Les passeurs d’expérience, ARTA école internationale de l’acteur, de Jean-François Dusigne

Les passeurs d’expérience, ARTA école internationale de l’acteur, de Jean-François Dusigne. 

Les passeurs d’expérience, ARTA école internationale de l’acteur, de Jean-François Dusigne dans analyse de livre passeurs_couv-211x300À l’occasion des vingt-cinq ans d’ARTA, Association de Recherche des Traditions de l’Acteur, créée notamment par Ariane Mnouchkine, et dont il est actuellement,  avec Lucia Bensasson le codirecteur artistique, Jean-François Dusigne nous invite à un passionnant voyage autour du monde de l’apprentissage du théâtre.
Depuis 89, ARTA poursuit son aventure singulière de lieu de pratique scénique qui vise à ressourcer, transmettre et explorer, dans l’esprit des studios d’acteurs qui se sont développés en Russie, en Europe et aux Etats-Unis au cours du XXe siècle.
La vocation de l’école est en effet l’ouverture internationale : elle stimule la découverte, les rencontres et les croisements entre les grandes traditions scéniques.
Des artistes/pédagogues-des maîtres- viennent du bout du monde pour transmettre leur art et leur savoir à de nouvelles générations d’acteurs. Dernièrement, et entre autres: Shigeyama Ippei, Shigeyama Motohiko et Shigeyama Shime du Japon, Yana Borissova et Galin Stoev de Bulgarie, Nabih Amaraoui, Alexandre Del Perugia et Jean-Jacques Lemaître de France, Mario Biagini et Thomas Richard d’Italie, Eugenio Barba, Odin Theatret et Julia Verley de Norvège, Anatoli Vassiliev de Russie…
L’acteur peut être chanteur, musicien, danseur, ou encore circassien, il est citoyen du monde, comme les maîtres artisans sont tout à la fois acteurs, danseurs ou chanteurs, issus des scènes européennes, russes, indiennes, japonaises, chinoises, coréennes, balinaises ou encore amérindiennes, argentines, brésiliennes, haïtiennes..
Dès l’origine, l’association a organisé des stages dans le but de former des étudiants et de jeunes professionnels. Subventionnée par le ministère de la Culture et par  la Ville de Paris, ARTA occupe la maison blanche à l’entrée de la Cartoucherie, « un rucher de théâtre et de danse qui respire, vibre et palpite au rythme de l’écoute sensible du monde ».
Cette ancienne fabrique de munitions est une poudrière de créations ; elle rassemble,  autour d’un même esprit solidaire, différentes démarches esthétiques portées par des aventures humaines singulières : ces anciennes usines,  dans le Bois de Vincennes, veillent à « entretenir cette lueur, que le public enflammera peut-être si pour le spectacle il se sent convié à embarquer lui aussi, tel un passager monté à bord d’un navire qui aurait fait escale, pour rejoindre l’expédition poétique en cours. »
Il s’agit de préserver un esprit artisanal et collectif où l’on raconte, danse, joue le monde pour le changer. La nature de l’échange, la mise en jeu de soi, la choralité et la manière d’accompagner font toute la qualité de ces rencontres.
L’imitation et l’improvisation  passent  par l’épreuve du corps.Les joueurs créateurs – des acteurs tour à tour danseurs, chanteurs, musiciens, acrobates, marionnettistes…qui passent de la scène à l’écran sans se renier – accèdent de façon tangible, à la connaissance de plusieurs règles du jeu.
Pour Jean- François Dusigne, la vie se joue parfois à coups de dés : « On applaudit l’acteur quand il brûle les planches ou quand il crève l’écran. C’est aussi quelque chose de sa vie qui flambe. Avant de vivre leur rôle, les partenaires sont avant tout des joueurs : ils s’observent, bluffent, esquivent, engagent ainsi leur personne, au risque de perdre gros. La salle est bordée de spectateurs : ils seront pris à témoin. Les joueurs convergent vers l’aire de jeu, attirés comme des papillons de nuit. Selon son intuition, chacun peut s’entêter sur un rôle ou miser sur un autre. Et puisqu’il y a des partitions à respecter, tous jouent à ne pas savoir ce qui va suivre : chacun joue à jouer. Mais qu’importe après tout que ce soit une fiction ou non, ce qui se passe sur scène est bien réel : ce sont des rencontres. » Un théâtre qui s’édifie avec le temps, contre la recherche d’une efficacité spectaculaire.

Véronique Hotte

Collection  Sur le théâtre  Editions Théâtrales.


Archive pour 26 juillet, 2013

Les passeurs d’expérience, ARTA école internationale de l’acteur, de Jean-François Dusigne

Les passeurs d’expérience, ARTA école internationale de l’acteur, de Jean-François Dusigne. 

Les passeurs d’expérience, ARTA école internationale de l’acteur, de Jean-François Dusigne dans analyse de livre passeurs_couv-211x300À l’occasion des vingt-cinq ans d’ARTA, Association de Recherche des Traditions de l’Acteur, créée notamment par Ariane Mnouchkine, et dont il est actuellement,  avec Lucia Bensasson le codirecteur artistique, Jean-François Dusigne nous invite à un passionnant voyage autour du monde de l’apprentissage du théâtre.
Depuis 89, ARTA poursuit son aventure singulière de lieu de pratique scénique qui vise à ressourcer, transmettre et explorer, dans l’esprit des studios d’acteurs qui se sont développés en Russie, en Europe et aux Etats-Unis au cours du XXe siècle.
La vocation de l’école est en effet l’ouverture internationale : elle stimule la découverte, les rencontres et les croisements entre les grandes traditions scéniques.
Des artistes/pédagogues-des maîtres- viennent du bout du monde pour transmettre leur art et leur savoir à de nouvelles générations d’acteurs. Dernièrement, et entre autres: Shigeyama Ippei, Shigeyama Motohiko et Shigeyama Shime du Japon, Yana Borissova et Galin Stoev de Bulgarie, Nabih Amaraoui, Alexandre Del Perugia et Jean-Jacques Lemaître de France, Mario Biagini et Thomas Richard d’Italie, Eugenio Barba, Odin Theatret et Julia Verley de Norvège, Anatoli Vassiliev de Russie…
L’acteur peut être chanteur, musicien, danseur, ou encore circassien, il est citoyen du monde, comme les maîtres artisans sont tout à la fois acteurs, danseurs ou chanteurs, issus des scènes européennes, russes, indiennes, japonaises, chinoises, coréennes, balinaises ou encore amérindiennes, argentines, brésiliennes, haïtiennes..
Dès l’origine, l’association a organisé des stages dans le but de former des étudiants et de jeunes professionnels. Subventionnée par le ministère de la Culture et par  la Ville de Paris, ARTA occupe la maison blanche à l’entrée de la Cartoucherie, « un rucher de théâtre et de danse qui respire, vibre et palpite au rythme de l’écoute sensible du monde ».
Cette ancienne fabrique de munitions est une poudrière de créations ; elle rassemble,  autour d’un même esprit solidaire, différentes démarches esthétiques portées par des aventures humaines singulières : ces anciennes usines,  dans le Bois de Vincennes, veillent à « entretenir cette lueur, que le public enflammera peut-être si pour le spectacle il se sent convié à embarquer lui aussi, tel un passager monté à bord d’un navire qui aurait fait escale, pour rejoindre l’expédition poétique en cours. »
Il s’agit de préserver un esprit artisanal et collectif où l’on raconte, danse, joue le monde pour le changer. La nature de l’échange, la mise en jeu de soi, la choralité et la manière d’accompagner font toute la qualité de ces rencontres.
L’imitation et l’improvisation  passent  par l’épreuve du corps.Les joueurs créateurs – des acteurs tour à tour danseurs, chanteurs, musiciens, acrobates, marionnettistes…qui passent de la scène à l’écran sans se renier – accèdent de façon tangible, à la connaissance de plusieurs règles du jeu.
Pour Jean- François Dusigne, la vie se joue parfois à coups de dés : « On applaudit l’acteur quand il brûle les planches ou quand il crève l’écran. C’est aussi quelque chose de sa vie qui flambe. Avant de vivre leur rôle, les partenaires sont avant tout des joueurs : ils s’observent, bluffent, esquivent, engagent ainsi leur personne, au risque de perdre gros. La salle est bordée de spectateurs : ils seront pris à témoin. Les joueurs convergent vers l’aire de jeu, attirés comme des papillons de nuit. Selon son intuition, chacun peut s’entêter sur un rôle ou miser sur un autre. Et puisqu’il y a des partitions à respecter, tous jouent à ne pas savoir ce qui va suivre : chacun joue à jouer. Mais qu’importe après tout que ce soit une fiction ou non, ce qui se passe sur scène est bien réel : ce sont des rencontres. » Un théâtre qui s’édifie avec le temps, contre la recherche d’une efficacité spectaculaire.

Véronique Hotte

Collection  Sur le théâtre  Editions Théâtrales.

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