Soirée William Forsythe/Benjamin Millepied

Soirée William Forsythe, Benjamin Millepied par le Ballet de l’Opéra de Lyon

IMG_5726Workwithinwork, est le premier module de cette soirée; cette pièce qui avait été créée en 1998 par William Forsythe avec le ballet de Francfort, est comme un concentré de son esthétique,  constitué de figures sur pointes, de portés, avec des soli, des duos, des trios et avec des variations de rythmes et de formes. Les quinze danseurs et danseuses restituent justement cette chorégraphie, mais un certain ennui nous envahit tout au long de ces trente-deux minutes.
La deuxième partie est plus tonique. Avec Sarabande, Benjamin Millepied, se souvenant des pas de Mikhail Baryshnikov dirigé par Jerome Robbins en 1994, présente une pièce en sept séquences, sur une musique de Jean-Sébastien Bach, jouée sur le plateau, à la flûte ou au violon. Les quatre interprètes se déploient avec une belle fluidité, et donnent à voir une danse légère et  plaisante, qui ressemble à un divertissement de cour d’un autre siècle. Le soir de la première, le nouveau directeur de la danse de l’Opéra, est venu saluer avec ses danseurs sur la scène  et  a reçu une belle ovation du public.
One Flat Thing, reproduced,  fait partie avec les deux autres pièces, de la programmation du Festival d’Automne, en hommage à William Forsythe, et  a toujours autant d’impact sur le public que lors de sa création en 2000, par le ballet de Francfort. Les quatorze danseurs et danseuses glissent rapidement à l’avant-scène vingt tables rectangulaires qui imposent leurs contraintes aux mouvements des artistes, les corps composant des figures morcelées d’une belle esthétique.
Nous retrouvons avec bonheur la musique de Thom Willems qui rappelle  les grandes émotions de spectateurs en 1984, quand nous avions découvert le chorégraphe américain au théâtre du Châtelet. Cet assemblage nécessite une précision du geste extrême qui manque parfois à certains danseurs, mais l’ensemble, cohérent, soulève finalement l’enthousiasme du public.

 Jean Couturier

Théâtre de la Ville  à Paris, à 20h 30, jusqu’au 26 novembre.   


Archive pour 25 novembre, 2014

Pops texte et mise en scène d’Alexis Fichet

Pops ! texte et mise en lecture d’Alexis Fichet

 

Hicksuntitled.1.hires_.web_La lecture de Pops ! inaugure « la Piste d’envol », une formule proposée par le comité de lecture du théâtre du Rond-Point. Il s’agit de donner leur chance à des pièces inédites et de provoquer des rencontres entre des textes et des compagnies désireuses de les porter à la scène. Alexis Fichet, membre du collectif rennais Lumière d’août*, regroupant, depuis dix ans, six jeunes auteurs et metteurs en scène, présente ici son travail, dans l’optique de trouver des producteurs.

La pièce commence par une chanson, « Pops ! Bientôt on va tous manger du crabe !», dit le refrain, mais du crabe bourré de polluants organiques persistants (les fameux et dangereux POPS) … Par cet air entraînant, se termine le spectacle que trois actrices viennent de jouer, et que nous ne verrons pas. Pendant qu’on démonte le décor, le conseiller d’une fondation, supposé financer le projet, s’emploie, lui, à démonter la pièce, point par point, réfutant la posture des artistes face au problème de la pollution : « A la fondation on ne rigole pas avec ça, vous dansez sur des cadavres ! » persifle-t-il. Les actrices à leur tour défendent leurs points de vue pied à pied… C’est à travers cette dialectique de questions – réponses qu’on prend petit à petit connaissance du spectacle, qu’il se recompose et qu’on le visualise. Mine de rien, aussi, le texte nous entraîne dans un débat philosophique et politique, construit sur le modèle d’une disputatio scholastique, sans jamais être ennuyeux malgré son sujet ardu et ses arguments sinueux. L’angle d’attaque pour aborder ce grave problème de société s’avère astucieux et agréablement léger. La légèreté même que revendiquent les trois comédiennes face à leur contradicteur.

Souhaitons que, à partir de ce tremplin, Pops ! prenne son envol…

Le texte, lui, sera publié en mars 2015, à l’Entretemps.

Mireille Davidovici

 

Prochaines Pistes d’envol

Médée la folle de Stéphane Guérin, 2 décembre ; Lotissement de Frédéric Vossier, 13 janvier ; L’Abattage rituel de Gorge Mastromas, 20 janvier ; Variations pour un trio désaccordé de Ged Marlon, 27 janvier.

 

Théâtre du Rond-Point, 2 bis avenue Franklin Roosvelt, 75008 Paris

Entrée libre réservation obligatoire au 01 44 95 58 81 – ouverture des réservations un mois avant l’événement

 

*Lumière d’août : http://www.lumieredaout.net

 

 

 

 

Géographie de l’enfer

Géographie de l’enfer d’Alex Lorette, maquette d’Adrien Popineau

 

 IMG_3933Au  Mardis Midi du Théâtre 13/Seine, a lieu régulièrement une  présentation de textes de théâtre choisis par le comité de lecture des EAT( écrivains associés du Théâtre), sous forme de maquette. On entend par là une mise en voix de la pièce, en présence de l’auteur,  par un metteur en scène qui apporte à l’œuvre un premier éclairage, sans pour autant avoir le projet de la monter.
  Géographie de l’enfer nous entraîne aux fins fonds d’une forêt, dans une étrange famille. Franck et J.C. parlent de viande, d’abattoir, quand échoue, chez ces marginaux inquiétants, un jeune homme bcbg, en costard cravate, tout droit sorti de sa BMW accidentée.
Qui sont ces gens ? Et lui, que vient-il faire dans ce trou perdu ? La petite sœur tourne autour du nouveau venu, le renifle, l’aguiche. Lui, d’abord rétif, se laisse séduire. Et si c’était cet amour sensuel, primitif et brutal, qu’il  cherchait ?  « Ici, c’est comme un autre monde, lui dit-elle, c’est la forêt qui fait ça», .
L’étranger s’abandonne à ses instincts et, comme les autres, arrive à un point de non-retour où, comme dans L’Enfer de Dante, idée départ de la pièce, il lui faut abandonner tout espoir.
Grâce à la lecture de cette œuvre étrange au sombre symbolisme, et  à l’ univers noir proche du « gothique », on a pu découvrir un auteur belge peu connu en France et dont on aimerait savoir plus.

Mireille Davidovici

 Théâtre 13/Seine, 30 rue Chevaleret  75013, T.01 45 88 62 22. Prochain Mardi Midi : 9 décembre à 12h30 avec Les Filles aux mains jaunes de Michel Bellier, maquette de Johanna Boyé.

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