La compagnie du T.O.C.
Trois spectacles du T.O.C.
L’Arve et l’aume d’Antonin Artaud, mise en scène de Mireille Rousseau.
C’est un chapitre d’Alice au pays des merveilles, revu et corrigé par Artaud, quand il était hospitalisé à Rodez en 1943. Le spectacle se joue dans une vieille armoire où l’on découvre Alice, petite fille bien polie de sept ans et quelques mois, face à Humpty Dumpty qui s’appelle Dodu Mafflu, incarné par un œuf minuscule perché sur une étagère. Docte et péremptoire, il répond sur un ton professoral indigné, aux naïves questions d’Alice qui explore périlleusement toutes les positions dans l’armoire.
Nous sommes de l’autre côté du miroir, et ne perdons pas une miette de ce festival de non-sens dans ce gouffre périlleux prêt à aspirer la courageuse Alice qui tente jusqu’au bout de résister. Un petit délice en quarante minutes.
Comment j’ai écrit certains de mes livres de Raymond Roussel, mise en scène de Mireille Rousseau, avec Nicolas Ducloux au piano.
Un salon mortuaire dans les années 30… On nous invite à nous asseoir autour d’un cercueil de verre où repose le cadavre de Raymond Roussel, » suicidé » à Palerme, le 23 juillet 1933. À côté du cercueil, une dame de compagnie en grande tenue: c’est Carlotta, femme paravent de l’auteur qui raconte ses déboires littéraires tout au long de sa vie. Il évoque tous ses échecs de publication, (vingt-deux ans pour écouler les exemplaires imprimés Impressions d’Afrique !), L’Étoile au front, et Locus Solus, salué dans la presse comme Blocus Solus !
L’acteur sort de son cercueil, en proie au doute, et verse des verres de vin, pendant que le pianiste se déchaîne. « Je me suis toujours proposé, dit-il, d’expliquer comment j’ai écrit certains de mes livres ». Le pianiste chante quand il évoque la construction de son écriture. Les associations de mots fusent dans une folie linguistique : « Morgue, le lieu où l’on expose les cadavres, je m’arrêterai sur ce mot pris dans les deux sens ».
Carlotta se lève, prend l’auteur par la main et l’aide à se rallonger dans son cercueil. Nous sortons, dans le plus grand silence, de ce spectacle énigmatique et plein d’humour noir .
Marie Immaculée de Jean-Patrick Manchette, mise en scène de Mirabelle Rousseau.
Le T.O.C. avait déjà donné cet automne au Collectif 12 de Mantes-la-Jolie, une ébauche de l’adaptation de cet étrange roman policier de cet auteur, scénariste et critique littéraire, disparu en 1995.
Nous sommes rassemblés aux bords du lit de Marie Immaculée, fille de la haute noblesse, (Estelle Lesage), allongée dans son lit aux draps de satin noir, qui déguste lentement un verre de liqueur. Survient un jeune homme ( Étienne Parc) qui s’était dissimulé sous la fausse identité d’un personnage âgé pour s’introduire dans le château. Mais il se présente: Élysée Jamet. Il est bien plus jeune qu’elle, et déterminé à lui faire subir les pires assauts sexuels. En effet, il la viole et, contre toute attente, prise de volupté, elle en redemande.
Ils partent alors pour un voyage périlleux dans un monde où la violence ne parvient que faiblement jusqu’à leur lit. Le couple se livre à une longue gymnastique érotique des plus acrobatiques qui emporte l’adhésion des spectateurs.
Edith Rappoport
La Générale 14, avenue Parmentier 75011 Paris
L’Oeil de l’Afrique Diaspora et cinéma du 21 au 30 mai. Non ouvert au public
Tournage et montage de l’épisode 1 d’une émission sur le cinéma africain.
Claire Diao, journaliste, Mérimé Padja, fondateur de la webTV Sud Plateau TV, Auguste Kouemo, réalisateur et lauréat de l’Etalon de Bronze du court-métrage du Fespaco 2009 et Serge Noukoue, fondateur de la Nollywood Film Week de Paris ont l’idée (que beaucoup ont déjà eue mais que personne n’a mis en œuvre) de réaliser un pilote d’émission TV dédiée aux cinémas d’Afrique.