Sirènes

 

Sirènes, texte et mise en scène de Pauline Bureau, écrit en collaboration avec l’équipe du spectacle.

 

  imageCroire que Sirènes est une histoire de marin perdu en mer, comme l’insinue le prologue sur fond d’océan houleux, c’est partir sur une fausse piste, mais entrer dans une ambiance particulière. Construit comme un feuilleton, en tableaux éclatés, la pièce mêle lieux et époques et s’articule autour d’un secret de famille qui lie trois générations de femmes avec, en bout de chaîne, le destin d’une chanteuse, Aurore qui  a perdu sa voix en plein concert.
Pour la recouvrer, elle entreprend un voyage intime qui la mène à sa mère et à sa grand-mère.
Le Havre 1966 : Annie, apprend que son mari, capitaine au long cours l’a quittée,et elle reste seule avec sa fille, Hélène qu’on revoit à Paris, en 1983, diplômée d’H.E.C. et enceinte, puis en 2014, avec sa fille, la chanteuse aphone.
À la même époque, dans un hôtel de Shanghai, un homme d’affaires cynique dont on ne sait d’où il sort, organise des échanges commerciaux périlleux entre la France et la Chine. Tandis qu’au rayon des petits appareils d’un magasin d’électroménager, un coup de foudre se prépare pour Aurore…
Tout est bien qui finit bien,  avec  un duo amoureux interprété par Nicolas Chupin et Marie Nicolle (Aurore) et qui a écrit les paroles de la plupart des chansons, sur une musique de Vincent Hulot.
Sirènes nous entraîne dans une intrigue qui se livre par courts épisodes disparates dont on doit raccorder les morceaux. Suivant en cela la quête d’Aurore pour retrouver sa voix. Les sept comédiens endossent vingt-quatre personnages et adoptent un jeu direct, proche de la téléréalité, mais assez distancié. Le dispositif scénique organise l’espace sur deux niveaux et en mini-territoires, évitant ainsi, malgré le nombre de lieux, de longs changements de décor.
Le spectacle, fabriqué en équipe à partir d’improvisations remaniées par Pauline Bureau, s’est aussi nourri de textes d’Annie Ernaux, Emma Santos, et d’histoires de sirènes empruntées à Homère, Andersen et Walt Disney. La mise en scène s’en ressent parfois, et n’évite pas  des longueurs, résidus de ce travail collectif, comme le numéro d’acteur de Nicolas Chupin sur La Petite Sirène, charmant certes, mais qui fait inutilement diversion,  ou encore le trop long épisode de la dépression d’Hélène (Catherine Vinatier), alourdi par des commentaires psy .
Mais, dans l’ensemble, Pauline Bureau a mené cette aventure avec brio et la séduction de Sirènes opère au long cours.

 

Mireille Davidovici

 

Théâtre du Rond-Point, jusqu’au 6 décembre T. 01 44 95 98 21 ;le 17 mars Center Culturel Cesson-Sévigné (35); le 21 mars, Le Prisme, Elancourt (78) et le 27 mars, Centre culturel Chevilly-Larue (94)

 

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