A moi, Nuit !
A moi, Nuit ! mise en scène de Fabrice Clément et de Majida Ghomari.
La compagnie Bougres de singe a une préoccupation artistique et poétique : l’écoute de la tragédie aujourd’hui. A moi, Nuit ! a été monté au sein d’un atelier de création avec douze comédiens, professionnels ou amateurs, par cette compagnie qui convoque sur scène les plus grandes figures de la Tragédie, à travers trois périodes esthétiques et historiques de l’art du théâtre :antique avec Sophocle, élisabéthain avec Shakespeare, baroque et classique avec Corneille et Racine….
Cette représentation, disent les metteurs en scène, pourrait être qualifiée de ronde- même si elle n’en prend pas directement la forme : « Douze personnages de tragédies: Hermione, Andromaque, Hamlet, Médée, Lady Macbeth, Oreste, Antigone, Phèdre, Titus, Juliette, Néron et Bérénice, , ou douze individus ayant usurpé leurs identités, se retrouvent l’espace d’une nuit. Douze tableaux, où s’entremêle le verbe de chacun.
A l’oulipienne, douze clefs en bouche, les Bougres de singe convoquent les Grecs, les Latins, et le royaume du Danemark et nous prennent au mot, jouant à qui est qui ? »
Une ronde où les personnages : Hermione, Andromaque, , Hamlet, Médée, Lady Macbeth, Oreste, Antigone, Phèdre, Titus, Juliette, Néron, Roméo, Bérénice (très belle interprétation de Fanny Combrou) entrent et sortent dans une danse dramatique de mots.
Lady Macbeth, elle a une forte présence dans le jeu, et une position précise; c’est elle qui, la plupart du temps, orchestre les entrées et les sorties des personnages et les mots dans la ronde. Mais attention, pas n’importe lesquels ! Ceux qui ont été répertoriés par l’ensemble des comédiens comme étant les mots-clés des répliques issues d’Andromaque, Phèdre, Britannicus. Bérénice, Antigone, Médée, Roméo et Juliette…
On est séduit par, « cette entrée en matière » dans la tragédie, qui se passe sous nos yeux, avec beaucoup de grâce et de clarté. Et cela, malgré certaines inégalités et fragilités parfois dans l’interprétation des textes, selon les comédiens; et cette mise en scène, prometteuse certes, demanderait à être approfondie. Mais là encore, bravo pour cette belle initiative qui suscite auprès du public un accueil enthousiaste et qui, sans doute lui donne l’envie d’aller plus loin dans cette approche de la tragédie, évoquée ici à travers une mosaïque de fragments, habilement et poétiquement mis en scène et interprétés.
Elisabeth Naud
Théâtre de l’Echangeur Paris
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