dans l’univers des bardes, Anoushka Shankar

 Festival Interceltique de Lorient:

Dans l’univers des Bardes,  Anoushka Shankar

 

images-1La sitariste Anoushka Shankar, 33 ans, fille et disciple du maître légendaire Ravi Shankar disparu en 2012, a, dès son plus jeune âge, a sillonné avec lui les scènes les plus prestigieuses du monde, et est maintenant une figure lumineuse de la world-music.
  A vingt ans,  elle s’est engagée dans une carrière solo et  compose des œuvres représentatives d’une singulière exploration de métissages entre musiques indienne et  occidentale.
Elle présente ici son septième album, Traces of you, une œuvre facétieuse,  où les ragas indiens sont joués sur des arrangements pour cordes classiques occidentales et où la voix revêt un rôle sourd et prégnant.
Traces of you est aussi un hommage à la voix de sa demi-sœur, Norah Jones. Sur scène, la formation d’Anoushka Shankar est composée de musiciens, à la fois jeunes et aguerris , aux origines diverses mais résidant tous à Londres. Ayanna Witter-Johnson, tunique rouge seyante, est au chant et au violoncelle, Pirashanna Thevarajah, au mridangam et au ghatam, Manu Delago, à la batterie et au tambour hang, Sanjeev Shankar est au shehnai et au tanpura, et Danny Keane, au piano et au violoncelle.
  « Il y a dans mon travail, dit Anouska Sitar, dans mon éducation et ma culture d’origine, la musique que j’ai apprise de mon père. Cela fait partie intégrante de mon être, mais il y a aussi cette musique autre qui reflète une dimension multiculturelle à laquelle j’appartiens encore, à travers mon histoire et ma génération, la musique de mon temps. Même si mes chansons relèvent d’une musique classique indienne, les arrangements en transforment la facture convenue. »
Cette musique,  à la fois traditionnelle et revisitée, possède une évidence flagrante  surtout dans les tonalités contemporaines, et les instruments répondent aux appels de la sitar qui mène la danse, en dentellière des sons et des soupirs.
Un concert envoûtant qui mène le public vers des espaces lointains trop peu visités.

 Véronique Hotte

 Espace Marine, , le 6 août.


Archive pour 7 août, 2014

dans l’univers des bardes, Catrin Fish, Seckou Keita

Festival Interceltique de Lorient

 Dans l’univers des Bardes, Catrin Finch (Pays de Galles, harpe) et Seckou Keita (Sénégal, kora), 

 

imagesLa harpe celtique de la blonde galloise Catrin Finch et la kora (harpe africaine) du sénégalais Seckou Keita sur la scène de l’espace Marine, nous invitent, entre conte de fées d’un soir et échanges insolites avec des esprits facétieux, à un somptueux partage musical.
  Ce voyage sonore est un enchantement à la fois savant et « naturel », inventé par deux virtuoses de renommée mondiale, l’une harpiste et l’autre joueur de kora. Originaire d’un village situé sur les bords de la Casamance, qui donne son nom à l’un des titres  de l’album Clychau Dibon  Seckou Keita est un représentant inspiré de la kora, et héritier d’une famille de griots. Catrin Finch, née dans un petit village gallois, non loin des vents tempétueux de la mer d’Irlande, est une ambassadrice prestigieuse de la harpe.
Sénégal et Pays de Galles accordent une place culturelle d’importance à ces jeux de cordes pincées par des doigts  virtuoses. Les deux contrées partagent une même tradition séculaire de bardes et de transmission orale, avec un patrimoine renouvelé sans cesse,  dont l’expression est la musique, le chant et la poésie.
Seckou Keita et Catrin Finch, curieux de collaborations interculturelles bienfaisantes et heureuses, ont eu l’idée audacieuse  de marier leurs cultures musicales, alors que leurs pays sont  si lointains, et si historiquement différents…   Ils ont retranscrit et renouvelé ensemble sonorités celtiques et mandingues. Mais le spectacle  n’en est pas moins cohérent et  exigeant, et donne   une impression de fraîcheur, de clarté et de vie.
La harpiste et le joueur de kora, instinctivement à l’écoute des vents et des marées qui fondent leur paysage natal, déploient en les égrainant des vagues cristallines à n’en plus finir, des courants vibrant dans la profonde intimité des âmes.

Le public est conquis par cette création musicale sensible et si tonique.

 Véronique Hotte

 Espace Marine, Festival Interceltique de Lorient, le 6 août.

 

 

Vingtième Mousson d’été à Pont-à-Mousson

Vingtième Mousson d’été à Pont-à-Mousson

 

Mousson-dété-300x270Il y a des fidélités qui ne trompent pas. La Mousson d’été -lectures, rencontres, spectacles, concerts et, depuis quelques années, université d’été européenne- fête sa vingtième édition, du 22 au 28 août. Un peu plus que majeure, et en pleine jeunesse. Des chiffres ? Inutiles : trente auteurs de plus de dix pays européens participent à l’affaire cette saison, avec autant de comédiens également metteurs en scène ou auteurs eux-mêmes (et réciproquement), traducteurs au passage, avec une sérieuse brochette d’universitaires, qui eux-mêmes ont tâté de l’écriture et de la mise en scène et payé de leur personne…Des lettres ? Que ça ! Très vite dans toutes les langues d’Europe et d’Amérique (Latine, en premier lieu), et bientôt en chinois et en japonais
La Mousson s’est construite peu à peu, et sans traîner, autour de Michel Didym et de Véronique Bellegarde. Affaire de bande, avec des comédiens comme Daniel Martin, Philippe Fretun, Catherine Matisse, Laurent Vacher, Charlie Nelson, et puis les inventeurs du baleinié, Jean-Claude Leguay, Christine Murillo et Grégoire Œstermann, et tous les nombreux autres…
Bande nombreuse et de qualité :  on pourra tous les retrouver dans l’album que notre consœur Maïa Bouteillet publie pour l’occasion aux Solitaires intempestifs. Ces comédiens-là n’avaient pas besoin de la Mousson pour leur carrière, qui trottait déjà fort bien. Ils en ont eu –et en ont toujours- besoin pour leur vitalité, pour leur nourriture, en travaillant comme des forçats,  en riant comme des baleines, pour transmettre cette électricité au public, qui a grandi peu à peu, et aux institutions, qui se sont peu à peu agglomérées, fédérées et amarrées à la Mousson.
L’objet de cette dynamique ? Les écritures contemporaines pour le théâtre. Noëlle Renaude, Philippe Minyanna, qui volaient de leur propres ailes, ne sont pas non plus venus en quête d’une reconnaissance qu’ils avaient déjà. Ils sont venu pour vivre, avec d’autres, autrement, les rencontres, le bouillonnement du chaudron. Rémi de Vos, Armando Llamas, Philippe Malone, Roland Fichet… On peut mélanger les années et les époques, mais on ne peut  nommer tout le monde. L’important, c’est cette audace et cette joie collective du « faire » et de l’intelligence.
Donc, pour cette vingtième édition : reprise de l’Examen (voir le festival RING, du printemps dernier), exercice théâtral pour dix auteurs et dix comédiens devant dix jurys de spectateurs, Ploutsch, la radio d’Hervé Blutsch.  Mais aussi un coup de projecteur sur l’Italie, avec Michele Santeramo (La Revanche), Stefano Massini (jecroisenuneseuldieu), et aussi sur la Roumanie, la Moldavie, le Québec, la Grèce, la Suède Jonas Hassem Khemiri), la France, bref, partout où ça bouge.
On pourra bien sûr entendre quelques unes de ces pièces sur France Culture (La Tigresse, de la roumaine Gianina Carbunariu).
Voilà : c’est-là qu’on peut finir la nuit en buvant des coups avec des auteurs écorchés et ravis, des comédiens épuisés et hilares, des universitaires frémissants.
Et ça recommence le lendemain dès 10h : lectures, débats, rencontre, spectacles, dans l’excitation de la création sur le vif. En guettant au passage les moussons d’hiver (jeune public), en partenariat, entre autres, avec la Comédie-Française, sans oublier un beau bouillonnement en juillet, à la Chartreuse de Villeneuve-les-Avignon.
Encore une chose : le thème de cette année est Même pas peur. On vous l’avait dit.

 

Christine Friedel

 

Du 22 au 28 août, abbaye des Prémontrés à Pont-à-Mousson. Réservation : 33 (0) 3 83 80 19 32

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