Amalia respire profondément

Amalia respire profondément d’Alina Nelega,  traduit du roumain par Mirella Patureau, mise en scène de Bobi Pricop.

 

C’est la 31ème saison du Théâtre des Déchargeurs!  Installé par une bande de copains dans des entrepôts désaffectés au rez-de chaussée d’un hôtel particulier du XVll ème siècle classé. après le déménagement des Halles à Rungis. Les locaux sont petits, mais le théâtre a  pourtant deux scènes en constante activité, été comme hiver.
Secret de sa survie: une programmation originale, axée sur des textes d’auteurs contemporains et sur la nouvelle chanson française mais aussi le mixage de jeunes artistes avec des équipes plus confirmées qui dynamise les échanges et renouvelle le public.
Un atelier-théâtre accueille aussi de jeunes professionnels,  favorisant ainsi la transmission. Nombres d’auteurs et d’artistes sont passés par là : Jean-Luc Lagarce, Olivier Py, Pierre Notte, Vincent Delerme, Christophe Honoré, Alex Beaupin… Entre autres partenariats, les Déchargeurs font partie de la convention théâtrale européenne. Grâce à quoi, le théâtre accueille en ce moment une pièce roumaine, jouée et mise en scène par une équipe roumaine.
  Amalia respire profondément est l’histoire d’une petite fille fruste qui naît et grandit dans un pays où règne une régime liberticide. Elle raconte avec naïveté les événements de sa vie qui se confond avec celle de son pays. Amalia a appris de sa mère à respirer pour résister, dans l’espoir de devenir un jour un ange. Gamine, elle voit disparaître sa mère, son père, et Archimède, son cher cochon, tandis que sa grand-mère sombre dans l’alcool.  Ce qui ne l’’empêche pas d’aspirer à construire l’avenir radieux de la Roumanie !
Elle a seize ans : après avoir été «perquisitionnée» par des miliciens, elle se vend au plus offrant pour nourrir son petit cochon qui finira comme l’autre en ragoût, non sans avoir résisté et envoyé la babouchka et son couteau par la fenêtre. La voici à trente-cinq ans sur la tombe de son fils, abattu pour avoir voulu franchir la frontière : à moitié ivre, elle lui raconte comment elle a passé sa nuit de noces avec le garçon d’ascenseur… Et ainsi de suite, jusqu’à la maison de retraite .
Alina Nelega, figure importante du théâtre roumain,  auteure-metteuse en scène et critique, dénonce,  en huit monologues,  la dictature, l’oppression, l’embrigadement, la misère en donnant la parole à un personnage naïf, une victime qui ne se présente jamais comme telle, et dont les prières qu’elles s’adressent à Dieu ou au Parti, dévoilent les dérives et le ridicule du communisme.
La pièce joue sur plusieurs registres: satire, poésie, parodie, pamphlet, narration réaliste ou onirique, humour noir et comique de situation.
Codriana Pricopoaia, une jeune actrice roumaine, incarne le personnage avec justesse. On peut juste regretter qu’une surcharge de dramatisation gomme parfois l’ironie et l’humour de l’auteur.

 

Mireille Davidovici

 Théâtre des Déchargeurs  3 rue des Déchargeurs, Paris I er jusqu’au 23 novembre T: 01 42 36 70 56.

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