Une Cerise noire
Festival d’Avignon off
Une Cerise noire par La Française de comptages, mise en scène de Benoît Afnaïm.
Fondée en 2002 par Benoît Afnaïm, artiste de haut vol qui avait inventé d’ingénieux dispositifs pour la compagnie Oposito, la Française de Comptages avait créé 33 heures 30 minutes, une grande fresque musicale ambulante, interprétée par une trentaine d’acteurs, sur la traversée de l’Atlantique par Charles Lindbergh en 1927, à bord de son Spirit of Saint-Louis.
La Française de Comptages a réussi à exploiter ce spectacle pendant plusieurs années pour seulement dix représentations avant de concevoir en 2010, Une Cerise Noire, spectacle de grande envergure, en hommage au cinéma hollywoodien à travers un polar inspiré par les plus grands classiques du genre. Nous avions pu assister à la première représentation encore incertaine au Festival d’Aurillac voilà trois ans, qui avait déjà suscité l’enthousiasme d’une foule entassée (voir Le Théâtre du Blog)
La Place de l’Hôtel de Ville de Paris qui vient de les accueillir les 2 et 3 juillet, offrait un cadre plus aéré et cela nous a permis d’apprécier pleinement le savoir-faire de la Française de comptages. Ce tournage d’un film et sa projection en temps réel sur grand écran avec sa diffusion en direct sur une chaîne de télévision locale, se fait sur un camion avec tous les clichés du genre : à Los Angeles en 1953, un détective privé et sa séduisante secrétaire démasquent un ancien médecin nazi qui affronte le docteur Fletcher qui cherche à conquérir un poste de sénateur.
Malgré un synopsis difficile à saisir et foisonnant, comme souvent dans les polars, le public est stupéfait par la précision des scènes jouées par une trentaine d’acteurs sur le plateau du camion, et retransmises sur grand écran par des cameramen perchés sur de hautes échelles roulantes, avec une précision et un humour sans faille…
Nous avons eu aussi droit avant le début du spectacle, à des explications claires sur écran sur le mouvement des intermittents qui ébranle, et à juste titre, le monde du spectacle vivant en lutte pour préserver leur système d’assurance chômage. Une Cerise Noire devrait poursuivre son exploitation pour le plus grand bonheur d’un vrai public. Du grand, du beau, du généreux théâtre populaire !
Edith Rappoport
Spectacle vu place l’Hôtel de Ville à Paris, ce 2 juillet.
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