On n’arrête pas la connerie – Jean Yanne

 On n’arrête pas la connerie de Jean Yanne, mise en scène de Jean-François Vinciguerra

 

1 -on-n'arrête-pas-la-connerie2Jean Yanne (1933-2003), chanteur, humoriste, acteur, auteur, réalisateur, producteur et compositeur, a plus d’une corde à son arc dans l’expression âpre et virulente d’un monde qui le chagrine. Yqnne  a le verbe haut, une assurance crâne dans l’art ludique de la provocation qui correspond déjà à une époque dont l’image est plus désuète, un peu moins violente peut-être et moins vulgaire que de nos jours.

Les années 70 font sa gloire. L’acteur commence à l’écran dans La Vie à l’envers (1964) de Jessua ; il est remarqué dans Week-end (1967) de Godard puis joue dans Que la bête meure (1969) et Le Boucher (1970) de Chabrol, et dans Le Saut de l’ange (1971) d’Yves Boisset…
Il obtient un prix d’interprétation à Cannes avec Nous ne vieillirons pas ensemble (1971) de Pialat. Sans cesser d’être acteur, le comédien passe à la réalisation avec Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil (1972), une satire caricaturale des milieux publicitaires des médias qu’il connaît bien.
D’autres films de la même veine suivront, moins heureux car plus agressifs et cyniques, voire teintés « de poujadisme intellectuel »: ainsi, Les Chinois à Paris (1974), Chobizenesse (1975), Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ (1982).
Il reconnaît lui-même : «J’ai la faculté d’assimiler la connerie ambiante comme les abeilles butinent les fleurs et prennent le pollen pour en faire du miel ». Jean Yanne n’en continue pas moins une carrière d’acteur active, jouant avec talent les êtres les plus banals comme les plus inquiétants, sous la direction de Cayatte, Costa- Gavras, Deville, Lelouch, Blier, Chabrol, Wargnier, Toussaint, Audiard, Rappeneau… Cette figure insolite du cinéma accompagnera plusieurs générations.
Jean-François Vinciguerra, le metteur en scène de On n’arrête pas la connerie, est présent sur la scène avec son compère Éric Laugiéras, un double approximatif de Jean Yanne, et en alternance, Frédéric Longbois, Isabelle Fleur et Bruno Membret.
Le spectacle qui rend hommage au talent de l’artiste s’attache à ses thèmes favoris, les spots publicitaires que les interprètes détournent de façon bon enfant, faisant l’article de tel ou tel produit absurde, une construction télévisuelle surréaliste.
Les sketches repris et les chansons évoquent forcément nos temps immédiats, dans le rire, le sourire et la bonne humeur. Les deux acteurs sont au mieux de leur forme: pérorant, dansant et chantant avec force et vigueur. Et le baryton basse Vinciguerra s’en donne à cœur joie et fait résonner ses airs.
Quant à Éric Laugérias, un brin ahuri et loufoque, il y met du sien avec bel entrain. Les duos se succèdent et touchent juste leur dénonciation ludique : l’inspecteur d’auto-école dit ne jamais autoriser les passe-droits, et le voilà contraint sous la force à accorder le diplôme à qui ne devrait pas l’obtenir. Ces amusements(un jeu du chat et de la souris) ne lassent jamais le public, autorisé à se détendre enfin en revêtant le rôle bon enfant et protégé de ceux qui se moquent.

 

Véronique Hotte

 

Théâtre du Petit-Montparnasse, du mardi au samedi à 20h, matinée dimanche 17h. Tél : 01 43 22 77 74


Archive pour 2 juillet, 2014

On n’arrête pas la connerie – Jean Yanne

 On n’arrête pas la connerie de Jean Yanne, mise en scène de Jean-François Vinciguerra

 

1 -on-n'arrête-pas-la-connerie2Jean Yanne (1933-2003), chanteur, humoriste, acteur, auteur, réalisateur, producteur et compositeur, a plus d’une corde à son arc dans l’expression âpre et virulente d’un monde qui le chagrine. Yqnne  a le verbe haut, une assurance crâne dans l’art ludique de la provocation qui correspond déjà à une époque dont l’image est plus désuète, un peu moins violente peut-être et moins vulgaire que de nos jours.

Les années 70 font sa gloire. L’acteur commence à l’écran dans La Vie à l’envers (1964) de Jessua ; il est remarqué dans Week-end (1967) de Godard puis joue dans Que la bête meure (1969) et Le Boucher (1970) de Chabrol, et dans Le Saut de l’ange (1971) d’Yves Boisset…
Il obtient un prix d’interprétation à Cannes avec Nous ne vieillirons pas ensemble (1971) de Pialat. Sans cesser d’être acteur, le comédien passe à la réalisation avec Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil (1972), une satire caricaturale des milieux publicitaires des médias qu’il connaît bien.
D’autres films de la même veine suivront, moins heureux car plus agressifs et cyniques, voire teintés « de poujadisme intellectuel »: ainsi, Les Chinois à Paris (1974), Chobizenesse (1975), Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ (1982).
Il reconnaît lui-même : «J’ai la faculté d’assimiler la connerie ambiante comme les abeilles butinent les fleurs et prennent le pollen pour en faire du miel ». Jean Yanne n’en continue pas moins une carrière d’acteur active, jouant avec talent les êtres les plus banals comme les plus inquiétants, sous la direction de Cayatte, Costa- Gavras, Deville, Lelouch, Blier, Chabrol, Wargnier, Toussaint, Audiard, Rappeneau… Cette figure insolite du cinéma accompagnera plusieurs générations.
Jean-François Vinciguerra, le metteur en scène de On n’arrête pas la connerie, est présent sur la scène avec son compère Éric Laugiéras, un double approximatif de Jean Yanne, et en alternance, Frédéric Longbois, Isabelle Fleur et Bruno Membret.
Le spectacle qui rend hommage au talent de l’artiste s’attache à ses thèmes favoris, les spots publicitaires que les interprètes détournent de façon bon enfant, faisant l’article de tel ou tel produit absurde, une construction télévisuelle surréaliste.
Les sketches repris et les chansons évoquent forcément nos temps immédiats, dans le rire, le sourire et la bonne humeur. Les deux acteurs sont au mieux de leur forme: pérorant, dansant et chantant avec force et vigueur. Et le baryton basse Vinciguerra s’en donne à cœur joie et fait résonner ses airs.
Quant à Éric Laugérias, un brin ahuri et loufoque, il y met du sien avec bel entrain. Les duos se succèdent et touchent juste leur dénonciation ludique : l’inspecteur d’auto-école dit ne jamais autoriser les passe-droits, et le voilà contraint sous la force à accorder le diplôme à qui ne devrait pas l’obtenir. Ces amusements(un jeu du chat et de la souris) ne lassent jamais le public, autorisé à se détendre enfin en revêtant le rôle bon enfant et protégé de ceux qui se moquent.

 

Véronique Hotte

 

Théâtre du Petit-Montparnasse, du mardi au samedi à 20h, matinée dimanche 17h. Tél : 01 43 22 77 74

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