Jerk .
Festival d’Aurillac 2013
Nous sommes assis en demi-cercle sur d’étroits gradins de bois dans un collège d’Aurillac. Nous attendons devant la porte fermée, puis on nous fait pénétrer par petits groupes dans un silence étrange. Avant de nous distribuer d’élégantes plaquettes avec Deux textes pour un spectacle de marionnettes de David Brooks.
En parcourant ce texte, on est terrifié par ces récits d’adolescents drogués, meurtriers pour leur « plaisir » ! Arrive alors sur la scène, un jeune homme qui s’assied (Jonathan Capdevielle) avec un magnétophone et un sac; il enlève son blouson, et avec des marionnettes à gaine, nous raconte « l’autobiographie émue » de Wayne, jeune assassin pour qui « tuer était incroyablement sexy (…) tuer c’est juste une histoire de pouvoir, tu peux imaginer qui tu veux dans le corps de ce connard… ».
Wayne est filmé par Dean, le méchant réalisateur. En manipulant de petites marionnettes enfantines, Wayne a la tête d’un sympathique ourson, et Jonathan Capdevielle qui interprète tous les rôles en déclinant les voix sur différents tons, parvient à nous faire plonger au sein d’une horreur fascinante, devant cette série de vingt meurtres perpétrés par Dean Corll aux Etats-Unis, dans les années 70.
Dans la deuxième partie, il n’y a plus de marionnette et nous sommes face à l’épouvantable proféré par un acteur ventriloque, en larmes… Incroyable, indicible horreur du plaisir de l’assassinat considéré comme un des beaux arts. On pense à Thomas de Quincey…
Un des plus étonnants solos jamais vus !
Edith Rappoport
Préalables d’Aurillac, 12 rue du collège, le 21 août.