La montagne
La Montagne, par la Compagnie du Bonheur intérieur brut, mise en scène de Jack Souvant.
Après Ticket, un spectacle qui relatait un extraordinaire voyage d’émigrés sans-papiers, auxquels nous étions identifiés dans un voyage en bus sans retour, Jack Souvant remet le fer à l’ouvrage autour de nos peurs. Au sommet d’une pente noire vertigineuse dans la cour du château qui surplombe Aurillac, dans un bruit de vrombissement d’avion, six acteurs surgissent , la dévalent, remontent pour glisser à nouveau à plat ventre.
Puis, on les accueille à la Clinique de la mer pour analyser leurs peurs à partir des symptômes, et pour les éliminer à partir d’exercices publics.
Le mur noir de la peur se scinde en trois parties que l’on déplace dans la foule, sur chaque bloc un couple, l’homme voudrait sauter mais n’ose pas, l’autre lui dit: » Si tu veux, tu peux », d’après une chanson de Brel. Puis, c’est le retour à d’autres peurs, que les acteurs inscrivent à la craie sur les pentes noires. Et un maître d’école qui punit ses élèves pour leurs peurs…
Difficile de relater par le menu ce spectacle singulier et inégal, auquel il était impossible d’assister sans se déplacer, avec l’avantage de pouvoir s’asseoir sur des murets, de se rapprocher pour des séquences plus mordantes, au sein d’une foule compacte, ou de quitter la place, si l’ennui vous prenait.
Edith Rappoport
Aurillac Château Saint-Étienne; et les 7 et 8 septembre à Cognac, les 14 et 15 septembre à Cergy Soit, et les 28 et 29 septembre à Hénin-Beaumont