Oublie tout et souviens-toi

Oublie tout, et souviens-toi par la compagnie Daïrakudakan.

Une fois de plus la Oublie tout et souviens-toi image1Maison de la culture du Japon, avec cette troupe de danse Butô, invite le public curieux à des découvertes singulières. Nous avions vu ici même, ce groupe dans un spectacle plus léger, proche du cabaret, Le Kimpun Show.

Ici, c’est un disciple du maître Akaji Maro, lui-même comédien de la troupe depuis dix-neuf ans, Takuya Muramatsu qui a conçu et chorégraphié ce spectacle joué uniquement par huit hommes. «Oublie tout, et souviens-toi. Qui suis-je? … Oublie tout, et souviens-toi. De la chose la plus importante! De la chose la moins importante!», clame cet artiste qui a décidé de nous faire découvrir, ambitieux projet, la complexité des réactions cérébrales !

Plus simplement, il nous invite à un voyage intérieur, avec un scanner d’un réseau neuronal, à la dimension du plateau… Au moyen de différents tableaux-que chacun peut interpréter à sa façon- mais parfois répétitifs comme la scène des pendus, qui rallongeant inutilement le spectacle.

Ce qui marque d’emblée dans ces images, c’est la vision du corps de ces artistes (seulement vêtus d’un cache-sexe), couverts de poudre blanche, et constamment entravés par des cordes. Le shibari est un art ancestral japonais qui consiste à attacher et suspendre des personnes généralement nues à l’aide d’une ou plusieurs cordes. Un des tableaux présenté peut être considéré comme une scène de shibari: le chorégraphe est suspendu en l’air par trois cordes, au niveau d’un bras d’une jambe et du cou! Une autre scène nous rappelle que le Japon est le quatrième pays pour le taux de suicide! Trois des danseurs vont être pendus! Images des plus fortes qui traduisent aussi une remarquable entente entre les artistes subissant ces contraintes et ceux qui les contrôlent.

Il y a cependant quelques longueurs compensées par une scène finale d’une grande beauté, où Takuya Muramatsu se retrouve seul, à l’avant scène, séparé de ses danseurs par un réseau de cordes rouges. Il semble alors redécouvrir son corps et ses capacités de liberté comme celles que peut avoir un enfant, ou comme un vieillard qui se souvient d’une mobilité perdue à jamais.

Jean Couturier

Maison de la culture du Japon; premier programme joué, jusqu’au 16

novembre et deuxième programme «Symphonie M» du 21 au 23 puis du 27

au 30 novembre.

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