Juke Box Le Fanfaron

Ciné concert: Jukebox/ Le Fanfaron

La Dynamo, dans le quartier des Quatre-Chemins à Pantin, est une ancienne manufacture de toile de jute reconvertie en salle de concert, et devenue le lieu favori du festival Banlieues Bleues. Au programme, un ciné-concert non conventionnel, avec Le Fanfaron de Dino Risi (1962),  scénario d’Ettore Scola. La plupart du temps,  les groupes jouent en continu devant un film muet projeté dans son intégralité.
Mais ici, Le Fanfaron est montré avec des coupes et des 115 minutes de la version originale, le film est  passé à une petite heure de spectacle visuel et musical, avec quelques effets appliqués aux images; on suit les pérégrinations automobiles de Bruno Cortona (Vittorio Gassman), la quarantaine vigoureuse, amateur de conduite sportive et de jolies femmes. Joyeux, beau, plein d’énergie et absolument sans gêne,  il  ne s’embarrasse  de rien et fonce dans la vie, comme il fonce dans sa Lancia décapotable.
Il a entraîné avec lui, le jeune et bien sage Roberto Mariani (Jean-Louis Trintignant) qui pensait réviser son examen de droit, et c’est dans un road-movie à cent à l’heure qu’ils s’engagent  sur les routes italiennes, entre Rome et Viareggio, le 15 août, jour le plus férié des jours fériés italiens! Le Fanfaron
avait influencé le réalisateur Dennis Hopper et Peter Fonda le scénariste, qui l’avaient  visionné plusieurs fois  avant de tourner leur fameux Easy Rider (1969)
  Le groupe Jukebox  se compose de Fabrizio Rat, pianiste, Louis Laurain, trompettiste,  Fidel Fourneyron,  trombone, Ronan Courty,contrebassiste  et  Julien Loutellier, batteur. Cette formation  très inventive, propose un jazz très rythmé, presque électro mais avec seulement des trompettes et trombones bouchés, un Steinway  préparé et  une  contrebasse frottée avec une brosse, ou frappée… Bref Jukebox possède un vrai son.

Certaines scènes du film sont comme chorégraphiées (Vittorio Gassman esquissant un pas de danse ou jouant au ping-pong, l’évocation d’un bal de campagne…) et passent  plusieurs fois à l’écran : bon  prétexte pour le groupe à développer  les sons et le rythme. La musique, à la fois évocatrice des années soixante avec le son si particulier des trompettes bouchées et du piano préparé, est donc presque électro, alors que tout est joué acoustique, et c’est saisissant !
Cette comédie qui fait la part belle à l’Italie estivale, est fondée  sur le charisme d’un Vittorio Gassman, très à l’aise  dans son numéro de charme. Certaines scènes dialoguées sont données sans musique, puis le groupe  reprend vite ses instruments. Pour l’anecdote,  il est  assez drôle de voir le jeune Jean-Louis Trintignant avoir peur de la conduite de son ami quand… on connaît sa carrière de pilote automobile !
On a toujours le sourire aux lèvres durant ce ciné-concert qui, sans pour autant manquer de respect au film initial, joue avec les images. C’est un spectacle d’une grande fraîcheur, drôle,  et musicalement très abouti.

Julien Barsan

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