Now chorégraphie de Carolyn Carlson

Now, chorégraphie de Carolyn Carlson,  musique originale de René Aubry

 

imageDans le grand Foyer du Théâtre National de Chaillot, est diffusée en boucle la vidéo de Signes, créée à l’Opéra de Paris en 1997.  «J’évolue plutôt, disait à l’époque Carolyn Carlson, dans un monde de perceptions poétiques, en assemblant des éléments disparates à la manière de Magritte. Pour moi, la danse est une poésie vivante énoncée dans le temps et l’espace».
  Réflexions qui pourraient se rapporter à cette nouvelle chorégraphie.  Olivier Debré, décédé en 1999, était l’auteur des très beaux décors et costumes d’origine de Signes. Les projections vidéo, photos et éclairages exceptionnels de Patrice Besombes, qui était déjà de l’aventure de ce spectacle, habillent avantageusement Now.
Carolyn Carlson et son compositeur René Aubry sont à nouveau réunis, entourés de quatre danseurs et trois danseuses d’une grande présence scénique. Ce couple d’artistes, qui vivait à Venise de 1981 à 1984, a eu un fils musicien, et a réalisé ensemble de belles  créations comme Blue Lady, Steppe et Signes
  Il est à nouveau au service d’un objet poétique qui a demandé deux mois de répétitions et une réactivité permanente du musicien et des danseurs aux volontés de la chorégraphe, qui travaille beaucoup à partir de leurs improvisations. René Aubry a souvent collaboré avec Philippe Genty, et il y a comme un clin d’œil à ses spectacles, quand apparaît une petite maison éclairée de l’intérieur, tenue à bout de bras par ce qui pourrait être un fantôme.
C’est un des thèmes de Now, et Carolyn Carlson dit s’être inspirée de La Poétique de l’espace de Gaston Bachelard; cette maison garantit l’existence d’un foyer paisible dans la première partie, avant que les certitudes ne s’effondrent dans un fracas sonore. Construction et déconstruction sont aussi des sujets récurrents de Now qui, dans la deuxième partie, laissent la nature envahir le plateau, avec des fragments sonores et/ou visuels.
  Avec des images donnant lieu à des interprétations différentes, en fonction du vécu personnel de chaque spectateur. La dureté nostalgique de certaines paroles: «Saisir l’instant…Il glisse entre mes doigts. Maintenant est là, puis s’en va. Juste avant, j’étais là et juste avant Toi, tu n’étais pas là», est compensée par la douceur et la fluidité des mouvements.
Il y a aussi une écoute harmonieuse entre danseurs, compositeur et chorégraphe pour le plus grand plaisir du public, qui peut entendre vers la fin : «La distance entre toi et moi. C’est le temps avant un baiser, et après».

 Jean Couturier

Théâtre National de Chaillot jusqu’au 16 novembre. Une journée: L’artiste et son monde est consacrée à Carolyn Carlson, artiste associée au Théâtre,  le samedi 8 novembre.

 

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