entier.
Ainsi, Le Bon gros Géant n’est rien d’autre que l’histoire de Sophie qui, un soir, aperçoit,  de la fenêtre de l’orphelinat, une silhouette immense et une main énorme qui s’approche… Un géant ! Rêve-t-elle ? Ces sept courtes pièces mettent en scène tous les personnages du roman.
Cette  collection inventive  amusera  acteurs et spectateurs en herbe.

Véronique Hotte

 

Collection Folio Junior Théâtre, Gallimard Jeunesse. A partir de 11 ans. 


Archive pour 25 juillet, 2013

Closer de Patrick Marber.

Festival d’Avignon: Closer de Patrick Marber, traduction de Pierre Laville, mise en scène de Françoise Courvoisier.

Closer de Patrick Marber. r.bowring.closerCloser,  créée au National Theatre de Londres en en 97, a obtenu le  Laurence Award et fait l’objet d’une adaptation au cinéma de Mike Nicols, avec un scénario de l’auteur. Avec, entre autres  Julia Roberts et  Natalie Portman. Cette mise en scène de la rentrée 2012 nous vient de Théâtre de Poche de Genève.
  La pièce est un chassé-croisé amoureux à quatre personnages: une photographe reconnue, un écrivain qui voudrait bien l’être, une jeune personne un peu foldingue et un dermatologue. Tous en quête d’amour ou  de sexe, ou les deux à la fois.
Dan est amoureux d’Alice mais rencontre Anna, qui va rencontrer Larry. Comme on est dans une société post soixante-huitarde, aucun ne veut provoquer de jalousie chez l’autre ni lui faire de mal  Non, ce n’est pas  du Pinter- ou si  peu- qui reste  le modèle incontesté outre-Manche de tous les dramaturges contemporains, ni du  Martin Crimp- ou si peu- souvent joué en France.

Les  scènes de rupture  succèdent aux retrouvailles, sur fond d’honnêteté, de franchise et de transparence. Bien entendu, cela ne marche pas plus que les relations hypocrites des mari, femme et amant qui ont fondé le théâtre de boulevard. Cela rappelle aussi les relations compliquées entre les personnages  de Rohmer ou ceux de Truffault: du genre:  Jamais avec toi, jamais sans  toi.
Patrick Marber sait construire un dialogue,même si c’est souvent bavard,  pour dire à la fois le plaisir de la convoitise, puis la découverte d’un nouvel amour mais aussi la douleur pour une  femme d’apprendre que son homme, comme il le  lui dit en toute franchise, a eu un vrai plaisir à coucher avec une pute. Il ya quelques belles scènes,  entre autres,  celle, à la fin,  entre  et l’écrivain et le dermato, qui fait preuve, très calmement,  d’un cynisme absolu: ‘T’as perdu, accepte-le »,  ou celle ou l’écrivain retrouve, par hasard dans un boîte, la jeune donzelle, très provoc en jarretelles et bas noirs .
Mais cette comédie avec ses victimes qui vont vite devenir les bourreaux, et réciproquement, a ses limites, et cette série de rencontres,  tourne souvent à l’exercice de style. D’autant plus que les personnages ne sont guère fouillés et que leurs répliques pourraient être interchangeables. Et une centaine de minutes,  c’est bien long!
Lla mise en scène de Françoise Courvoisier, assez conventionnelle, n’est pas du bois dont on fait les flûtes et accumule les stéréotypes du théâtre contemporain: noirs incessants pour passer d’une scène à l’autre, images vidéos aussi inutiles qu’encombrantes, passages de la salle au plateau… Et, comme le scénographie qui veut faire intérieur contemporain, est du genre aussi laid que prétentieux…
Heureusement, il y a quatre très bons acteurs: Vincent Bonillo, Juan Antonio Crespillo, Sophie Lukasik, Patricia Mollet-Mercier,  à la diction impeccable,  très crédibles et qui jouent bien ensemble. Cela suffit-il à faire une bonne soirée? La réponse est non, comme disent nos hommes et femmes politiques…

Philippe du Vignal

Théâtre des Halles à 11h30 jusqu’au 28 juillet.

 

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Festival d’Avignon: L’Ile de Vénus.

Festival d’Avignon: L’Ile de Vénus, comédie si l’on veut, de Gilles Costaz, mise en scène de Thierry Harcourt.

Festival d'Avignon: L'Ile de Vénus. phod6549d92-eb0c-11e2-9a13-88419670fc00-805x453Cela se passe dans une île absolument déserte où  Roger, un grand scientifique,  a pu trouver un refuge après un naufrage. Il réussit à survivre et ne se plaint pas trop  mais s’ennuie quand même un peu et,  pour s’occuper, s’est mis dans la tête d’inventer un nouvel alphabet. Quand,  miracle ou désespoir, on ne sait, arrive, elle aussi, après un naufrage, une belle jeune femme… tout à fait étonnée de ce qui lui arrive…
Après une période d’acclimatation, le couple qui n’en est pas un, va commencer à se chamailler. Lui, nouveau Robinson, s’est depuis longtemps, habitué à vivre absolument seul mais elle en est encore à se demander quelles sont les boutiques existant dans l’île. Bref le malentendu est complet!
Et Adam et Eve  vont occuper chacune une partie de l’île pour arriver à se supporter. Mais bon, comme rien n’est éternel, il y a comme un rapprochement des corps comme des esprits après cette difficile période de cohabitation qui n’interdit tout de même pas les conversations entre  les deux égarés et une certaine évolution des sentiments
Quand un jour, coup de théâtre, on entend au loin une forte voix d’homme dans un mégaphone: non, ce n’est pas un rêve mais le capitaine d’un bateau qui passait par là. Au mépris des conventions internationales dont il n’a rien à faire, il les laissera quand même à leur triste sort. En regardant le bateau s’éloigner sans eux, ils concluent de façon assez philosophique qu’il ne leur reste plus qu’à attendre le suivant..
C’est on l’aura compris, une sorte de fable,  à la Marivaux,  sur le couple placé dans une situation où l’homme et la femme, ex- »civilisés » ont quelque mal à se transformer en bons sauvages. Lui, ex-grand scientifique, ne semble pas tellement regretter sa vie d’autrefois, avec ses gloires mais aussi toutes  ses mesquineries et l’argent, moteur de toutes les guerres personnelles. Il n’ a plus aucun repère sinon ceux que lui procure la nature sur laquelle il compte pour se nourrir.
Tandis qu’elle vit, elle, encore mentalement dans un autre monde où tout  s’achète, sans aucun état d’âme,  maquillages de prix,  belles robes et bijoux, et où on a l’habitude, quoiqu’il arrive, d’avoir trois repas par jour. La pauvre jeune femme, désemparée, devra bien faire avec, sans doute à son grand étonnement personnel.

C’est plutôt intelligemment écrit, même si  Gilles Costaz, par ailleurs, notre confrère critique théâtral que vous pouvez entendre au Masque et la Plume, et déjà auteur de plusieurs pièces comme Le Crayon, où il y avait déjà ses démêlés entre un homme et une femme, a tendance, au début du moins,  à flirter avec la réplique de théâtre de boulevard un peu facile.
Mais, les deux acteurs: Julie Debazac, qui s’était  fait connaître, entre autres,  avec la série Avocats et associés et Nicolas Vaude,  sont bien dirigés par Thierry Harcourt. Comme tous les deux sont très crédibles et évitent d’en faire trop, la première demi-heure passe très vite; on sourit même souvent mais, ensuite, la pièce a tendance à s’enliser et cela tourne parfois à l’exercice de style.

En fait, comme souvent, cette fable-pochade quelque peu grinçante, ou « comédie si l’on veut » selon le sous-titre, par ailleurs assez plaisante,  gagnerait beaucoup à être resserrée. Gilles Costaz et Thierry Harcourt, encore un effort!

Philippe du Vignal

 

Théâtre du Chêne  noir à  16h 30.  Le texte de la pièce est édité à L’Oeil du Prince.

Clair-Obscur

Clair-Obscur, d’Israël Horovitz, mise en scène d’Anaïs Durand-Mauptit

 Clair-Obscur 8Au commencement était le verbe d’Horovitz, qui donne ici sa version de la création du monde, reprise par des comédiens pleins d’entrain portant des masques inspirés de ceux de la commedia dell’arte.
Mais ce n’est qu’un début, car la liturgie devient vite profane et met en scène une famille black version Harlem des années 60, qui rêve d’un autre monde : Updike et Gertrude les parents, Junior et Sissy, les ados (Claire Cambie, Jean-Louis Garçon, Thibaut Pietrera et Laura Mottet).
Et dans cet autre monde, la famille va aisément s’infiltrer, après avoir absorbé une pilule magique qui lui blanchit la peau, et lui permet ainsi un semblant d’assimilation, dans un jeu de rôles, savant. Tous les quiproquos deviennent alors possibles dans cette quête de leurs nouvelles libertés qu’ils expriment en chansons rock et jazzie.
Mais l’insouciance n’est pas de longue durée, apparaît un voisin, blanc de peau et noir de rage, Tillitch (Mathieu Milesi), pistolet à la main comme signe de pouvoir, à la recherche d’un certain Junior qui aurait déshonoré sa fille. Et le ton monte très vite. Le dédoublement des personnages, black and white, ne l’aide pas, pire, la famille se joue de lui et l’enfonce, en une sorte de mise à mort progressive qui entraîne le doute pour tous, le voisin, la famille et le spectateur. Tous les excès deviennent alors possibles dans ce mouvement de balancier dicté par la frustration.
Jeux de dupes, de séduction et de provocation, révolver, gouaille, burlesque et pénalty sont le vocabulaire de ce huis-clos qui fait penser à l’univers de Tennessee Williams, entre réalisme et rêve, désastre et fantaisie. De vingt ans son cadet, Horovitz, comme lui, parle de la société américaine, de sexe et de violence.
Les acteurs jouent merveilleusement de ce trouble dans la mise en scène d’Anaïs Durand-Mauptit, pleine de rebondissements et dialoguent avec quatre musiciens rock et jazzie, qui les accompagnent dans leurs partitions chantées, et se fondent dans l’action, en vis-à-vis, jouant in situ guitare, basse, trompette et percussions (Ophélie Lavoisier, Guillaume Castaignet, Mehdi Chenntouf et Tanneguy de Percin). La création musicale de Vincent Yeh et Anaïs Durand-Mauptit est un signe théâtral à part entière, qui mène jusqu’au rituel final, véritable danse satanique.

Passionnée de musique et de théâtre, Anaïs Durand-Mauptit signe là sa première mise en scène, qui a valeur de projet de fin d’étude du cours Florent, et la création de sa compagnie,
Ôdelyr. La jeune femme, par le choix du texte et des débats qu’il porte sur l’altérité, la famille, le pouvoir et la transgression, fait preuve d’une maturité qui laisse augurer de solides lendemains artistiques.

 Brigitte Rémer

Théâtre du Nord-Ouest, 13, rue du Faubourg Montmartre, 75009. Métro : Rue Montmartre, les 24 et 25 juillet à 20h45, et 26, 27, 28 juillet, à 19h. Tél : 01 47 70 32 75. Reprise en alternance, du 8 septembre au 19 octobre, site : www.theatredunordouest.com/dow-programme-chefdoeuvre1 et www.billetreduc.com/94448/evt.htm

 

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