On avait dit léger

On avait dit léger, de et avec Claire Olivier et Cécile Guérin, mise en scène de Muriel Sapinho

Sur scène, deux châssis tendus de tissu vichy noir et blanc, comme les robes des deux comédiennes qui jouent et qui dansent les personnages de Barbara et Thérèse, jeunes femmes, armées de nombreuses valises en tout genre. Elles parlent, elles parlent beaucoup, trop peut-être: le dialogue n’est pas toujours à la hauteur de ce qu’elles expriment mieux par ailleurs, quand elles dansent.  Soit leur  vie quotidienne, et leurs souvenirs à l’une et à l’autre quand le passé se met à déborder sur un présent des plus banals.
  Comme si elles  cherchaient  à s’extraire de ce temps irréversible, ce que Pascal appelait le divertissement: “Le présent n’est jamais notre but, le passé et le présent sont nos moyens, seul l’avenir est notre fin“. ”Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne pouvoir rester en repos“. Et effectivement, elles ne sont jamais en repos! Elles parlent et dansent, pour oublier et penser peut-être moins à l’avenir.
  C’est plutôt finement mis en scène par Muriel Sapinho, la directrice de la compagnie Gérard-Gérard qui avait remarquablement mis en scène il y a quelque huit ans, une adaptation de  Roméo et Juliette assez décapante qu’elle a beaucoup jouée un peu partout, et bien chorégraphié par Yanno Iatridès,  sur des musiques aussi différentes que du pop rock, Bracht, la star de la musique électronique, ou une version tango de Story of love. Les deux comédiennes  s’adressent de temps en temps à un certain Francis qui reste imperturbable (Jean-Baptiste Epiard) qui est à la console à l’avant-scène.
Ce théâtre dans le théâtre, vieille ficelle qui ne trompe plus personne depuis longtemps, sent le toc à vingt mètres et aurait pu nous être épargné; cela dit, cette danse-théâtre ou ce théâtre-danse, c’est au choix, se laisse voir avec plaisir,  et les cinquante minutes passent vite, à onze heures du matin, horaire relativement courant dans le off avignonnais, il y a quand même une trentaine de spectateurs… 
  C’est un petit spectacle sympathique mais encore brut de décoffrage, et il faudra revoir sérieusement les dialogues un peu faiblards. Donc à suivre…

Philippe du Vignal

Collège de la Salle , Théâtre du Lycée à 11 heures jusqu’au 21 juillet.

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Archive pour 17 juillet, 2014

Ce Démon qui est en lui

Ce Démon qui est en lui de John Osborne, traduction de Gisèle Joly et Séverine Magois, mise en scène d’Hervé Pierre.

Depuis cinq saisons, la Comédie-Française engage, pendant un an, de jeunes comédiens au sein de la troupe, et leur apprentissage se conclut par un spectacle de fin d’année sous la conduite d’un comédien du Français.
 Hervé Pierre a choisi de faire entendre, contée par des jeunes gens de 2014, la première pièce de John Osborne (1929-1994), chef de file de ces écrivains, « jeunes gens en colère », comme John Braine, Alan Sillitoe… qui renouvelèrent la dramaturgie britannique à la fin des années cinquante. John Osborne a 19 ans quand il s’empare d’un fait divers, un meurtre commis dans un coin reculé du pays de Galles, pour  écrire ce drame où il fustige l’intolérance d’une communauté puritaine dont l’obsession du péché engendre le pire.
Huw est différent : malade, idiot ou demeuré ? Pour le pasteur, il est possédé du Démon mais pour le jeune médecin qui a pris pension chez ses parents, c’est un poète génial et  méconnu. Quoiqu’il en soit, poussé à bout et harcelé, il passera à l’acte,  avec une violence proportionnelle à celle qui lui a été infligée.
Dans un dispositif scénique en carré, avec quelques accessoires tirés des malles du théâtre, le metteur en scène a choisi la simplicité. Des projections vidéos tentent de représenter les images et les fantasmagories belles mais plutôt « gore » qui hantent l’esprit agité du futur meurtrier. Illustratives, elles anticipent et explicitent le dénouement qui paraît alors comme « téléphoné ». Les passages lyriques où Osborne s’emporte contre le puritanisme sont dans la mise en scène d’Hervé Pierre, plus convaincants.
Les jeunes comédiens n’ont pas l’âge de tous les rôles. Il est sans doute plus difficile pour eux de camper le père et la mère de Huw, ou le pasteur intégriste que des personnages plus jeunes. On a donc du mal à évaluer leur talent. Mais Pauline Tricot compose une Madame Evans (la pipelette du quartier) tout à fait crédible.Paul McAleer est un Huw plus autiste que bouillant de rage, tandis que Lola Felouzis excelle dans le personnage de Dilys, pauvre petite allumeuse de village, séduite puis abandonnée, autre victime propitiatoire de la répression sexuelle.
Ce spectacle frappe par son propos qui est plus que jamais d’actualité. L’ensemble, sans céder à la tentation d’une pièce à thèse, paraît cependant assez laborieux. Reste l’écriture à vif d’un auteur trop peu connu en France et la découverte d’une œuvre qui fut victime de la censure à son époque. Oublié depuis, Ce démon qui est en lui avait été exhumé des archives de la British Library à l’occasion d’une exposition sur la censure en 2009.

Mireille Davidovici

 Théâtre du Vieux-Colombier du 10 au 12 juillet.   

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Souterrain blues

Souterrain Blues de Peter Handke, mise en scène de Xavier Bazin

 
Souterrain blues«Tu tournes les pages comme si tu rendais service aux livres, espèce d’expert-comptable. Toi un lecteur ? Espèce de caricature. (…) Hé! toi,  prends congé des livres. Tripote donc autre chose que des œuvres. Tripote ce qui te correspond. Tripote la télécommande.» Qui peut tenir un tel langage,  aussi coupant et méprisant, sinon Peter Handke, l’un de nos plus grands écrivains contemporains, provocateur à ses heures, adepte de l’ironie, de l’humour noir et du sarcasme, et dont l’œuvre exigeante et profonde,  irradie sens et sensibilité.
L’auteur de Souterrain Blues plonge dans les arcanes de la pensée de nos contemporains, au sens le plus strict du terme car ce sont nos voisins voyageurs. À l’honneur donc, les passagers du quotidien, assis sur une banquette de métro, à moins que ces drôles de vivants ne restent debout, confinés verticalement dans l’habitacle réduit d’un wagon, au moment de la fréquentation la plus intense où grouille une  foule anonyme qui rentre désespérément chez elle.
Ces frères d’un enfermement, obligé et passager, sont la cible même de l’ironie moqueuse de Peter Handke, via le narrateur qui interprète « l’homme sauvage ». Personne n’échappe à la vision cassante du personnage – l’admirable acteur Yann Collette dégaine ses sarcasmes avec calme et parcimonie, provocation et retenu-.
Tous, aussi tristes, aussi amers et aussi peu éveillés soient-ils, à l’occasion de ce voyage sous la terre, ils en prennent plein la figure :  couples, lecteurs,  travailleurs, ressortissants de professions intellectuelles, et y compris les aveugles.
Qu’exige de la vie tout ce petit monde? Que font-ils tous de leur existence? Il semblerait bien que ni le beau ni le bien ni les valeurs humanistes ne soient ici présentes. Ces diatribes blasphématoires  sont recevables dans leur gouaille culpabilisante et agressive  car elles englobent leur énonciateur qui, de lui-même se moque et s’amuse, insultant et prenant à témoin cet autre qu’il incarne aussi.
Ses invectives n’ont de légitimité qu’à partir du moment où elles prennent racine dans la fulgurance de l’amour de l’autre, l’amour de la vie et de sa lumière. On ne hait bien que ce qu’on aime passionnément : «Va, je ne te hais point », pourrait admettre notre bavard invétéré à son voisin de siège. Mais ce passager désigné par les dieux pour porter la verve d’une parole libre n’en reste pas moins tout à fait abandonné, malgré lui, à un isolement cruel.
Heureusement, surgit à l’improviste une jeune femme inattendue (Véronique Sacri), vivace et bruyante. Décidée et paisible,  elle secoue la misanthropie du bougon, prend place dans l’espace vide et s’installe : il n’en faudra pas plus pour que notre antihéros de rame de métro acquiesce et se soumette à la beauté entrevue.
L’espace sombre, métaphore du tunnel existentiel, prend enfin sa lumière de sortie.

 Véronique Hotte

Collège de La Salle jusqu’au 27 juillet à 11h45

 

 

Rester vivant d’Yves-Noël Genod

Rester vivant par Yves-Noël Genod

YN Genod Yves-Noël Genod est un fantôme d’Avignon, un gentil fantôme, on y croise souvent sa silhouette de dandy longiligne, surmontée de longs cheveux blonds décolorés.  Ce Rester vivant qu’il propose ici devait d’abord marier  Houellebecq et Baudelaire, mais petit changement, on reste sur Baudelaire, avec  les meilleures feuilles des Fleurs du Mal.
  Nous sommes accueillis avec un  verre de champagne, bon autant dire qu’il n’y en a pas pour tout le  monde. Et la billetterie, l’appel et la liste d’attente ne se font pas exactement dans le luxe, le calme et la volupté, grâce ou à cause de ce spectacle très prisé!
Une fois les formalités d’usage accomplies,  nous montons les marches qui mènent à la très belle salle en  pierre de la Conditions des Soies, et après qu’il nous ait demandé si nous n’avons pas peur  du noir et si nous ne sommes pas claustrophobes,  nous nous installons enfin. Yves-Noël Genod nous demande de  bien éteindre nos téléphones, ou de les laisser en mode avion mais pas en vibreur, il nous demande aussi de glisser au fond du sac les montres phosphorescentes, bref tout ce qui pourrait créer une source de lumière:  l’objectif noir est le noir  complet .

La mise en condition faite,  il peut entamer un premier poème  qui a pour thème les ténèbres puis il s’avance jusqu’à  l’interrupteur pour nous plonger dans l’obscurité complète. Pendant un moment,  on est surtout à l’écoute de  nos sensations,  et moins  des poèmes : comment on ressent l’espace, les autres, d’où nous parvient la voix, est-ce qu’elle bouge, comment est l’attention du public?
Après un moment d’adaptation, on arrive enfin à s’abandonner un peu à l’écoute, certains y parviennent très bien et malgré l’horaire (19h), nous pouvons tous avoir (ou être !) le  voisin qui s’affaisse sur vous à de multiples reprises, et on est  alors témoin, sans le voir,
de sa lutte contre l’endormissement !
Le ton est juste et respectueux, les vers  bien découpés, les diérèses bien marquées aussi et les consonnes  finales arrivent après un long temps de pause. Mais le ton de voix varie peu! Comme on n’a  rien à voir, on aimerait qu’il y ait des variations,  quelques  emportements, un peu de folie, d’autant que l’homme a une superbe  voix et qu’il ne manque pas de théâtralité.
On ne peut s’empêcher de le chercher dans la pénombre, de deviner où  il est , d’autant plus qu’il bouge, et régulièrement,  on entend ses bottes crisser sur le sol, on le sent aussi tout près de  nous, quand il gravit les gradins dans une totale obscurité.

Malgré tout, Yves-Noël Genod reste prisonnier de son personnage, et quand il quitte Baudelaire pour apporter des  commentaires, le public rit:  c’est dommage! Ces éléments sont « éclairants » et sont la preuve de la passion et de la connaissance de notre acteur  pour Baudelaire; on aimerait même qu’il y en ait un peu plus.
Yves-Noël Genod reste un créateur dans l’instant,  et son spectacle sera facile à faire tourner, puisqu’il ne demande ni régisseur son ni lumières. Pratique! Ce moment joue beaucoup sur l’expérience offerte et sur le personnage qui la dispense. C’est  un spectacle fait de pas grand chose, une expérience unique à vivre dans un festival, comme un moment de relaxation grâce aux mots, mais  pourra-t-il exister plus tard dans un véritable théâtre ?

Julien Barsan

Condition des Soies à 19h jusqu’au 27 juillet.

Miror Theeth

mirror--teeth

Festival d’Avignon off

Mirror Teeth de Nick Gill, mise en scène de Guillaume Doucet.

  Les Bretons du groupe Vertigo nous convient à un spectacle absolument déjanté et à l’humour corrosif. Dans ce Mirror Teeth (Dents miroir), le cynisme devient un véritable art d’écrire et donne lieu à des scènes éclatantes. Cela se passe dans une famille d » une des plus grandes villes de notre pays ». Un père qui rentre du travail, une mère qui prépare le repas et leurs deux enfants qui reviennent du lycée et de l’université. Famille classique… jusqu’au racisme ordinaire développé par la mère. Un peu moins  quand  son père  qualifie Jenny de « lycéenne sexuellement active ». Et,  quand arrive Kwesi, le petit ami « de couleur » de Jenny, tout va évidemment dégringoler.
On
apprend vite aussi que le père est marchand d’armes, qu’il vise les milices et autres groupes de rebelles pour faire vivre sa  société et on voit aussi que la mère peine à réprimer son appétit pour le petit ami de sa fille, et que la sœur regarde son frère sous la douche: bref et en gros, toute la famille est complètement cinglée !
  Folie, cynisme et manipulation sont là pour tout faire passer, tout expliquer:  le père affirme que vendre des armes n’est pas moralement critiquable : « On ne fait pas d’un homme un tueur en lui vendant une arme ». Et la sœur  explique que la curiosité sexuelle entre un frère et une sœur sont choses tout à fait  normales, et que l’économie n’a pas de valeur, qu’elle ne s’intéresse qu’à la transaction, qu’on ne saurait donc critiquer le
client d’une prostituée…
  Dans ce texte,  tout est retourné, dans un raisonnement à l’avantage de celui qui parle, avec une mauvaise foi absolue et sans tabous. « Nous avons la chance d’avoir entre les mains à la fois une vraie comédie de situation contemporaine, et un texte  fin et radical; c’est une chance que nous savourons avec délectation » dit  Guillaume Doucet. La pièce qui a été récemment lue à la Comédie-Française dans le cadre du bureau des lecteurs,  possède une écriture acerbe qu’on retrouve chez beaucoup d’auteurs actuels  comme, entre autres , chez l’Allemand Marius Von Mayenburg.
La mise en scène de Guillaume Doucet joue avec les codes de sitcom, le jeu est rapide et outré, le
comique de répétition et de situation du texte sont bien rendus par les comédiens: on sait que l’on peut
s’attendre à tout. Ils  évoluent dans une structure fermée par un petit muret, un encadrement de porte et un miroir qui donne son nom à la pièce. Derrière, on devine les comédiens qui se préparent à entrer en scène et la régisseuse qui prépare les accessoires, ce qui accentue l’effet plateau télé. Le travail des acteurs est plutôt bon, même si certains tirent mieux leur épingle du jeu ,comme la mère ou le père (Philippe Bodet et Gaëlle Héraut). Kwesi, le personnage « de couleur » comme le qualifie la mère, est joué par un comédien d’origine asiatique...
Avec Mirror Teeth, on croit pénétrer d’abord dans un vaudeville  classique mais,  très vite et heureusement, tout se déchaîne et  cette famille de la classe moyenne, assez monstrueuse, se sort de toutes les situations avec une mauvaise foi et un cynisme qui  font rire jaune !

Julien Barsan

Tous les jours à 14h15 à La Manufacture,

Rendez-vous gare de l’Est

 Festival d’Avignon off

Rendez-vous Gare de l’Est, texte et mise en scène de Guillaume Vincent

11-13gl050 RDV credit e. CarecchioEmilie Incerti-Formentini, seule en scène, déroule le fil sensible d’un monologue intérieur qui dévoile crûment, par bribes et par pans entiers, l’asservissement à une pathologie maniaco-dépressive, contrebalancé par un fort désir de vivre.
 Le discours lumineux de la patiente va et vient de l’auto-description d’une santé précaire à la réaction rageuse,  face à  un constat d’échec. La comédienne libre et forte d’une fureur de vivre juvénile, possède un élan et un engouement pour l’existence évidents.
Assise sur une chaise, robe sobre et collants sombres, queue de cheval dansante et frange, elle se situerait du côté de certaines images populaires mythiques -figures de proue féminines et volcaniques  Myriam Boyer avec sa gaille volcanique et la troublante et sensuelle Simone Signoret.
Entre comédie et drame sous-jacent, les remarques et l’humour font sourire. Via le texte documentaire brut recueilli au fil de ses rendez-vous avec la «malade» , mot qui n’est pas prononcé,  Guillaume Vincent a recréé subtilement cette parole à la fois lourde et aérienne, toute en confidences.
  Sur le plateau, le metteur en scène intervient mais de loin, dans un instant furtif où, interlocuteur privilégié, il traverse l’espace en interrogeant ostensiblement celle qui se confie à bâtons rompus, comme pour l’inciter à continuer. Et la malade parle volontiers,  non pas à elle-même mais à l’autre -le public- auquel elle s’adresse avec franchise et générosité, en recherchant  de façon implicite son accord.
  Elle souffre d’un mal qui la déstabilise en profondeur, allant d’un séjour à Sainte-Anne à une résidence médicale qui la préserve de tous les autres maux, pense-t-elle. Elle souffre et,  en même temps connaît son mal et l’analyse : semblant savoir qui elle est, elle possède une identité forte qu’elle met aussi  régulièrement à distance.
Ce quelqu’un pourrait être soi, un proche encore ou un familier qui décrirait une vie  banale. Elle a un emploi stable et est envahie par l’état amoureux, malgré des conditions précaires de logement et une envie tenace de fumer, à n’importe quelle heure de la nuit avec son  silence effrayant.
Guillaume Vincent a eu effectivement rendez-vous gare de l’Est avec une jeune femme fragilisée et incertaine, chaque semaine pendant six mois. La narratrice évoque en vrac ses parents et leur aveuglement quant à sa maladie ; elle voudrait un enfant, même s’il faut auparavant qu’elle se « purifie » de toute trace de médicament.
Ce n’est plus la maladie qui fait le matériau d’une parole vivace et ordonnancée mais c’est elle-même en tant que sujet qui fait le point. Là voilà désormais remerciée par son employeur et donc en quête de travail, et amoureuse toujours, envers et contre tout. L’actrice ne joue pas, n’incarne pas un personnage faillible et ne simule ni douleur ni souffrance. Simplement radieuse et rayonnante, elle égrène avec patience ses états successifs  où elle se perd puis se relève.
 Un match vif entre elle et elle, dont elle ne ressort ni gagnante ni perdante. Mais Emilie Incerti-Formentini s’épanouit sous les yeux du public ébahi et poétiquement bousculé.

 Véronique Hotte

 La Condition des Soies, jusqu’au 27 juillet à 14h25, relâche le 21.

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