Spleenorama

 Spleenorama, texte, mise en scène de Marc Lainé, musique et paroles des chansons de Bertrand Belin

 

--«JeanLouisFernanandez147Après le  succès en 2012, de Memories from the Missing Room avec le groupe Moriarty, le metteur en scène Marc Lainé, qui en est aussi le scénographe et costumier, lance Spleenorama, un nouveau  spectacle de théâtre musical et fantastique.
Après quinze ans d’absence, un jeune musicien qui a quitté sa province pour faire des  créations ailleurs, et avec un certain succès, revient pour assister à l’enterrement de son ami d’enfance et partenaire. Musicien solitaire et  rêvant de gloire, rivé obstinément à ses chansons, il avait fini, entre défonce et reprise de soi, par se suicider après la séparation de son  groupe.

Le mort d’aujourd’hui reste la figure tutélaire de ce quatuor de rock, dont les deux autre membres forment aujourd’hui un couple avec enfants, un peu instable,  car la junkie est restée amoureuse de ses partenaires. On pense à nombre de groupes qui accompagnèrent de leurs musiques, les générations des années soixante-dix comme le Velvet Underground, Lou Reed ou Nico...
  Malgré quelques excès, Odja Llorca reste convaincante dans le rôle de la jeune femme, comme Matthieu Cruciani et Guillaume Durieux dans celui de musiciens « habités ». Marc Lainé a été fasciné entre autres, par la figure de Sid Barrett, leader des Pink Floyd qui, éjecté du groupe, s’était reclus dans son appartement londonien pendant des années, ou encore par le destin des Joy Division qui, après le suicide de Ian Curtis, ont su  créer New Order, un nouveau groupe.
Dans ce même esprit, Spleenorama pourrait être l’histoire merveilleuse mais tragique d’un groupe de rock dont la vitalité désespérée – entre Eros et Thanatos, désir de créer, alcool et drogues dures – est une métaphore de l’existence. L’aventure passée et la jeunesse enfuie recèlent à jamais les rêves brisés, « la rage et l’utopie, la naïveté et l’engagement.»

  Le spectacle, fondé sur des thèmes comme  la fraternité, la culpabilité, le renoncement, l’échec et les amertumes, est porté par la musique de Bertrand Belin, comédien et musicien  sur scène, figure incarnée de la mythologie contemporaine des « guitar heroes ». Mais ici la musique et ses artistes n’ont pas la gloire en majesté que le spectateur attendait : la dimension de l’entreprise, sa poésie, et l’évidence de son désir n’ont pas rendez-vous sur un plateau décidément à l’abandon.
  Les paroles des chansons de Bertrand Belin ont la gravité, la mélancolie et la délicatesse requises et illustrent en profondeur les états intérieurs des personnages. Mais, même si le leader charismatique du groupe s’incruste dans le récit et commente la vie des protagonistes, en faisant retour sur scène, alors qu’il est mort, vivant à nouveau des scènes douloureuses du passé, égrainant les flash-backs d’un film de bons et mauvais souvenirs, on reste déçu! Théâtre et musique: la synthèse ne se fait pas et le public suit le scénario de ce mauvais rêve avec ennui, et y cherche, en vain, rythme et cadence, malgré des chansons attachantes…

 Véronique Hotte

 Théâtre de la Bastille, jusqu’ au 4 octobre à 20h. T : 01 43 57 42 14

 

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