Le Vivant au prix du mort
Festival d’Aurillac 2013
Le Vivant au prix du mort de Bernard Llopis, mise en scène de Doreen Vasseur.
C’est programmé dans le cadre des Préalables, où sont présentés, en avant-première, de petits spectacles, autour d’Aurillac. Nous escaladons, au soleil couchant, les escaliers escarpés du beau village cantalien de Laroquebrou pour accéder au parvis herbeux de son ancien château médiéval. Pas de scène, aucun décor et la lumière naturelle et juste une grande tente familiale de camping avec auvent, qui sert de coulisses et de fond de scène.
Bernard Llopis-presque deux mètres et un quintal -qui interprète son propre texte-assez bavard-se démène dans un solo autobiographique où il nous parle de son enfance, puis de sa vie d’intermittent du spectacle, et de la vie de monsieur tout le monde. En short orange de boxeur, Llopis s’adresse au public, avec juste, pour l’accompagner, son assistante en groom rouge, au pupitre du son, qui brandit de grandes toiles où sont dessinées des silhouettes de gens.
Il cherche dans le public des employeurs potentiels, raconte ses études ratées « mes diplômes, je les vois de loin ! », ses recherches de travail comme bonimenteur… Le chômage, les visites au Pôle-Emploi, les crédits à la consommation, les délocalisations en tout genre, les plans sociaux, les heures sup et les RTT, bref, la vie au quotidien dans le douce France de 2013.
Llopis parle fort avec l’accent de Marseille, dont il est originaire, avec une excellente diction, criaille souvent mais acteur de la compagnie Generik Vapeur, programmée elle aussi au Festival d’Aurillac, on sent qu’il est rompu aux techniques traditionnelles d’approche du public.
Le titre du spectacle, créé il y a deux ans, était alléchant mais dommage! il n’y a rien à faire, ce solo dépourvu de toute poésie et de fil rouge, dont l’écriture ne séduit guère, n’arrive jamais à décoller, et devient vite ennuyeux. Malgré tout, le public de quelque 200 vacanciers installés sur les murets du château, est indulgent et reste attentif à ce solo gratuit. Mais nous devons nous enfuir- sans regrets! – avant la fin pour pour voir le prochain spectacle du festival.
Edith Rappoport
Au château de Laroquebrou, Préalables d’Aurillac, 19 août