lancelot
Lancelot, adaptation de Gaétan Peau, de Lancelot ou le chevalier de la charrette de Chrétien de Troyes et de La Vie de Merlin de Geoffroy de Monmouth, mise en scène de Quentin Defait.
C’est l’histoire d’un jeune homme Lancelot. Merlin, dont l’existence est inconnue par le jeune chevalier, veille sur lui et sur son apprentissage des arts de la guerre. A dix-huit ans, Lancelot est envoyé à Camelot afin d’être adoubé par le roi Arthur. Mais au moment de lui jurer fidélité, Lancelot tombe amoureux de la reine Guenièvre et cet amour absolument déraisonnable va être ici le prétexte à un voyage au cœur d’un Moyen Age où la violence est quotidienne. Avec de fréquents combats à l’arme blanche et où la vie d’un homme est de de peu de poids. » Ce spectacle, dit Quentin Defait, réinvente une histoire axée autour d’une idée : la pureté est une quête sans fin qui, au–delà de la force et de l’esprit, est tributaire du cœur ».
Et effectivement, on voit ici un chevalier de la Table Ronde, Lancelot, en proie à un amour défendu et en quête de pureté absolue; il n’hésitera pas à trahir son Ordre pour délivrer Guenièvre, cette femme qu’il sait ne jamais pouvoir posséder, dans une quête personnelle qui relève de l’impossible, voire de la folie. On retrouve les personnages de Lancelot, Merlin, Arthur, Gauvain, Yvain sur la petite scène du Théâtre 13 qui n’est sûrement pas le cadre idéal pour ce type de spectacle qui mériterait un lieu authentiquement moyenâgeux.
Cela dit, il y a une belle et intelligente scénographie, qui traduit mais ne cherche pas à copier l’incopiable, d’Agnès de Palmaert et Natacha Le Guen de Kerneizon, faite de châssis ajourés qui laissent passer les belles lumières, très finement conçues, de Philippe Littlejohn ; y a aussi des costumes de Florie Weber et Madeleine Lhospitalier qui ne cherchent pas à faire dans l’anecdotique, et des scènes de combat fort bien réglés par Patrice Camboni, et impressionnantes de vérité, et des musiques chorales religieuses. Tout cela possède une belle unité.
Mais du côté dramaturgie, la fable est loin d’être limpide, et mieux vaut la connaître avant et c’est souvent le cas, quand on passe du romanesque au scénique; quant à l’interprétation, là, le compte n’y est pas tout à fait: à part Xavier Catteau (Yvain) et Julie André (Guenièvre et Juliette Coulon (Viviane), qui sont tous les trois crédibles, les autres comédiens ont tendance à surjouer et à criailler. Et même s’il y a quelques beaux moments, on reste un peu sur sa faim.
Bref, un spectacle sympathique mais pas vraiment encore abouti et qui parait tout de même un peu longuet, alors qu’il ne dure qu’une heure et demi. Donc à vous de voir…
Philippe du Vignal
Théâtre 13 103 A Boulevard Auguste Blanqui 75013 Paris jusqu’au 24 février.