Borderline

Borderline,  chorégraphie de Sébastien Ramirez en collaboration avec Honji Wang

Borderline photo2Ce n’est pas la première fois que l’on fait se mouvoir des danseurs au bout de câbles, mais ici ces jeux suspendus s’associent à d’autres formes de danses moins couramment accueillis dans les institutions, le hip hop, et la break dance, dont le chorégraphe est issu.
Avec sa compagne Honji Wang qui vient de la danse classique et urbaine, il a conçu ce spectacle pour trois danseurs et deux danseuses dont elle-même.
Cette chorégraphie se situe à la lisière de différentes formes de danses, mais ce que l’on retient ici, ce sont les moments où les danseurs se jouent de la pesanteur grâce à un système très élaboré de poulies et de câbles, dirigées par  un responsable du gréage.
Parfois des mouvements  de break danse sont initiés avec une belle énergie,  en solo, en duo ou en trio, ce qui  permet aux danseurs de retrouver le sol. D’une  présence physique certaine sur ce plateau nu,  parfois occupé par  une sorte de mobile géant en forme de cube sans cloisons, les artistes ne s’économisent pas.
Il est difficile de trouver le lien dans cette succession de tableaux  et l’accompagnement musical  est du même ordre : plaisant mais quelque peu inclassable. D’autant que des fragments de textes nous ramènent à la «vraie vie», confidences du père ouvrier du chorégraphe, ou  témoignage sur une irruption de policiers dans une classe, sont peu compréhensibles…
Ce patchwork, qui manque  réellement d’unité, comporte de beaux moments mais cela suffit-il à faire un  spectacle?  Un travail dramaturgique  approfondi donnerait sans doute plus de valeur à ces performances dansées.
Malgré tout,  le public semble ravi et fait chaque soir un bel accueil à cette jeune troupe.

Jean Couturier

Au théâtre des Abbesses jusqu’au 31 octobre

 

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