Untitled-I will be there when you die

Untitled - I will be there when you die, chorégraphie d’Alessandro Sciarroni

 

117263-img_0132Quatre jongleurs investissent le plateau nu et blanc, munis de leurs massues. Rompant le silence qui s’est installé un certain temps, l’un commence à en lancer une en l’air,  la rattrape dans un bruit mat,  puis la relance, et la rattrape, indéfiniment ;  puis le deuxième en fait autant,  à un rythme différent,  engendrant une autre note.
Et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’ils jonglent, non pas à l’unisson mais chacun dans son coin, selon son style et sur son propre tempo. Puis ils s’empareront successivement de deux, puis trois, puis quatre massues, exécutant des  figures de plus en plus complexes, qu’ils font durer jusqu’à l’épuisement, en lâchant parfois une, puis la ramassant et recommençant.
L’ensemble de leurs gestes, les rotations de leurs instruments composent une symphonie visuelle et sonore, soutenue par la musique répétitive de Pablo Esbert Lilienfeld, présent à la console. Le rythme s’accélère jusqu’au crescendo, jusqu’au bout de leurs forces…
Dans la deuxième partie, les artistes, moins tendus, quittent leur pré carré pour échanger des passes ludiques ; plus souples, plus mobiles  ils projettent leurs ombres dansantes et colorées en fond de scène. Le chorégraphe italien, basé principalement au Teatro Stabile d’Ancone, s’intéresse surtout aux arts performatifs au sens large. On découvre son travail cette année, au Festival d’Automne, à Paris, où il présente trois spectacles autour de pratiques telles que la danse folklorique, le sport, et ici la jonglerie.
La tension entretenue d’un bout à l’autre du spectacle, la concentration des artistes qui défient les lois de la pesanteur, se transmettent à la salle. Hypnotisé par les circonvolutions incessantes des corps et des  massues, fasciné par l’équilibre précaire toujours prêt à se rompre, captivé par un univers sonore poly-rythmique, le public porte un regard nouveau sur cet art, mené ici à sa quintessence, grâce à une sobre réalisation scénique, et à la virtuosité des interprètes.
Un moment rare.

 Mireille Davidovici

Le Monfort 106, rue Brancion,75015 Paris jusqu’au 22 novembre;   puis au  Cent Quatre 104 rue d’Aubervilliers 75019 Paris,  du 26 jusqu’au 29 novembre; et au Centre culturel Jean-Houdremont 11, avenue du Général-Leclerc, 93120 La Courneuve.

 

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